Jérôme Ringot et Antoine Ermann : la team de la jeunesse et de l’expérience
Ces deux-là se connaissent bien : Jérôme coache Antoine depuis 4 ans. Jeune cavalier, il a déjà un sérieux palmarès avec un titre de champion de France juniors (2019), un titre de champion des 6 ans acquis l’an dernier lors de la Grande Semaine de Fontainebleau avec Elios de la Lie (Air Jordan-Mister Blue). Il a classé la sÅ“ur utérine d’Elios, Funny (Jarnac) parmi les « Excellent » 5 ans et raté de peu (0+4) la finale avec Floyd des Près (Vigo Cece-Papillon Rouge), trois chevaux issus de l’élevage paternel.Â
Jérôme a endossé le costume d’organisateur avec Horse Events. Succès sur toute la ligne à Mâcon, Sainte-Cécile, Cluny, Chazey. Les rendez-vous sont très prisés. Stéphane Traglio son épouse est aux manettes de l’administratif et de l’accueil, lui s’occupe de la partie technique, coache des élèves et sort, entre autres, Canavaro, qu’il a acheté à Fabrice Dumartin et Bandidas d’Albain (Baloubet -Kannan). Mais Jérôme avait le désir de développer le sport, le coaching, le commerce et la valorisation de chevaux. Le projet proposé à Jean-Yves Ermann, le père d’Antoine, a mûri. Dans l’hiver dernier est sorti de terre un barn flambant neuf réalisé par Cheval Liberté, à proximité du centre équestre de Jean-Yves, au milieu des vignes. Magnifique emplacement au carrefour des grands sites équestres du sud Bourgogne. Jérôme explique.Â
« J’avais envie de créer une société avec un plus jeune où on puisse vraiment allier nos compétences et nos expériences. J’ai parlé à Jean-Yves de créer une structure qui permettrait de valoriser des chevaux, développer le commerce et également le sport. Petit à petit on a monté ce projet et on est très contents du résultat, c’est vraiment super. Depuis mi-décembre je suis arrivé ici à Chevagny. Avec Antoine on s’est associés et on espère séduire des partenaires, séduire des éleveurs, pour qu’on puisse avancer dans notre projet sportif, commercial et j’espère pouvoir guider le plus possible Antoine vers le sport.Â
On a une vingtaine de boxes avec tout un système de sellerie, de douche, salle de pansage, et tout est très, très fonctionnel. A côté on a également toute l’écurie du père d’Antoine qui a une trentaine de boxes avec le manège, la carrière, le marcheur et de grands extérieurs pour pouvoir emmener les chevaux au milieu des vignes. Notre but c’est vraiment de trouver de la matière première, des chevaux à mettre en route, des chevaux à valoriser et si possible les emmener le plus loin possible.Â
En fait l’écurie est très bien placée puisqu’elle est vraiment en plein milieu d’un triangle fait des trois concours du sud de la Bourgogne : on est à 1/4 d’heure en camion de Mâcon, de Ste Cécile, de Cluny, ce qui permet d’aller entraîner les chevaux très régulièrement, de pouvoir faire toute la formation SHF des jeunes chevaux à moindre frais (moins de transports) et puis de profiter surtout de ces belles installations ».
Tu es redevenu compétiteur ?
« Justement, il y a quand même une confusion. Depuis 10 ans avec ma femme on a développé les concours, partant du petit Winter Tour à la base et maintenant avec la société Horse Events. Tout ça s’est bien développé. Le gros du boulot c’est ma femme qui gère, qui met tout en place pour les concours et moi j’ai différentes casquettes, du coaching, à l’organisation. J’en profite pour rappeler que je suis encore un cavalier très passionné, alors que souvent c’était un tout petit peu oublié. J’essaie de me maintenir avec des chevaux que j’ai plaisir à monter, à valoriser, et puis j’essaie d’aider grâce au coaching beaucoup de jeunes en diffusant le savoir qu’on m’a donné pour aider tous ces jeunes à progresser ».
La formation de Jérôme Ringot elle a commencé où et quand ?
