Jean-François Pellegrin: "Pas le moment de changer de capitaine"

« Passionné d'équitation depuis plus de 60 ans , je me présente en quelques mots pour les personnes qui ne me connaissent pas.

J'ai monté en complet au niveau national, entrainé des chevaux de course, été propriétaire d'une dizaine de chevaux de Grand Prix en CSO. Passionné d'Elevage, j'ai été le pionnier de l'insémination artificielle avec Galoubet A. 

Mon épouse Catherine est fille d'un maître de Manège du Cadre Noir de Saumur et a monté en CSO au niveau national. Notre fille Marie fait partie du comité élu de Serge Lecomte.

J'ai écouté dimanche dernier une interview de ADSM sur Facebook et j'ai été interpellé par ses hésitations ( 18 fois " euh ...”) lorsque le journaliste posait une question précise. Puis j'ai écouté jeudi passé les dernières déclarations des deux candidats. J'en ai retiré l'impression qu'ADSM promettait beaucoup, les promesses n'engageant que ceux qui les reçoivent... Mais une fois sa déclaration finie, je n'avais rien retenu de concret concernant ses propositions. Elle a éludé le problème statutaire qui se posera immanquablement entre elle et le comité et ne semble pas préoccupée par les problèmes budgétaires de masse salariale...

Du coup , je me suis comporté comme le chef d'entreprise que je suis encore malgré mes 78 ans pour comparer les CV des deux candidats.

Anne de Sainte Marie : 

J'ai vu qu’ADSM avait eu de nombreuses tâches relationnelles grâce à ses relations familiales (Haras Nationaux) , elle est très habile dans la manière de se présenter et sait profiter de la tendance « dégagiste » et féministe, se donnant ainsi une image moderne, en décalage avec le monde ancien dont elle est issue et qui a disparu de l'écran. D'après son CV, elle n'a jamais eu d'expériences entrepreneuriales, mais toutefois un bon profil de relations publiques; bel exemple de marketing politique. Elle cherche à se construire un plan de carrière avec un salaire, étant elle même actuellement au chômage sous le régime d’une rupture conventionnelle, ce qui lui a donné tout le temps pour faire campagne sur le terrain.

Serge Lecomte :

C'est un vrai entrepreneur, propriétaire de plusieurs centres équestres et exploitant agricole. Je dois avouer qu'initialement je n'étais pas convaincu par sa démarche de démocratisation. Mais il avait parfaitement intégré que le nombre de licenciés était primordial pour une fédération économiquement viable et permettre de tirer l'équitation sportive vers le haut. A ce jour aucune fédération au monde n'aide autant le haut niveau grâce aux indemnités de transports, primes à la réussite, stages et un coaching d'une qualité exceptionnelle. Par ailleurs la France est le premier pays au monde organisateur de CSI 4 *et 5 *. La FFE est la 4ème fédération française en nombre de licenciés après le football, le tennis, le basket-ball, et avant le handball et le judo. La FFE emploie actuellement 150 salariés; que de chemin parcouru en 20 ans !  De plus S L est un président bénévole qui ne prend aucun salaire depuis tout ce temps. 

Nous abordons une période très difficile avec le COVID, et les effets économiques à venir. Ce n'est vraiment pas le moment de changer de capitaine au milieu de la tempête. C est d’ailleurs ce qui s'est passé à la FFF (football) où Noël Le Graët, entrepreneur de 79 ans, 4 mandats, vient d être réélu...

Nous avons la préparation des JO de Paris 2024 qui est si importante pour la filière équestre. SL fait l’objet de critiques comme tout dirigeant et ne sait pas se mettre autant en valeur qu’ADSM. N'oublions pas qu'il a l'immense mérite de maîtriser un système qui a renforcé considérablement la fédération et l'équitation. Mais le prochain mandat doit continuer son travail sur trois chantiers principaux : la qualité de l'enseignement dans les centres équestres, la formation des jeunes cavaliers et des jeunes chevaux grâce à des stages fédéraux au sein des pôles équestres existants dans chaque région pour une évolution plus homogène et pérenne, qui sera profitable à tous, à commencer par nos chevaux.

En résumé, je ne choisirais pas Serge Lecomte pour un poste de Responsable des relations publiques, et ne choisirais pas Anne de Sainte Marie pour un poste de Présidente : à vous d'en tirer les conclusions !"