Il était une fois Jo de Labarde
Jo de Labarde, fils de Quat’sous et de Cilla de Labarde par Kissovo, est né en 1997 à Bergerac chez Jean-Paul Marmin, chez qui l’actuel gérant du site équestre de Barbaste, Xavier Trouillet s’occupait de l’élevage. Vendu à l’âge de 3 ans, Jo commença un cursus de valorisation sous la selle de l’Occitan Bernard Lefèvre. Le couple progressa ensemble jusqu’à l’année 2007 où il termina sur des épreuves Pro 2. Quelques mois plus tard, en février 2007, le bai de 10 ans est le premier cheval de haut niveau de Kevin Staut. Il foule son premier terrain en tant que potentiel futur champion à Truccazzano (ITA) dans des épreuves 1*. Cette année-là , tout va s’accélérer. Ce n’est que le mois suivant que les deux compagnons qui se découvrent encore passent au niveau 2*. Les résultats sont concluants, les CSI 3* leur ouvrent les portes à partir de juin. Au mois de septembre, Jo de Labarde et le cavalier normand sont sur les listes de départ des 5*. En seulement 7 mois, le couple a gravi les échelons à une vitesse folle, non sans résultats : ils remportent la Coupe des Nations à Zagreb (CRO) peu après leur rentrée au haut niveau. 2007 se terminera en novembre, à Equitalyon, où les deux partenaires sont classés 10e dans l’épreuve majeure devant des grands noms tels que Toulon ou Itot du Château. En une année, c’est 61 parcours courus. Cette aventure dura 3 ans. Jo croisera la route de la grande Silvana. Mais le mâle, un peu trop capricieux pour son cavalier, se fera castrer à 13 ans. Jusqu’en 2012 le Selle-Français fera quelques concours sous la selle de Frédéric Bouvard, avant de croiser le chemin de celle qui l’aimera jusqu’au bout : Florinda Detouteville.
Le cheval de toute une vie
« Croiser Jo de Labarde dans ma vie a été une vraie chance », explique Florinda Detouteville. « Le jour où je l’ai essayé, tout ne s’est pas super bien passé, j’ai dit à mon compagnon José Nicolas que c’était un peu trop compliqué. Il a insisté pour que je sorte en concours avec. Nous avons gagné l’épreuve, puis nous n’avons pas arrêté d’obtenir de bons résultats. C’étaient de très petites épreuves par rapport aux capacités que Jo avait, nous sortions sur des 125/130 cm, mais pour une cavalière amateur comme moi, ça a été incroyable. Le cheval a été mon cadeau de Noël de la part de mon mari. Au fur et à mesure, une relation de totale confiance s’est installée entre Jo et moi. Jamais je n’aurais imaginé après l’avoir vu à la télé qu’il serait sous ma selle. D’autant plus pour un cheval qui avait côtoyé le haut niveau : il s’adaptait à moi et rendait les choses très agréables. Il avait un équilibre impressionnant et savait me dire « laisse-moi faire ». Jo aimait plus les humains que les chevaux, il avait un cœur énorme. Le jour où nous avons décidé de le mettre à la retraite, il ne s’est pas adapté tout de suite. Quand il voyait le camion partir sans lui il se fâchait, mais c’est finalement passé. »
Les productions de Jo de Labarde
Lorsque Florinda Detouteville a récupéré Jo de Labarde, elle a également eu le droit à son stock de paillettes congelées, tout avait été prélevé la même année avant sa castration. « Je ne savais quoi en faire, nous ne sommes pas étalonniers. Puis nous ne savions pas ce que sa production donnait puisque Kevin Staut refusait qu’il soit prélevé lorsque c’est lui qui le montait. »
Aujourd’hui, 37 poulains descendent de Jo de Labarde. Son ancienne propriétaire possède encore beaucoup de paillettes puisque l’étalon est jaugé à 93 % de fertilité, malgré les semences congelées. « Les juments sont pleines avec 1 ou 2 paillettes, une éleveuse a même fait 4 poulains avec une seule dose de paillette ».
En plus de la fertilité, les produits possèdent les mêmes qualités que Jo, « ce sont de véritables clones, mais comme c’est un étalon de 1997, il n’est pas à la mode, alors les poulains vont presque uniquement aux amateurs ».
Sur 37 des poulains nés depuis 2014, 15 d’entre eux ont 6 ans et plus. Trois propres frères ont été sélectionnés à l’approbation étalons. Irelkao l’Evidence, propriété de Suzanne Gomez, a été approuvé Selle-Français et a participé aux championnats de France des foals à Saint-Lô. Jackpot l’Evidence a été acheté par l’élevage de Helle en Belgique et est approuvé au SBS. Quant à Kidimieu l’Evidence, le dernier, il a raté son approbation pour seulement 0,73 points. Leur mère, Perelka, est une jument de sport polonaise appartenant à Jennifer Valentien, elle sera évidemment re-saillie par Jo de Labarde en 2023. La seule chose que Florinda Detouteville a pu constater c’est « quand on va à Jo, on y revient ». Bon nombre d’éleveurs ayant déjà des produits attendent patiemment la saison de monte de 2023.
F. Pamart
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