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Histoire du cheval en Bourgogne

  • Le château de La Clayette
    Le château de La Clayette
La plus noble conquête de l’homme est, dit on, celle de ce superbe et fougueux animal.
 , De sa complicité avec l’homme naît ce constat évident : l’histoire du cheval correspond à celle, universelle, de l’humanité. Le cheval a accompagné l’évolution des civilisations et, de nos jours encore, il génère une multitude d’activités domestiques et économiques.


Les chevaux étaient la grande passion des Gaulois; à cette époque, il s’agissait d’un animal de taille modeste (1,30m au garrot), et particulièrement robuste.


Leur passion pour cet animal en fit un emblème des peuples de notre région : Eduens et Lingons le représentaient souvent sur leurs monnaies et sur leurs enseignes.


Il fut associé à une divinité féminine très vénérée, Epona, dont on retrouve l’effigie dans les grands domaines agricoles, le long des routes et aux carrefours.


La cavalerie Gauloise était réputée et redoutée et, par la suite, les Romains recrutèrent les meilleurs cavaliers pour leurs légions.


Après la conquête romaine, le cheval contribua beaucoup à la prospérité économique de notre région : en effet, dès le premier siècle, à Alésia, Autun, Bibracte, Mâlain, des éléments de nombreux harnachements étaient fabriqués en masse, par de remarquables artisans : forgerons, charrons, bourreliers, qui proposaient pièces de harnais et chars divers.


Les chevaux de la Bourgogne médiévale :


A cette époque, il est difficile d’évoquer une sélection, au sens contemporain du terme; il n’est pas encore question de race, mais de caractéristiques physiques : couleur (bai, gris noir), longueur de queue et de crinière et surtout, robustesse.


Si, encore à la fin du XI ème siècle, l’élevage équin s’est accru dans les campagnes bourguignonnes, ses effectifs restent nettement inférieurs à ceux du cheptel bovin.


Principalement utilisé dans les transports, le cheval tirait peu la charrue, c’est le bœuf qui restait l’animal de labour par excellence.


Il faut dire que le prix d’un cheval était quatre fois plus élevé que celui d’un bœuf, et son entretien bien plus onéreux. En posséder était signe de richesse.


L’écurie ducale de Philippe le Hardi présentait un mélange de chevaux locaux avec d’autres venus de Flandres, de Lombardie ou des Pouilles, acquis aux grandes foires de Lyon, Troyes et Genève.


L’important était d’obtenir des chevaux robustes, rapides et résistants, destinés à la guerre, aux transports et messageries aussi bien qu’aux travaux agricoles.


L’approvisionnement en bons chevaux était une préoccupation constante pour le Duché.


De 1375 à 1432, les ducs de Bourgogne ont créé et entretenu des haras à Brazey en Plaine, afin de satisfaire les énormes besoins des ducs pour les messageries et surtout les campagnes militaires.


A la fin du Moyen-Age, le cheptel équin était classé en différentes catégories :


• le palefroi, grand et beau cheval de parade


• le destrier, animal fort et résistant pour les tournois et les batailles


• le genêt ou la hacquenée (pour les dames), destinés à la chasse


• le roncin et le sommier pour les gros travaux


A la fin du XVe siècle, le pouvoir royal éprouve la nécessité de communiquer rapidement avec le gouvernement des provinces. A cette fin, est institué le service de la poste aux chevaux.


Centralisé à Paris, Il fonctionne sur une organisation d’auberges-relais, distantes d’une trentaine de Kilomètres chacune.


Un Maître de Poste gérait le renouvellement des chevaux pour le service royal, (courrier officiel)


Ce Service acheminait les lettres des particuliers et transportait aussi les voyageurs.


Il disparut progressivement au cours du XIX ème siècle, avec le développement du chemin de fer.


Chevaux de Bourgogne :


La race morvandelle est la plus ancienne connue en Bourgogne. Issu d’un terroir dur et âpre, élevé en extérieur toute l’année, ce petit cheval était recherché pour sa rusticité, sa robustesse, et sa résistance à l’effort. Capable de parcourir de longs trajets le « Bidet du Morvan » était apprécié et utilisé dans la cavalerie légère.


Le cheval Charolais : vers 1820, avec le développement des réseaux routiers, un cheval de plus grande taille apparait; issu de croisements entre les juments locales et les demi-sang normands carrossiers, ce cheval est doté d’une ossature très forte et d’une résistance exceptionnelle.