« Je suis issu de club. J’ai eu de la chance assez jeune. Mon père étant dans la banque, il avait été muté à Montbéliard, j’ai donc commencé au centre hippique de Montbéliard à l’époque tenu par la famille Traglio. Je suis allé jusqu’au monitorat et voulant travailler les jeunes chevaux, je suis allé me former pendant 3 ans chez Pierre Gautherat dont je garde un très bon souvenir. Ensuite j’ai eu l’opportunité de pouvoir rentrer dans l’écurie d’Hubert Bourdy. C’était en 1998 et vraiment il m’a aidé à progresser. Aujourd’hui je pense tous les jours à ce que j’ai appris chez lui et j’essaie d’en faire profiter les autres dont Antoine.Â
Je suis arrivé chez Hubert comme cavalier-maison, groom, et puis progressivement j’ai pu monter les jeunes chevaux grâce à ma formation chez Pierre Gautherat. J’ai monté pour lui plus de 450 chevaux en concours. Je n’étais pas un cavalier fait pour la haute compétition puisque mon rôle c’était cavalier dans une entreprise de commerce mais j’ai pu voir énormément de chevaux différents.
Le but maintenant c’est d’emmener Antoine vers le haut niveau. Pour moi, c’est d’y rester, de m’améliorer, d’aller sur les concours les plus intéressants possibles où il y a de la concurrence, parce qu’il n’y a que comme ça qu’on peut évoluer. Notre projet, c’est de trouver des partenaires, des propriétaires, des éleveurs, des investisseurs, qui veulent avancer avec nous vers le sport et le commerce ».Â
L’organisation de concours est-elle toujours d’actualité ?
« Bien sûr. L’organisation de concours continue. Malheureusement le projet de cette année c’était Vidauban au début du mois de mars. A cause de la rhino nous avons a dû annuler quelques jours avant. Décision difficile à prendre mais pour les chevaux il n’y avait pas le choix. Pour nous, financièrement ça a été catastrophique mais il faut rebondir et continuer. On espère pouvoir refaire la tournée à Vidauban dès le mois de juin si avec la FEI,et la FFE, tout est en ordre. On continue les différents concours entre Chazey, Ste Cécile, Rosières-aux-Salines avec Jump’Est et Cheval Liberté ».
Les jeunes chevaux sont au programme des cycles classiques ?
« Bien sûr. Beaucoup de jeunes chevaux. Nous sommes très bien assistés par des jeunes cavaliers et on veut développer ça également en créant une école pour jeunes cavaliers. Â
Pour l’instant on étudie des solutions pour les former, pour trouver un diplôme qui qualifie la formation. L’avantage pour nous sera d’avoir beaucoup de cavaliers pour que les chevaux soient entraînés le mieux possible. On est en pleine recherche avec Jean-Yves. »
Quels sont vos piquets respectifs du moment ?
Antoine a ses vieux chevaux de compétition qui sont Azur du Vinnebus ((Robin du Vinebus-Flipper d’Elle), cheval du championnat de France, Beryl des Prés (Popstar Lozonais) champion des 3 ans à Equita, qui est prêt à passer le cap des 150, Djino Hoy (Smatch de Blondel-Quick Star) et un bon piquet de 4, 5, 6 et 7 ans dont Elios de la Lie, tous nés ou appartenant à l’élevage de son père, l’élevage de la Lie. Pour Elios, on va lui étudier une belle année de 7 ans pour l’emmener sur les beaux concours. L’objectif d’Antoine, à court terme, c’est le championnat d’Europe jeunes cavaliers.
Moi j’ai deux chevaux de tête, un cheval d’expérience qui a fait du bon niveau, Cannavaro (Con Cento-Quidam), qui me permet de me maintenir à un assez bon niveau et une jument que je forme depuis quelques années, Bandidas d’Albain (Baloubet-Kannan), qui est très, très performante, qui réussit beaucoup en concours et qui est prête encore à passer un cap. Elle est née chez Alexis Bouillot et appartient à Philippe Charvaz. Et puis derrière je forme des jeunes chevaux ».Â
Sur le Grand National de CSO, Jérôme et Antoine son associés à Nicolas Deseuzes sous les couleurs de GL Events.
Etienne Robert
Photos Patrick Jean
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