Haro sur l’IFCE
L’histoire bégaie. Il y a plus de vingt ans, Hervé Mariton – peu connu à l’époque – déjà député de la Drôme et libéral pragmatique en devenir, s’était attaqué aux Haras Nationaux dont il préconisait la disparition. L’idée a fait son chemin. Les HN ont quasiment disparu de notre vocabulaire. Aujourd’hui, c’est l’IFCE qui est sur la sellette éjectable. La Cour des Comptes lui taille des croupières et réclame purement et simplement sa disparition. Coûteux et inadapté, ont estimé les magistrats parisiens.

Curieux parcours que celui de cette jeune institution dont le début avait commencé de façon ubuesque. Coupé définitivement de sa principale ressource, l’étalonnage, l’IFCE cherche sa voie et sa voix. Son personnel de base, auquel il est demandé de faire du chiffre, ne sait pas faire ça. La volonté de bien faire est là mais c’est la méthode qui manque. Le mammouth qui devait être dégraissé est toujours de type volumineux et ses missions, son cœur de cible, sont peu lisibles. Son empreinte sur le haut niveau et sur les formations n’est pas évidente. Trop tôt peut-être pour juger. Reste le rayonnement de l’équitation de tradition française, apanage de Saumur. De colloques en spectacles, le Cadre brille. Pas sûr que les magistrats soient sensibles à cette émulation culturelle.

Gros consommateur de budget – de 42 millions d’euros en 2014 à 50 millions en 2016 – l’IFCE fait grincer les dents de ceux qui pleurent les aides pour des actions collectives. Les robinets se ferment les uns après les autres. Personne ne comprend finalement le bien-fondé d’une telle politique. S’ajoute à cela l’immensité du patrimoine immobilier à entretenir : 2 000 hectares de parc, 200 000 m2 de bâtiments. Vertigineux.

La vente « par appartement » de ce patrimoine a commencé. Des questions se posent du côté des pôles hippiques.

La réforme de l’IFCE risque d’être plus rapide que celle de l’orthographe.

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