Jeux Mondiaux et Jeux Gaulois
En Mongolie, la plus grande fête traditionnelle de l'année s'appelle le Naadam. Elle se déroule à mi-juillet, à peu près en même temps - simple coïncidence - que notre fête nationale, et se compose de compétitions dans trois disciplines que, bizarrement, les Mongols appellent les trois Jeux Virils.
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 Je dis « bizarrement » parce que deux d'entre elles (le tir à l'arc et les courses de chevaux) sont ouvertes aux femmes. Seule la troisième (la lutte) est réservée aux messieurs.
En France aussi, on a nos bizarreries. On sait que les prochains Jeux Mondiaux d'équitation auront lieu chez nous (en 2014). Mais voilà qu'ils commencent trois ans avant l'échéance, par une spécialité gauloise bien ancrée : des querelles de village.
Le président de la Région de Basse-Normandie, qui a obtenu de la Fédération Equestre Internationale la désignation de Caen pour centre de ces prochains Jeux s'est récemment chamaillé avec le Maire de cette ville, pourtant de même obédience politique (PS), parce qu'il voulait délocaliser une des épreuves (le cross) au Haras du Pin. Problème : Caen est dans le Calvados et Le-Pin-au-Haras dans l'Orne. Quant à l'épreuve d'endurance qui devait se courir sur deux départements, elle n'aura finalement lieu, sans doute, que dans l'un d'entre eux (la Manche).
Il y a, paraît-il, d'autres motifs de tension entre les différents élus locaux : le maire de Deauville (centriste), par exemple, ne serait pas mécontent, dit-on, de profiter de la confusion pour amener dans sa ville (qu'il vient de doter d'un magnifique complexe équestre) une partie des épreuves.
Tout cela ne serait qu'une occasion de rire un peu si ces grenouillages n'empêchaient de se consacrer à l'essentiel : la vraie préparation de ces Jeux, dont on aimerait qu'ils soient réellement mondiaux et, comme l'avait déclaré le président de la Région à ses débuts, « réellement populaire ».
En 2009 déjà , j'avais suggéré à ce dernier que cet événement soit l'occasion d'organiser, pour la première fois au monde, une sorte d'Exposition Universelle du cheval, réunissant des spécimens de centaines de races (dont beaucoup, hélas, sont menacées de disparition) éparpillées sur notre planète. Profitant de la nomination (enfin !) d'un directeur à la tête du comité d'organisation, j'essayai de relancer cette idée dans une chronique publiée par Cheval Magazine en octobre 2010. En vain.
Voici une autre idée. Elle a été soufflée par la charmante Diane-Louise Lassonde (auteur d'un récent ouvrage, paru chez Belin, proposant quelques figures de yoga utiles à la préparation des cavaliers) à Didier Parmentier, qui travaille d'arrache-pied à la réussite de la première édition de son festival « Les chevaux du monde » (Compiègne, du 7 au 17 avril) : pourquoi ne pas profiter des Jeux Mondiaux de 2014 pour organiser la plus grande Equirando de tous les temps, et voir converger vers Caen des milliers de cavaliers venus non seulement de tous les coins de France, mais de toute l'Europe - voire, pourquoi pas, de tous les continents ?! On assisterait là au plus beau des spectacles, à la plus grandiose des attractions, à la plus pacifique des croisades.
Jean-Louis Gouraud
En France aussi, on a nos bizarreries. On sait que les prochains Jeux Mondiaux d'équitation auront lieu chez nous (en 2014). Mais voilà qu'ils commencent trois ans avant l'échéance, par une spécialité gauloise bien ancrée : des querelles de village.
Le président de la Région de Basse-Normandie, qui a obtenu de la Fédération Equestre Internationale la désignation de Caen pour centre de ces prochains Jeux s'est récemment chamaillé avec le Maire de cette ville, pourtant de même obédience politique (PS), parce qu'il voulait délocaliser une des épreuves (le cross) au Haras du Pin. Problème : Caen est dans le Calvados et Le-Pin-au-Haras dans l'Orne. Quant à l'épreuve d'endurance qui devait se courir sur deux départements, elle n'aura finalement lieu, sans doute, que dans l'un d'entre eux (la Manche).
Il y a, paraît-il, d'autres motifs de tension entre les différents élus locaux : le maire de Deauville (centriste), par exemple, ne serait pas mécontent, dit-on, de profiter de la confusion pour amener dans sa ville (qu'il vient de doter d'un magnifique complexe équestre) une partie des épreuves.
Tout cela ne serait qu'une occasion de rire un peu si ces grenouillages n'empêchaient de se consacrer à l'essentiel : la vraie préparation de ces Jeux, dont on aimerait qu'ils soient réellement mondiaux et, comme l'avait déclaré le président de la Région à ses débuts, « réellement populaire ».
En 2009 déjà , j'avais suggéré à ce dernier que cet événement soit l'occasion d'organiser, pour la première fois au monde, une sorte d'Exposition Universelle du cheval, réunissant des spécimens de centaines de races (dont beaucoup, hélas, sont menacées de disparition) éparpillées sur notre planète. Profitant de la nomination (enfin !) d'un directeur à la tête du comité d'organisation, j'essayai de relancer cette idée dans une chronique publiée par Cheval Magazine en octobre 2010. En vain.
Voici une autre idée. Elle a été soufflée par la charmante Diane-Louise Lassonde (auteur d'un récent ouvrage, paru chez Belin, proposant quelques figures de yoga utiles à la préparation des cavaliers) à Didier Parmentier, qui travaille d'arrache-pied à la réussite de la première édition de son festival « Les chevaux du monde » (Compiègne, du 7 au 17 avril) : pourquoi ne pas profiter des Jeux Mondiaux de 2014 pour organiser la plus grande Equirando de tous les temps, et voir converger vers Caen des milliers de cavaliers venus non seulement de tous les coins de France, mais de toute l'Europe - voire, pourquoi pas, de tous les continents ?! On assisterait là au plus beau des spectacles, à la plus grandiose des attractions, à la plus pacifique des croisades.
Jean-Louis Gouraud
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