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Hold-up suisse sur La Baule

CSIO La Baule (44) 14-17 mai Les Suisses auront régné en maîtres cette année sur CSIO de La Baule en remportant la Coupe des Nations, le derby et le petit Grand Prix. Les Français seront restés quant à eux au pied du Podium, 5e dans la Coupe puis 4e dans le Grand Prix remporté Photo 1 sur 5
par le champion du Monde Jos Lansink sur Spender S. Pourtant la France avait bien commencé le week-end en remportant la grosse du jeudi grâce à Bosty et Idéal de la Loge.

Le vent est froid, les tribunes ne sont pas totalement remplies en ce vendredi après-midi mais peu importe, le spectacle est là car le chef de piste Frédéric Cottier a monté un tour parfait. « Il a fait un travail fantastique c’était impossible de faire mieux car ce tracé a respecté les chevaux qui pour la plupart doivent recourir dimanche dans le GP », affirme Steve Guerdat. Pour cette première coupe des Nations sponsorisée par Meydan les Suisses se sont imposés grâce à Markus Fuchs/La Toya III au terme d’un barrage contre le Suédois Svante Johansson qui fera deux fautes avec Saint Amour. Markus qui effectuait sa 144e Coupe des nations se retirera de la compétition le ?7 juin lors du CSIO de St Gall situé à ?5 mn de ses installations. « Je suis heureux et fier d’avoir pu aider une dernière fois mon équipe », affirmait-il. Leur chef d’équipe Rolf Grass avait ?mis tous les atouts de son côté pour gagner : « Je suis venu avec une équipe forte composée de cavaliers expérimentés accompagnés de leurs meilleurs chevaux car nous souhaitons marquer des points dès le début. Nous irons à Rome avec une autre équipe ».
Pour une faute de trop…

A l’issue de la première manche, la Suède et la Suisse étaient les seules à afficher un compteur vierge. 3e la Belgique n’accusait qu’un point de temps dépassé. La France et les Etats-Unis totalisaient 8 points. « Il n’y a pas eu un mauvais parcours dans le lot, ce sont juste des sans-faute manqués qui nécessitent quelques petits ajustements (cinq parcours sur huit à 4 pts). Je suis néanmoins très satisfait, car nous n’avons pas vu de couples s’effondrer en 2e manche, comme ça a été le cas dans la majorité des autres équipes. Dommage qu’il y ait eu une faute de trop, sinon nous terminions 3e,» analyse Laurent Elias. En 2e manche Pénélope Leprévost (0+4) et Kevin Staut (4+4) fautent sur l’oxer n°8 après rivière. Timothée Anciaume/Lamm de Fétan font deux fois la même faute sur l’oxer n°6 précédant la rivière. Quant à Michel Robert après une première manche à 13 points il se rattrapera avec un sans faute. « Cela ne fait qu’un an que je monte Kellemoi de Pepita. Je suis parti un peu trop fort en 1re manche car je voulais être dans le temps et j’ai exagéré. En 2e manche je l’ai montée différemment mais je sors avec un point de temps dépassé. » Les Helvétiques seront les seuls à aligner deux doubles sans faute à l’image de Steve Guerdat/Jalisca Solier et Pius Schwizer/Carlina IV 8 ans. Les Pays-Bas et l’Allemagne sont 3e ex-æquo avec 17 points. Avec 18 points la France termine 5e derrière la Belgique qui après l’élimination de Judy Ann Melchior/Aktion Pur Z a couru à trois la 2e manche. A noter qu’une autre équipe de France composée de Julien Gonin, Olivier Desutter, Stéphane Lafouge et Clémence Laborde a couru ce même vendredi le CSIO4* de Linz et terminait 2e derrière les Belges.
Pius Schwizer et Ulysse remportent le derby

C’est avec l’ancienne monture de Philippe Lejeune Ulysse (Non Stop- Jus de Pomme, 6e l’an dernier avec Philippe), que le Suisse Pius Schwizer (47 ans et 40e mondial) qui partait en n°2 dans le Derby (21 obstacles pour 1,110 m de course) s’est imposé grâce a un temps plus rapide de 4 secondes sur Julien Epaillard/Commissario. Ulysse appartient à François Leiser (société Pro Horse International), propriétaire belge installé à Genève qui lui confie une dizaine de chevaux de haut niveau comme Carlina IV. Quant à Philippe Lejeune il aura été un héros malheureux, alors qu’il était en train de remporter l’épreuve sur sa petite bombe Léo du Prairial, il a franchi tout seul la banquette n°16 avec un spectaculaire salto avant. Marjolaine d’Elle se sera elle aussi emmêlé les pinceaux sur ce double de banquette qui fera tomber Bertrand Pignolet. Le tracé du derby était le même que l’an dernier mais les combinaisons n’étaient pas placées aux mêmes endroits.

