Jean-Caude Racinet l’impertinent n’est plus

amélioré. Las, il fit une rechute fatale à la fin du mois dernier.

Le dernier ouvrage de Jean-Claude Racinet ?« Trente-cinq propositions insolentes pour comprendre l’équitation » avait été publié il y a peu dans la collection Caracole des Éditions Favre, collection dirigée par Jean-Louis Gouraud dont il était un ami très proche. Ce « Petit traité impertinent » à l’usage des cavaliers désarçonnés par les règlements de la Fédération internationale » avait été préfacé par le général Pierre Durand : ?« Je connais Jean-Claude Racinet depuis plus d’un demi-siècle. Lorsque je l’ai rencontré, il suivait le cours de perfectionnement équestre de l’École de Cavalerie et participait au concours hippique de Saumur qui se déroulait sur la carrière du Chardonnet entre deux présentations du Carrousel, le dernier dimanche de juillet. À l’époque de la neutralité optimiste et innocente à l’abord de l’obstacle, on remarquait immédiatement l’équitation intelligente du lieutenant Racinet et la profondeur des interventions que la permanence du rassembler lui permettait de pousser à fond, jusqu’au bout… mais du bout des doigts.

Cet engagement total fut le sien dans tous les domaines, dès la sortie de Saint-Cyr lorsqu’il fut blessé en Corée, en Afrique du Nord où il sacrifia sa carrière militaire au respect de la parole donnée, à cheval surtout au service de ce qu’un autre baucheriste, le général de Champvallier, appelait si joliment « l’équitation pure ». En effet, Jean-Claude Racinet est baucheriste … puisque ses chevaux le sont. C’est un baucheriste militant par ses écrits, par ses clinics, par son exemple, par sa quête incessante de la vérité.

À sa critique sévère et justifiée de l’équitation baroque j’ajoute qu’elle ne connaît pas de frontière; l’équitation de légèreté non plus. Les clichés représentant Chronos et Gimpel aux Jeux Olympiques de Berlin et, plus près de nous, le style d’un Lörke ou d’un Schultheis, semblait bien proche de celui d’un Filatov à Rome ou d’une Petuschkowa consacrée à Munich. Et que dire de Fritz Stahlecker dénonçant courageusement l’équitation fondée sur l’exploitation des résistances et le déviationnisme que tolèrent les instances internationales ?

En relisant ces Trente-cinq propositions insolentes pour comprendre l’équitation, Jean-Claude Racinet se reprochait d’avoir privilégié l’analyse par rapport à la synthèse bien que ses œuvres antérieures L’équitation de légèreté et Vers une équitation totale, fassent une large part à la synthèse.

En fait, ces propositions pleines d’humour devaient figurer en annexes d’un ouvrage qui finalement n’a pas vu le jour. Le projet souffrait d’une dualité de style, discursif au début, primesautier à la fin. Dans cette mouture définitive, outres ses trente-cinq propositions, l’auteur expose de façon systématique et plus « construite » des sujets qui lui tiennent à cœur et qui justifient le titre choisi au départ : À la française, inspiré du général de Lagarenne.

Il eût été dommage de dissocier les deux ?genres. »