Griffiths, Touzaint, Teulère : trio gagnant aux CCI de Saumur

(en partie puisque plus court) et sur l’hippique du CCI***. Cross sur lequel bon nombre de cavaliers espéraient décrocher un résultat qualificatif pour les JO de Pékin, à l’instar du légendaire Mark Todd, de retour à la compétition de haut niveau.

Ce cross a donc joué un rôle plus que sélectif car sur les 57 couples au départ, aucun n’a réussi à le terminer dans le temps imparti (10’05). Près d’un quart est arrivé pénalisé d’un ou deux refus, un autre quart n’a pu savourer la joie de passer la ligne d’arrivée et à peine la moitié est parvenu à le terminer sans dérobé, refus ou chute.

« Il est possible que les difficultés du parcours aient été sous-estimées à la reconnaissance, explique le chef de piste Pierre Michelet. Il est également possible qu’une psychose se soit installée en début d’épreuve quand certains très bons comme Mary King ont eu des refus, en particulier sur l’obstacle 6 (double de haie avec un dos d’âne dans la zone d’abord). Il y a eu une période d’hésitation puis la fin s’est bien passée. Par ailleurs, nous avions un bon lot de cavaliers mais avec des chevaux moins expérimentés. Le dénivelé et un sol plus lourd à cause de la pluie peuvent expliquer la difficulté à rentrer dans le temps. »

Si le cross a conduit à des descentes vertigineuses dans le classement provisoire, il a donné lieu à des remontées tout aussi spectaculaires. Clément Faivre/Gang de Forgerie passait ainsi de la 35e à la 5e place, Lionel Guyon/Kaline de Dun de la 22e à la 4e et Aurélien Kahn/Lord de Lignière de la 15e à la 2e place, devancé de plus de 8 pts par l’Australien Sam Griffiths/Happy Times (Oldenburg de 9 ans par Heraldik), deuxième après le dressage.

Après la visite vétérinaire (cinq chevaux ne furent pas présentés), ils n’étaient donc plus que 37 à prendre le départ sur le saut d’obstacles, où seuls trois couples ont tourné sans faute. A son entrée en piste, l’Australien pouvait faire tomber quatre barres au plus pour décrocher la victoire... Et il consomma toute son avance : « Happy Times est habituellement un bon sauteur. Mais là c’était vraiment horrible », explique Sam Griffiths, qui le verrait bien à Londres en 2012.

Aurélien Kahn termine 2e avec Lord de Lignière, fils de 9 ans de Hand in Glove, la victoire lui échappant pour seulement 0,1 pt. « Mon objectif était de courir un trois étoiles. J’envisage pour la suite le CIC-O*** d’Aix-la-Chapelle puis Boekelo ou Pau en fin de saison. »

Bis repetita pour Jean Teulère

Aurélien se classe également 2e dans le CIC** avec Must des Sureaux*Nièvre, un 8 ans de Stew Boy*HN. Il a signé un des deux seuls doubles sans-faute, le second ayant été effectué par le vainqueur de l’épreuve, Nicolas Touzaint avec Joker d’Helby (Kalem) qui n’a cependant pas eu la réussite espérée sur la Pro Elite Grand Prix du Grand National.

En effet, alors qu’il était en tête après le dressage avec Galan de Sauvagère (1er) et Tatchou (2e), l’Angevin préféra ne pas partir sur le cross avec le fils de Joly Jumper, ?« Galan s’étant donné un coup sur le canon ». A l’issue d’un cross plus court (6’48) que le trois étoiles et tout aussi difficile (sur 31 couples au départ, seulement trois sans-faute et dans le temps, et neuf éliminations ou abandons) où il conservait la pôle position mais avec Tatchou (Faristan), Nicolas rétrogradait à la 2e place suite à deux barres sur l’hippique. « J’ai raté sa détente, ce qui l’a inquiété et mis sous pression. Cela aurait pu être pire ! »

La première place de cette étape du Grand National est donc revenue à Jean Teulère et Espoir de la Mare*Ecolit (What a Joy), déjà vainqueurs de la première étape du Grand National et qui ont signé ici le seul double sans-faute. Arnaud Boiteau prend une belle 3e place avec Expo du Moulin (Royalmé) et devrait participer avec Didier Dhennin et Ismène du Temple (5e) au quatre étoiles de Luhmühlen (Allemagne), tandis que les autres couples sélectionnables pour les JO se rendront à Vittel.

Catherine Bloch