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Haras nationaux : un bilan 2007 positif

Avec un résultat net de 844 000 € et une augmentation de 8,70 % de ses recettes propres, l’année 2007 a été positive pour l’établissement publicLa sellerie d’honneur du Haras national de Pompadour a servi de cadre à la présentation Photo 1 sur 2
du rapport d’activités 2007 des Haras nationaux à la presse. C’est le directeur général en personne, François Roche-Bruyn, qui a commenté ce rapport. Les cinq directeurs territoriaux étaient présents, ainsi que les principaux chefs de service.

Pompadour est le siège des HN depuis la création de l’établissement public en 1999. Le domaine est vaste, atomisé entre les écuries du haras à proximité du château, les locaux administratifs et le Domaine de la Jumenterie à Chamberet.

Cadre exceptionnel. Tenue exemplaire dans un site verdoyant. 250 personnes y travaillent. Sire à lui seul mobilise 70 personnes sous la direction de Hubert de Cadolle. La cour du château offre un point de vue imprenable sur le magnifique champ de courses, cadre aussi de prestigieux concours complet.

Plutôt à l’aise François Roche-Bruyn avec un bilan positif et la certitude d’avoir rempli les objectifs du contrat 2004-2008 : réduction du nombre des étalons?(715 actuellement dont 60 % de trait), réduction des effectifs (de 1153 à 1044 personnes), réduction et réorganisation des sites en centres techniques (117 pendant la période de reproduction dont 49 sont ouverts toute l’année).

L’étalonnage en général représente 37 % de l’activité des HN. Le segment sport, c’est 246 chevaux dont 59 poneys et 49 Arabes d’endurance. 21 étalons de moins de 7 ans sont en testage sportif et mis simultanément à la reproduction.

« L’efficacité du transport de semence, précise-t-il, et l’engouement des éleveurs pour certains de ces espoirs permet un véritable testage sur descendance avec une moyenne de l’ordre de 70 juments saillies par étalon. Le harem moyen des étalons du secteur privé pour la même tranche d’âge est de 21. »

Complémentarité public - privé

Evoquant la complémentarité public - privé commencée il y a trente ans avec la diffusion des techniques de reproduction assistées et la formation des inséminateurs et chefs de centres privés, il a souligné le positionnement récent qui s’est traduit par une coopération avec l’Asep pour mettre en place un réseau de transport de semence desservant des centres privés (dans l’Ouest) et à terme pour faciliter les échanges de données avec le Sire.

Parallèlement, les HN ont développé ces dernières années une offre de prestations aux propriétaires d’étalons. En 2008, 43 étalons de sport sont ainsi distribués par les HN en « recettes partagées ». Pour d’autres étalons privés, les HN accomplissent des actes techniques à la demande du propriétaire qui commercialise l’étalon.

Aujourd’hui, la complémentarité avec les étalonniers privés réside dans la dimension de réseaux que possèdent les HN. Cette caractéristique leur permet de favoriser une diffusion importante et étendue des étalons et d’accélérer ainsi leur testage ou leur apport génétique à la population.

Pour ce qui est de la qualité génétique et du nombre d’étalons à proposer, François Roche-Bruyn voit là un axe de collaboration renforcée avec les associations de race et notamment l’ANSF qui, indique-t-il, développe une stratégie claire concernant la voie mâle. « La participation financière des Haras nationaux aux côtés des étalonniers privés dans l’acquisition d’étalons est une hypothèse qui répond davantage à la problématique du Pur-sang, confronté à une fuite de la génétique hors du territoire. Un tel mode d’action peut se mettre en place si les enjeux de la filière sport le nécessite dans l’avenir, ce qui ne semble pas être le cas à l’heure actuelle, au regard de la qualité des reproducteurs que les étalonniers privés parviennent à maintenir sur le territoire ».

Promouvoir et développer

Identification (12 %), Institut technique du cheval (recherche, formation, expertise) (25 %), pôles hippiques (12 %), encouragements (15 %) sont, avec l’étalonnage, les cinq activités qui font que la mission principale confiée par l’Etat aux HN est de promouvoir et développer l’élevage des équidés et les activités hippiques en partenariat.