Les emboucheurs l’utilisent pour leurs déplacements jusqu’aux marchés de Lyon, car ils sont capables de parcourir 100 km par jour 2 à 3 fois par semaine.


Après la guerre de 1870, et à la fin du second Empire,


L’élevage du cheval Charolais est renforcé par la création des premières sociétés hippiques qui favorisent l’utilisation du cheval pour la selle et la vénerie.


Ces activités demandent des chevaux résistants et équilibrés, capables de longs et rapides parcours.


L’administration des haras de Cluny recrute alors des étalons pur-sang de fort gabarit ayant des performances en course.


Cette évolution génère alors une forte demande des remontes militaires qui achètent jusqu’à 1500 chevaux en 1918 dans notre région.


Les pères pur-sang depuis le début du siècle seront la base des bonnes souches AQPS actuelles.


L’époque moderne marque un nouveau rapport entre l’homme et le cheval.


L’apparition du moteur à explosion met le cheval en retraite dans la plupart des exploitations agricoles, où il est remplacé par les tracteurs.


Le cheval est encore utilisé pour le travail des vignes pentues et le débardage, mais désormais, il servira principalement aux loisirs et aux compétitions équestres.


Les principaux étalons proviennent alors de Normandie, et sont à l’origine des nombreux élevages de trotteurs aux environs de La Clayette.


De plus, les écoles de dressage se multiplient dans la région en raison d’une forte demande de chevaux dressés pour l’armée.


Les plus réputées sont celles de Génelard (Delorme), Charolles (Chevalier, Berger), Cluny (Juif et Rieu), Cercy la Tour (Baccaud), et aussi Bourbon Lancy, Paray, Toulon sur Arroux.


On assiste alors à l’émergence du cheval charolais qui supplante progressivement le demi-sang normand. L’administration des Haras décide également d’utiliser des pur-sang en croisement.


La création des SHR (Sociétés Hippiques Rurales) va offrir un nouveau débouché aux chevaux de selle et réactiver la production des demi-sang charolais.


Les hippodromes : à cette période il existait une vingtaine de sociétés de courses, mais à la suite de fusions et de restructurations, seules quatre se maintiennent


A Paray, où l’hippodrome construit en 1880 au lieu-dit « Les Vernes » donne le nom actuel de « La Varenne ». De nombreux AQPS de renom ont fait leurs premiers pas sur cet hippodrome réputé tant en plat qu’en obstacles, utilisé par tous les éleveurs de la région.


A Cluny : la société des courses de Mâcon fusionne avec celle de Cluny en 1973; les courses auront lieu désormais sur cet hippodrome. Il est difficile de parler de l’activité des années précédentes en raison d’un incendie qui détruisit les archives.


A Vitteaux : Construit au début des années 50, c’est le seul hippodrome de Bourgogne situé hors de Saône et Loire; placé au cœur de l’Auxois, il bénéficie d’une très grande fréquentation due à l’absence d’autres hippodromes dans un rayon de 100 km.


A La Clayette : les premières courses ont lieu le 15 août 1876, sous l’égide de la Société des Courses Hippiques, organisées par un Comité local de passionnés.


Spécialisé en trot attelé et monté, l’hippodrome de Montgelly accueille deux réunions par an, drainant un très nombreux public.


Le cheval blanc d’Henri IV : Une légende bien ancrée


Ce célèbre cheval, assorti à son panache blanc, que monta Henry IV à la bataille d’Ivry, en 1590, était Bourguignon.


Il fut offert au roi par la famille de Chantemerle, au cours d’une visite dans leur domaine de La Pouge.


Il aurait été acquis à la foire de La Clayette, donc issu d’un élevage local.


Le blason de la ville l’arbore fièrement et lui rend hommage.


Créé en 1951, le Concours Hippique de La Clayette repose sur trois particularités essentielles :


• Il se déroule dans le magnifique parc privé du château


• Il est soutenu par toute une ville et son tissu économique local et régional, avec mécénat et partenariats fidèles


• Il attire chaque année un public nombreux et surtout très connaisseur, qui sait apprécier les meilleures performances des chevaux et cavaliers.


Ces dernières années, avec l’accroissement du tourisme, le public provenait de 35 départements différents. On ne peut que souhaiter la poursuite de cette véritable institution locale. Cette année, le concours est programmé pour les 26, 27 et 28 août.


30/06/2016

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