Hermès : deux vainqueurs sous la coupole
Saut Hermès Paris (75) 15-17 avril Rare final et rare résultat. Rare événement. Comme seuls Paris et le Saut Hermès savent en créer. Les meilleurs de la planète équestre étaient là et le scénario s'est achevé par une victoire partagée entre l'Allemand Christian Ahlmann et son voisin belge Rik Hemeryck.
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Depuis l'année dernière, le Grand Palais fait le plein sous la verrière chaque mi-avril. La personnalité du Saut Hermès s'est imposée immédiatement au reste du monde. Le Grand Palais est devenu l'inimitable et incomparable théâtre du sport équestre le long de la plus belle avenue de la plus belle ville au monde. Surréalistes, les écuries en bordure des Champs Elysées ? Eh bien non. Les Champs en ont vu d'autres. Et l'organisation est un modèle du genre, tant pour les écuries dont les boxes sont abrités sous des tentes au toit pointu sur l'allée de Selves que pour la circulation et le stationnement des camions. L'embarquement des chevaux s'est fait au millimètre, sans la moindre gêne. Luxe discret, charme apparent, culture choisie, ici, la barre d'obstacle est œuvre d'art et le cavalier devient centaure. Magique. Magiques le caroussel des Lances et la musique de la Garde Républicaine; magique, le spectacle de Jean-François Pignon. Magique, la déco chic et classe.
La Marseillaise fut l'hymne le plus joué pendant ces trois jours; grâce à Julien Epaillard/Mister Davier (GP du Grand Palais vendredi) et Bosty/Nikita d'Elle (GP GL Events du samedi). Les Français ont souvent figuré aux avants postes : Julien Epaillard/Champs Elysées, 2e du GP GL Events; Kevin Staut/Sylvana de Hus, 4e de la même épreuve ainsi que Simon Delestre/Couletto, 8e; Patrice Delaveau/Nayana, 4e du Prix de Paris.
Scénario incroyable dans le Grand prix Hermès avec la double victoire de Christian Ahlmann et Taloubet Z, le KWPN au sang français de Galoubet et de Cor de la Bryère ex-æquo avec Rik Hemeryck et Quarco de Karembar, Sbs par Parco. La dernière fois qu'une telle chose était arrivée, c'était en? 2001, lors du Grand Prix de Bordeaux où le Belge Ludo Philippaerts et le Suisse Willi Melliger n'avaient pas pu se départager avec leurs chevaux gris Parco et Calvaro V : « Pour ma part, je n'avais jamais vécu cela, ni dans un Grand Prix, ni dans une épreuve de moindre importance.
Cela m'est arrivé d'être battu de quelques dixièmes, mais gagner dans ces conditions, jamais », s'étonnait Christian Ahlmann qui aujourd'hui retrouve un Taloubet Z performant comme il le fut au début de la saison indoor où il avait remporté les Coupes du monde d'Oslo et d'Helsinki et fait 2e au Gucci : « Oui, il aura fallu un certain nombre de concours pour qu'il retrouve cette forme, mais ici, au Grand Palais, il s'est senti bien dès le premier jour ».
Final à huit éblouissant dont Kevin Staut/Sylvana furent les seuls rescapés tricolores. La jument grise du n°1 mondial, double sans-faute, signe pour une 4e place juste derrière la suédoise Malin Baryard-Johnsson/H&M Tomesca KWPN par Lux Z et devant l'Espagnol Sergio Alvarez Moya/Action Breaker, BWP par Heartbreaker, 5e, l'Anglais Ben Maher/Tripple AES par Namelus, 6e, tous double sans-faute, l'Américain Richard Spooner/Cristallo Holst par Caretino, 7e (0+4), et le Hollandais Jeroen Dubbledam/Simon KWPN par Mr Blue, 8e (0+8).
Etienne Robert
Les Z en pointe
Le Prix de la Ville de Paris se courait comme un Grand Prix : une manche et un barrage pour lequel treize cavaliers, dont le Champion olympique Éric Lamaze, s'étaient qualifiés. Kevin Staut a été écarté de cette finale pour avoir été un peu trop lent dans la première manche malgré un joli sans-faute de Zeta de Hus. Beaucoup de fautes dans ce barrage et alors que l'Américaine Beezie Madden semblait tenir la victoire, Alvaro de Miranda entra en piste? et fit le spectacle avec AD Wilbert Z, un cheval de 8 ans seulement, ce qui est rare à ce niveau : « C'est un concours magnifique avec une organisation impeccable, se réjouissait le Brésilien dans un français tout aussi impeccable. Gagner une telle épreuve avec ce cheval qui n'est âgé que de 8 ans, qui avait remporté le Grand Prix de San Remo la semaine dernière, et qui gagne ici devant tous les meilleurs cavaliers du monde, vous imaginez mon bonheur. C'est un cheval formidable et cela facilite la vie d'un cavalier. » AD Wilbert Z est un produit du célèbre élevage de Zangersheide et son père Picasso Z est un cheval avec lequel Alvaro de Miranda avait également remporté quelques victoires internationales. Un peu plus tard, c'est un autre Z, Taloubet, qui était aux premières loges.
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