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Grande Semaine : Martin : « le fort homme » des régions

Politique Il a le mérite de vouloir faire bouger les lignes. Philippe Martin a réussi à réunir autour de lui et des présidents de région (19 sur 21) lors du Forum des Régions, soit l’assemblée générale de la FENECSO tout ce que la planète hexagonale compte de décideurs, de rénovateurs, de réformateurs au moment où  dans le marasme, une embellie se fait jour. Car c’est bien le sentiment qui domine au lendemain de cette Grande semaine des émotions et des questions. Après une chute quasi abyssale, le moral est de retour. Pourquoi?
Parce que le marché bouge. Fences a repris des couleurs. 80% des chevaux passés aux enchères ont été vendus à des prix corrects. « Fences de septembre est un indicateur précieux, nous confiait un éleveur normand. Quand les chevaux s’y vendent, nous vendons aussi en Normandie par la suite. Dans le cas contraire, le marché est paralysé ». Il y eut aussi du commerce sur le terrain comme il y en eut à St Lô lors du NHS. On y parlait toutes les langues.
Parce que les travaux du Grand Parquet sont un signal fort envoyé au microcosme. On y croit, alors on fait. Il me semble que ce Grand Parquet n’a jamais été aussi agréable qu’en mode travaux...
Parce que la SHF « entrée de plain-pied dans le XXIe siècle » selon le mot de Marc Damians, avec les parcours en live sur SHF TV a favorisé une communication exceptionnelle. Les connexions ont explosé.
Parce que 1’30 dans le 20h de TF1, ça doit laisser des traces.
Parce qu’enfin, les têtes nouvelles réunies par Philippe Martin semblent être à l’écoute des besoins de changements exprimés ici et là et particulièrement dans ces colonnes. Le discours n’est pas péremptoire, tant de la part de Philippe de Guenin, directeur de l’IFCE, que de celle de Patrick Dehaumont, préfigurateur du GIP France Haras. Si tout n’est pas encore très clair dans cette affaire, il semblerait que la piste régionale soit désormais privilégiée. C’était jusque là un voeu assez majoritairement exprimé par la « base » et peu entendu par le « sommet ». Les consultations vont reprendre. Il faudra y aller. « Rien ne se fera sans vous » ont-ils répété. Nous nous en souviendrons.

Entendu

Un peu plus de deux heures d’horloge n’ont pas suffi à épuiser le sujet. Reste que l’attention était de rigueur, relancée par les habiles et subtiles transitions de Philippe Martin pour présenter ses hôtes.
Arnaud Evain, invité à parler des ventes aux enchères en Europe, souligne : en France 10% des naissances passent par le marteau. Beaucoup plus en Allemagne où les ventes aux enchères sont le fait des stud-books. Le plus important volume est réalisé en Irlande. Son pronostic sur les ventes de foals Nash-Ansf de St Lô : ça va marcher.

Marc Damians. La maison-mère du cheval de sport portée par la SHF va entrer dans sa phase active. L’arrêté de création a été pris le mois dernier. Ce qui préoccupe le plus le président de la SHF aujourd’hui, c’est le faible montant des dotations. « Nettement insuffisant, dit-il, j’en suis conscient et je suis préoccupé par ça ». Le motif de satisfaction, c’est le succès rencontré par la mise en ligne des vidéos des chevaux de la Grande Semaine. « Bon outil d’aide à la promotion et à la communication. C’est votre outil ».

Patrick Dehaumont. « Le GIP France Haras, par et pour la filière avec l’appui des pouvoirs publics. La cure d’amaigrissement du secteur marchand va se poursuivre. Dans les objectifs : la mise en place de structures régionales. Schéma d’organisation : un directeur central, un relais territorial avec des chargés de mission France Haras en synergie avec l’IFCE, des équipes « métiers ». Calendrier : CA de préfiguration fin septembre, officialisation du GIP le 15 novembre, mise en place le 1er janvier 2011. Perspectives : 3 à 5 ans. »

Philippe de Guenin. « Un des objectifs de l’IFCE, c’est la formation. Avec l’ENE, le Cadre Noir, Le Pin, nous sommes une référence en Europe en matière de formation. J’ai été frappé par l’opacité du marché et étonné de voir que l’ENE aille acheter l’année dernière des chevaux à l’étranger ». Pour le moment, l’équipe dirigeante comporte, à ses côtés, Robert d’Artois, Jean-Michel Faure, l’écuyer en chef et Emmanuel Rossier. Patrick Dehaumont y sera associé pendant la phase de préfiguration. Le plan qu’il proposera prochainement au Conseil d’administration prévoit dix directeurs territoriaux soit un pour deux régions administratives (dix-neuf régions au total). « Ils seront à votre écoute ». Le grand chantier sera celui de la formation des cavaliers de jeunes chevaux : combien faut-il en former ? Combien vont trouver d’emploi ? Comment vont-ils être rémunérés ? Telles sont les questions qui devront trouver une réponse.

Charles de Certaines. Reconnait la réalité des associations régionales d’éleveurs et l’action conduite sur le terrain est à mettre au crédit de chacun et à celui du président national Philippe Martin.
Fixe les orientations à retenir par les pouvoirs publics (donc l’IFCE) : la formation, la connaissance, la valorisation des produits, la production. RGPP oblige, la réforme des aides a été conduite de manière à éviter tout saupoudrage, à préférer l’appui aux éleveurs plutôt que l’aide aux structures. La ligne de conduite prévaut pour 2011. Quant à la prime PACE, « contestable et compliquée  estime-t-il, elle sera remplacée par une prime au naisseur, très ciblée et demandée par un certain nombre d’entre vous ». Il concluait en insistant sur le rôle de la SHF dans la structuration de la filière, préconisant le regroupement des associations de race et la prise en compte des associations régionales d’élevage.
Jacques Myard, président du groupe cheval à l’assemblée nationale, M.Valletoux, maire de Fontainebleau sont venus confirmer leur soutien aux éleveurs.

Etienne Robert
09/09/2010

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