Haro sur le sport business

Gangrené par l’argent le sport équestre de haut niveau ? ca ne date pas d’hier. Il y a bien longtemps que des voix se sont élevées pour mettre en garde contre une dérive qui paraissait peu évitable. Eh bien nous y sommes et le grand manitou n’est autre que l’habile Jan tops et les millions d’euros qu’il déverse sur ses deux circuits du Global. Le circuit historique Coupes des nations, sélectif pour les grandes échéances, fait triste mine à côté de cette mirifique proposition. En gros, les sélections ne vont plus se faire au mérite mais pourront s’acheter à travers divers artifices. Ce n’est pas le procès de l’argent qui ressort de cela mais le procès de ceux qui témoignent d’un penchant certain pour manipuler ceux qui sont un peu plus riches que les autres.


Steve Guerdat a évoqué la situation en conférence de presse après le Grand Prix de Lyon en parlant « de moment critique pour notre sport » « Certains choisissent de gagner de l’argent à un « instant T », plutôt que de penser à l’avenir de notre sport. Les circuits comme les Coupes des nations et les Coupes du monde sont du vrai sport. Ils sont plus durs à rentabiliser pour les organisateurs, et je tiens donc à remercier ceux qui le font », a-t-il déclaré s’adressant directement à Sylvie Robert.


Henk Nooren, l’ancien coach de l’équipe de France, aujourd’hui patron du team espagnol, se dit sidéré par ce qui se passe et l’exprime dans un long communiqué » : « La grande différence entre les Coupes des nations, Coupes du monde et le Global est que les GCT et GCL sont des Circuits Commerciaux puisque pour faire partie d’une équipe, il faut payer. Deux millions d’euros sont demandés pour qu’une équipe puisse concourir. Les qualifications pour les Jeux Olympiques 2020 débuteront en janvier 2018, en se basant sur le classement mondial, les Jeux Equestres mondiaux, etc. Il est donc plus que jamais important pour nous que notre sport donne les mêmes chances, au sein d’un système juste, à tous les cavaliers, chevaux et propriétaires. Ensemble, les Fédérations nationales, la FEI et son président Ingmar de Vos (au vu de ses responsabilités en tant que membre du Comité olympique international) doivent assurer les mêmes chances pour tous les athlètes. Nous avons le devoir de défendre notre sport et son futur, et de placer ces considérations au-dessus de tout accord que la FEI aurait pu signer avec des entreprises nationales ou internationales ».


Les propriétaires français sont eux aussi montés au créneau. Christian Baillet, Emmanuèle Perron Pette et Dominique Mégret ont (enfin) réussi à rencontré le président de la FEI ainsi que Sabrina Zeender la secrétaire générale et John Roche, le directeur du saut d’obstacles. Cet échange a au final été constructif. Nous pourrons désormais participer à une partie des échanges de la Commission de saut d’obstacles, explique Christian Baillet. Avant, nous pouvions déjà lui envoyer nos propositions et suggestions, mais ce n’était pas assez interactif. C’est déjà un premier petit pas, une reconnaissance que nous avons notre mot à dire ».


Côté FFE, la mobilisation est aussi au programme avec pour objectif l’élection d’un Français à la FEI.