2e Julien Epaillard devance le champion Olympique. « J’avais décidé d’assurer le sans-faute mais Commissario a perdu un fer après la rivière ce qui expliquerait la faute sur l’oxer n°15 qui suivait. Comme ma faute est arrivée un peu tard il était difficile de gagner du temps. » Le 3e Lord du Janlie appartenait avant à Philippe Epaillard le père de Julien qui le montait sur le derby l’an dernier. « Cette épreuve n’existe pas en Amérique du Nord et c’est le premier Derby que je cours avec lui, mais Julien n’a pas dû lui apprendre à aller vite... » lance avec Humour Eric Lamaze. Pénélope Leprévost se classe 5e avec Klotaire du Moulin, 8 pts.
Jos Lansink fait son grand retour au top niveau

Alors que son fidèle partenaire Cumano faisait son grand retour à la compétition sur les épreuves intermédiaires de La Baule, Jos Lansink aura lui aussi signé son grand retour sur le haut du podium en remportant le GP Longines avec Spender S l’ancienne monture de la chef d’équipe Suédoise Maria Gretzer. Ce fils de Silbersee a survolé le week-end sans toucher une barre (double sans-faute sur la Coupe et sur le GP). « J’avais prévu de faire le GP avec Valentina van’t Heike, mais elle s’est blessée.» Parti en dernier, Jos devance les six autres barragistes dont l’avant dernière à s’élancer Malin Bayard Johnsson/H&M Actrice W qui finira 2e. Enceinte de 5 mois Malin arrêtera de monter après le CSIO de Rome. Plus rapide mais avec une faute Markus Ehning/Noltes Kuchengirl se classent 3e. Olivier Guillon prend la 4e place devant Kevin Staut. « Ouvrir un barrage n’est jamais facile mais c’est le jeu, Lord de Theize fait faute comme Kaque Boom ou Kuchengirl sur l’entrée de double. » Agé de 10 ans Lord (Donal Rouge) est chez Olivier depuis 2 ans. « C’est son ancien cavalier Gilles Bertrand de Balanda qui a conseillé à sa propriétaire Edith Mezard de me le confier quand il a pris ses fonctions. J’ai maintenant un bon piquet pour retourner faire du haut niveau et je suis très motivé » explique Olivier qui se classait 2e du petit GP avec Kikuyu du Coty que lui a confié cette fois-ci son élève Inès de Balanda. Le Petit GP est remporté par le Suisse Werner Muff/Luminos face à 23 barragistes. Kevin coaché depuis le début de saison par Bruno Rocuet n’aura pas eu toutes les facilités pour monter ce week-end car il s’est fracturé la main contre un obstacle jeudi. « J’en ai pour quatre semaines, cela n’est pas douloureux mais ne pouvant monter en bride je n’ai pas pu le rééquilibrer comme il le fallait. » Nicolas Delmotte et Luccianno HN pas encore sur la hauteur ni dans le bonne équilibre écoperont de 13 pts, comme Aymeric de Ponnat qui montait pour une première fois à ce niveau Winsome Van de Plataan. Bosty qui manquait de contrôle et de concentration avec Idéal de La Loge abandonnera après la rivière. Philippe Lejeune abandonnera aussi avec Vigo qui lui aura volé une foulée, dans le milieu de triple, résultat ils traversent avec fracas l’oxer Longines. Michel Robert/Kronos d’Ouilly sortira avec 15 pts. Son élève Pénélope écopera de 8 pts avec Jubilée d’Ouilly et 9 pts pour Kanthaka de Petra et Julien Epaillard. Onze ans après sa première victoire avec Carthago Z, Jos Lansink a récidivé à La Baule pour le plaisir du public qui l’acclamait. En véritable show man et heureux d’avoir empoché 66 000 €, Jos a sabré le champagne en invitant Pierre Jonquères d’Oriola à boire le champagne à la bouteille. Après plus de six tours d’honneurs magiques le public était toujours debout dans les tribunes, acclamant le champion du monde. Jos l’a remercié en lâchant les rênes au galop pour l’applaudir. Emotion et succès magistral pour l’organisation sans faille de La Baule qui accueillait cette année les chevaux et grooms dans de superbes barns flambant neufs. « Ce sera ?difficile de faire mieux l’année prochaine ! » concluait René Pasquier. Pourquoi pas un podium tricolore ?

Jennifer Decamp

20/05/2009

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