Mission accomplie pour le directeur général qui énumère quelques exemples précis : convention avec le trot pour l’acquisition de reproducteurs TF pour un montant de un million d’euros pendant trois ans, exploitation en partenariat d’étalons privés ?(25 en 2005, 63 en 2007), expérience pilotes avec le Trait Auxois et le Trait Limousin, assistance des socioprofessionnels dans le suivi de l’épidémie d’artérite virale de l’été 2007.

L’identification s’est intensifiée en 2007, s’est modernisée et les procédures ont été rendues plus souples et moins onéreuses. ?264 516 opérations ont été menées sur le terrain en liaison avec les vétérinaires. Sire a enregistré 952 885 opérations. Equi-ressources a été créé en 2007 (73 % des 175 offres d’emploi déposées ont été satisfaites) ainsi qu’un service d’ingénierie, cellule d’experts qui apporte du soutien dans la réalisation de projet. Les services en ligne ont connu un vrai boom et le site des HN est aujourd’hui visité par plus 1,3 million d’internautes chaque année.

« L’établissement a évolué, conclut François Roche-Bruyn, autour de missions nationales et de priorités régionales. Les Haras nationaux sont présents en région grâce à 20 pôles hippiques exploités en partenariat avec les collectivités territoriales en direction de trois axes principaux : l’organisation d’événements équestres d’envergure, l’action pédagogique et sociale par le cheval, la découverte du patrimoine et de la culture. Le développement des Observatoires économiques régionaux, avec l’Institut de l’élevage d’une part et les Conseils des chevaux d’autre part, a permis la mise en place de six nouveaux observatoires en 2007. L’objectif est de développer les sources d’informations techniques et économiques autour des emplois, des effectifs d’équidés, des surfaces et de l’économie des entreprises ».

Etienne Robert

L’élite mondiale à Franconville

Pour sa 23e édition, du 6 au 8 juin, le Jumping de Franconville sera international. Celui-ci acquiert à présent le statut de CSI****, regroupant les meilleurs Français, Anglais, Allemands, Suisses, Irlandais, Hollandais, Brésiliens. Ce qui promet une compétition très disputée et de haut niveau.

L’élite équestre mondiale est en effet attendue pendant ces trois jours d’épreuves dans le cadre exceptionnel qu’offre le Bois des Eboulures : 50 ha aménagés, dont 8 pour l’aire de concours, avec un village d’exposants, des loges et 3000 places en tribunes (accès gratuit).

Les onze épreuves se dérouleront sur trois jours avec à son terme le Grand Prix le dimanche 8 juin, qualificatif pour les JO de Pékin 2008 et pour les championnats d’Europe 2009.

Deux spectacles seront proposés le samedi soir, équestre avec le nouveau spectacle ‘‘Lorenzo Action’’ proposé par Lorenzo, spécialiste de la ‘‘Poste Hongroise’’ et pyrotechnique par le ‘‘Groupe F’’ à qui l’on doit les spectacles de Paris, Londres et des JO d’Athènes...

Récidive des Français

La France a remporté pour la deuxième année consécutive la Coupe des Nations devant l’Espagne et l’Allemagne

Evènement incontournable du dressage français, les Internationaux de Saumur, se sont déroulés sous les meilleurs auspices : temps splendide, organisation parfaite sous la houlette de Jacques Thiolat (ENE) et de son chef d’orchestre Philippe Limousin, qui ont permis aux 210 couples des ?18 nations engagées de dérouler dans les meilleures conditions les trois épreuves de leurs CDI respectifs.

CDIO** : duel franco-espagnol

C’est un véritable duel à couteaux tirés que se sont livrés les équipes franco-aespagnoles, trustées par leurs locomotives respectives Karen Tebar et Beatriz-Ferrer Salat (lauréate GP et GPS du CDI 2006) pour remporter la Coupe des Nations.

La France a renouvelé sa victoire de l’an passé avec presque les mêmes équipiers : Karen Tebar/Falada M, Hubert Perring/Diabolo St. Maurice, Julia Chevanne/Calimucho et Remy Issartel/Hilton de Clotobie à la place de Dominique d’Esmé/Roi de Cœur. Victoire due principalement à l’excellente prestation de Karen Tebar (72,500 dans le GP) mais aussi à celles d’Hubert Perring (67,708) et de Julia Chevanne (66,792). Troisième Coupe des Nations pour la France puisqu’elle avait remporté la première lors du retour de ce CDIO de France en 2004, ainsi que toutes les victoires individuelles.

