Horse Land, le paradis du Nord, vendu 1,6 M€
Nos confrères de la Voix du Nord l'annoncent ce matin : « Créé en 2008, Horse Land a été placé en liquidation judiciaire en octobre. Le tribunal de commerce de Lille a étudié mercredi dernier trois candidatures de reprise. Le tribunal a retenu le projet porté par un consortium régional, dans lequel figure le groupe immobilier dunkerquois Beci. Son souhait : développer l'activité équestre et la partie hôtelière. Ce consortium a, selon nos informations, proposé 1,6M € pour la reprise d'Horse Land, estimé à plus de 9M €. Une belle affaire, donc. Mais rien n'est simple dans ce dossier. Brigitte Defrance, la veuve de Gérard Defrance, et le représentant d'une banque créancière – les dettes se chiffreraient à 14 M € – ont demandé la mise en vente aux enchères. Afin de récupérer davantage d'argent. Le parquet, lui, s'est prononcé pour la cession. Le tribunal avait le choix entre les deux options. Il s'est prononcé lui aussi hier en faveur de la vente. Brigitte Defrance ne décolère pas. « C'est honteux », dit-elle. « On a bradé Horse Land à 7 € le m 2 », renchérit son avocate, qui fera appel. Le feuilleton continue. »
Horse Land était le rêve d'un homme, un promoteur immobilier lillois, Gérard Defrance. « Un paradis cinq étoiles pour chevaux et cavaliers avec centre de remise en forme, salles de séminaires, deux restaurants, un cottage-hôtel de 60 chambres, des compétitions internationales... Daniel Percheron, le président du conseil régional, en avril 2011, alors qu'il terminait une visite de près de trois heures de ce qui était déjà réalisé, à savoir, les villas dans les sous-bois (127 suites...), puis le centre d'affaire multifonctions (doté d'un manège intérieur), le centre de loisirs et de remise en forme, le centre équestre et événementiel avec son manège intérieur, avait comparé le site avec le Louvre Lens ou Nausicaà .
Ce centre équestre de onze hectares se trouve à la périphérie de Lille, dans le village de Prémesques, à peine 2 164 habitants près d'Armentières. Il a subi de nombreuses oppositions, un collectif dissuadant les agriculteurs de céder leurs terres (or il fallait pour ce centre des hectares, pour le site et le grand parking attenant) qui ont retardé les travaux, ce qui a fini par doubler la facture. Commencés en 2008, les travaux sont arrêtés deux ans plus tard : En juillet 2013, faillite du groupe Defrance, et de Horse Land; le groupe est vendu. Le 28 août, suicide de Gérard Defrance. Un an plus tard « suite à un imbroglio judiciaire, disent nos confrères, sa femme, Brigitte Defrance, récupère toute la holding, 70 M€ de dettes et Horse Land... toujours inachevé ».
Le consortium régional veut redonner vie à ce site. De quoi réaliser le rêve de cet homme brisé.
C. Robert
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