Cette année, le scénario ne s’est pas encore renouvelé, laissant les deux équipes protagonistes se répartir les victoires individuelles. Karen Tebar remportait le GP (72,500) devant l’Espagnol Jordi Domingo/Prestige (69,292), l’Allemande Alexandra Simons de Ridder/Wellington (69,042), Beatriz Ferrer Salat/Faberger (68,292) et son autre compatriote Juan Munoz/Fuego XII (68,208).

Vice-versa dans le GPS où les performances françaises restent bonnes : Beatriz-Ferrer-Salat reprenait la 1re place (73,200) devant Karen Tebar (72,360), Domingo Jordi (71,190), Alexandra Simons de Ridder (69,240), Juan Munoz (67,640) et à la 6 place Julia Chevanne (67,360).

Dans la RLM GP, tiercé gagnant groupé des Ibériques avec Béatriz-Ferrer Salat (75,500), Juan Munoz (73,150) et Domingo Jordi (73,100) suivis d’Alexandra Simons de Ridder (71,900) et sa compatriote Andrea Timpe (70,800) et encore à la 6e place Julia Chevanne (70,500).

Nos trois meilleurs couples confirment donc leur bonne forme constatée lors des précédents concours (Stadle Paora pour Karen Tébar, lauréate du GP, et Jardy pour Julia Chevanne) en dépit d’une contre-performance dans le Spécial pour Hubert Perring, due plus au stress du cavalier qu’à sa monture, plutôt énergique dans le GP.

Les bons pourcentages dans le GP leur permettent de remonter dans le classement FEI/JO. Ce qui laisse espérer maintenant une participation par équipe.

L’Europe du Nord et du Sud en exergue

CDI***. Si Beatriz Ferrer-Salat/Peter Pan remporte le GP (69,625) et le GPS (68,200) et le Danois Hans Joergen Noorgaard/Charles Chegall la RLM GP (71,450), les Tricolores n’ont pas démérité. Notamment Constance Ménard qui faisait sa rentrée avec Lianca, deux fois 5e avec 65,958 dans le GP et 65 dans le GPS, ainsi que Sylvie Corellou/Helio II, 7e du GP (64,083) et 5e en RLM (67,900), Dans la RLM GP, Ludovic Henry/Saygon Van Mansborre finit 3e (69,400) et Jean-Philippe Siat/Greystocke 7e (67,150).

Résultats très encourageants aussi dans le GPS pour la Bellifontaine Caroline Maillard/Tarsky Van de Zuuthoeve, Thibault Cambourieu/Joery, Sylvie Poulain/Adenauer, aux 7e, 8e et 10e places.

Dans le petit tour, les couleurs françaises ont bien été défendues, notamment par Claire Gosselin (entraîneur poneys) qui finit 3e en Inter I et 4e RLM Inter I avec Karamel de Lauture, par Alban Tissot/Le Whirlwind et l’écuyer Marc-André Morin/Flipper d’Or (6e et 9e de l’Inter I) et Gilles Siauve/Windsor Van’t Dashageveld (11e de la RLM Inter I).

CDI Jeunes cavaliers. Antoine Lion/Concerto est 7e en RLM (65), France Costrel/Bodhisattva 14e. Belles reprises de Olivia Pelletier/Dream Boy, Julie Pellerin/World Flash et Camille Judet/Mister Grand Champ.

CDI Juniors. Ont représenté la France Charlotte Catry/Why Not (7e), Alix Faujour/Cassandro (11e), Pauline Leclerc/Khalkazell du Maupas (12e), Alix Van Den Berghe/Othelo (13e) et Jade Bordereau/Royal Dance (14e).

CDI Poneys. Parmi les leaders germaniques, espagnols, belges et hollandais, les meilleurs tricolores sont Hélène Le Gallais et Victoria Van Den Berghe, aux 27e et 32e places avec pourtant 66,500 et 66 ! Point noir de ce concours dixit Alain Francqueville : « Chez les poneys, on est vraiment pas bien. A part un ou deux qui sont moyens, on n’a pas de bons poneys et on est quand même très loin du compte. Cela est dû à plusieurs facteurs : même si Claire Gosselin fait très bien son travail, elle ne peut pas transformer des ‘‘deux chevaux’’ en Rolls-Rolls. Tant que ce ne seront pas des professionnels qui dresseront très bien des poneys destinés au haut niveau, on n’aura peu d’évolution. Il faut quand même des poneys dressés par des cavaliers dresseurs et non pas par les enfants. Cela ce n’est pas possible ! Il faut préparer une élite qui se développe avec un circuit un peu particulier. »

Dominique Culliéret

Alain Francqueville : « La préparation continue »

« Ce CDIO est un bon cru. D’une part parce que c’était le dernier qualificatif avec Aghen en Allemagne pour les JO. Deux équipes étaient intéressées : l’Espagne et la France qui ont fait reprendre des points à leurs cavaliers dans le classement FEI/JO. Les points obtenus permettent à des cavaliers espagnols d’être sûrs d’aller aux JO (ils étaient cinq sur six). Il y aura leurs trois meilleurs cavaliers bien sûr. Pour la France, Karen Tebar remonte très haut dans ce classement (6e) et Julia Chevanne et Hubert Perring sont 20e et 21e.

L’équipe espagnole est très forte, avec de nouveaux chevaux qui tournent depuis deux ans et qui vont nettement mieux. Dans la Coupe des Nations, ils n’ont pas été si bons. Ils sont jeunes, donc parfois un peu irréguliers. On en a bénéficié et bien tiré notre épingle du jeu.

Falada M était au top, à la fois plus énergique, plus décontractée et plus souple. On a progressé. Calimucho, plusieurs fois à 70 %, va bien. Il est bien revenu en compétition et supporte bien trois jours. Diabolo était un peu fatigué en fin de saison et a eu un début un peu difficile, mais il revient bien. Il était très énergique et bien dans le GP.

Pour les JO, 21 places sont à pourvoir au quota du classement individuel. Elles dépendent du classement FEI et de la non participation de la Suisse qui en libérerait trois. La période d’obtention des points s’est terminée le 1er mai et la France a obtenu trois places : l’une pour Karen Tébar, l’autre pour Julia Chevanne, plus une réserve pour Hubert Perring. Dès que la Suisse libérera ses trois places, cela devrait être bon. Il faut attendre que chaque fédération réponde.

La préparation continue pour voir quels seront les meilleurs au moment des sélections (neuf chances sur dix d’avoir les trois meilleurs actuels, puisque meilleurs depuis un an et demi). Seront sélectionnés les meilleurs couples qui seront en plus dans les meilleures conditions physiques. Le vétérinaire fédéral Patrick Thiriez a suivi ici de près les couples potentiels pour vérifier leurs conditions physiques et adapter un plan de travail à chacun, pour mieux supporter le climat des JO. Si des chevaux ne sont pas en condition, on ne les enverra pas. Il faudra aussi que propriétaires et cavaliers soient d’accord. En cas de problèmes, il y a quand même une réserve de trois, quatre chevaux : Lianca (Constance Menard), Roi de Cœur (Dominique d’Esmé), Hilton de Clotobie (Rémy Issartel), Baïcal (Irina Uls). Ils ont tous les quotas minimum pour les JO.

Un séminaire a eu lieu du 19 au 21 mai à l’ENE sur le thème du ‘‘piaffer-passage’’ avec le spécialiste Juan Matute, membre de l’équipe ibérique de ce CDIO et vainqueur du GPS du French Tour en juillet 2007. Jean-Louis Guntz est chargé de l’initiation au travail en main avec des chevaux de l’ENE.

C’était un très bon concours, tant par nos résultats en Coupe des Nations que par la présence de jeunes qui ont montré un niveau tout à fait satisfaisant et une bonne capacité de progression. Un grand merci à l’ENE pour l’accueil des cavaliers, pour les bonnes conditions de travail ainsi que pour l’excellente ambiance. »
22/05/2008

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