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Jour de Grands Prix - 1er week-end : et de quatre pour Jean-Luc Mourier

  • Jean-Luc Mourier/Souvienstoi la Riviera et Lalie Saclier/Perle Fine du Val (© P. Jean)
    Jean-Luc Mourier/Souvienstoi la Riviera et Lalie Saclier/Perle Fine du Val (© P. Jean)
C’est un Grand Prix de toute beauté qui s’est déroulé le 20 mai. Point d’orgue du CSI 2 étoiles, le Grand Prix de la Ville de Bourg en Bresse 145 Ranking List a vu s’élancer 60 partants sur un parcours dessiné par Jean-François Gourdin. Le public était venu nombreux, composé autant de connaisseurs que de familles venues profiter de

C’est un Grand Prix de toute beauté qui s’est déroulé le 20 mai. Point d’orgue du CSI 2 étoiles, le Grand Prix de la Ville de Bourg en Bresse 145 Ranking List a vu s’élancer 60 partants sur un parcours dessiné par Jean-François Gourdin. Le public était venu nombreux, composé autant de connaisseurs que de familles venues profiter de ce beau dimanche et qui ont grandement apprécié le suspense ménagé par des obstacles techniques subtilement placés. En première partie, plusieurs couples que l’on attendait au barrage en ont été privés par le triple et une redoutable palanque blanche en sortie de combinaison à la fin du parcours. Ainsi de Philippe Bernard, Mégane Moissonnier, Alexa Ferrer. Marie Etter Pellegrin, Luis Ferreira, Sadri Fegaier, Philippe Leoni ont accompli des tours soignés qui leur ont coûté un petit point de dépassement de temps.


Ils étaient donc 12 au barrage. Le parcours, très sinueux dans la largeur du terrain exigeait des courbes bien dessinées et très serrées. Prise de risque obligatoire sur le n°3, Créa Vert, très étroit, aéré, et qu’il fallait prendre obligatoirement de biais. C’est d’ailleurs cet obstacle qui a valu 4 points au Britannique Daniel Neilson parti en première position. Après lui, Laurent Guillet signe un tour parfait en 42 secondes 66. Stanislas Lafond accomplit une très belle première partie mais après un sursis sur le double la machine semble se dérégler. Thomas Lévêque se laisse aussi piéger par le double. La jeune Lalie Saclier met alors le public en joie en descendant en dessous des 40 secondes sans-faute, temps que Jean-Luc Mourier améliore tout de suite de près d’une seconde. Maelle Martin, revenue sur les terres de son enfance ravit un public qui lui est tout acquis avec un tour très soigné, mais en plus de 42 secondes. Nicolas Deseuzes prend la même option et termine en 41 secondes 89. Ce n’était pas le bon jour pour Jean-Michel Martinot qui après un mauvais début préfère économiser des efforts à son cheval. Après les 8 points de Carlos Lopez, le public retient son souffle à l’entrée de Romain Ozzola, le vainqueur de vendredi soir mais qui ne peut cette fois s’imposer et termine avec 4 points.


Alors que la préparatoire 140 remportée par Pierre Gautherat samedi avait vu à la remise des prix France, Italie, Suède et Brésil, c’est une remise des prix très française qui a donc eu lieu dimanche : premier Jean-Luc Mourier avec Souvienstoi Lariviera (Couleur Rubin-Socrate de Chivré), devant Lalie Saclier et Perle Fine du Val (Joyeux Ardent-Laudanum). Troisième Nicolas Deseuzes et Stella de Preuilly (Baloubet du Rouet-Apache d’Adriers) suivi de Maelle Martin montant Tempo du Plix (Conterno Grande/Narcos II) et dernier double sans-faute Laurent Guillet avec Sultan du Château (Kannan-Galoubet)


Victoire de l’expérience sur la jeunesse ont dit certaines mauvaises langues, à tort, puisque au CSIO de Mâcon Lalie était première devant Jean-Luc ! On retiendra en plus que Perle Fine est une toute jeune maman dont un produit est né il y a une quinzaine de jours d’une mère porteuse. C’est la 4e victoire de Jean-Luc Mourier depuis le début du Jumping, on ne peut que lui souhaiter de poursuivre sur cette belle lancée lors du CSI 4 étoiles.


Dans la matinée, Le Grand Prix Créa Vert CSI 1 étoile 135 avait vu la victoire de la Brésilienne Giovanna Sobânia avec XK Atomo Clasi devant Patrice Astier et son Vals Sauvageonne et Jean-François Rondoux avec Ghanati, les trois seuls à réaliser un double sans faute, devant Olivia Coulet qui réalise le meilleur temps avec Vanity Touch, mais 4 points. 4 points aussi au barrage pour Mégane Moissonnier et Ultrachic de Charmois et Julien Gonin avec Queen.





Un samedi plein de promesses





Bourg 19 mai. Le jumping prend son rythme de croisière et nous a offert des beaux moments le samedi 19 mai.


Arrivée ou confirmation de toute une génération montante : côté cheval avec les 6 ans internationaux, remportés par Lysa Doerr qui présentait Cermit K, un Holsteiner par Cormint et Caretino qui s’était déjà bien comporté en Italie fin avril. Elle a pris la tête après un barrage très disputé devant le Brésilien Caio Carvalho Filho et Happy Girl T et Olivier Perreau avec Millar van de Faunushoeve. Hugo Breul avec Clinton Son était le quatrième à signer un double sans-faute. En 7 ans, c’est Jérôme Ringot qui place Bandidas d’Albains (Baloubet du Rouet/Kannann) à la 1re place, à un centième de seconde devant Cyril Bouvard et Baraka West. 3e Pierre Gautherat et Blue Boy de la Cé, et dernier double sans faute Antoine Ermann avec Beryl des Prés. 12 couples avaient déjoué le piège du redoutable triple en première partie et participaient à ce barrage dans lequel Pierre Gautherat et Cyril Bouvard avaient qualifié leurs deux chevaux.


Côté cavaliers, de la jeunesse aussi : l’Italien Lorenzo Bertolucci, à 17 ans se classe second du CSI 1 étoiIe 140 avec Tachina de Beaufour (Kannan/ Diamant de Semilly), à une seconde de Pierre Gautherat qui remporte l’épreuve avec Valantinus de Rim. 17 ans aussi pour Antoine Ermann, 4e des 7 ans. Et des jeunes déjà bien confirmés comme Maelle Martin qui remporte le CSI 125 avec Utha du Priel, juste devant Julien Gonin et Calwhino.


Un joli moment d’émotion quand ceux qui l’ont connue, comme Pascal Bouvet, Jacques Robert ou Marc Damians ont rapporté quelques anecdotes et beaux moments de la vie de Françoise Bonnet qui fut une grande dame du sport équestre et donna la première impulsion du concours de Bourg qui est devenu le Jumping 4 étoiles que nous connaissons aujourd’hui.





Jour de Grands Prix - 2e week-end : Alexis le grand timonier





A quinze heures le soleil inonde enfin le site immense du Palais des Expositions, le public est installé, il fait chaud.


Le parcours paraît évident, mais la difficulté principale est qu’il couvre toute cette très grande piste, dispersant de gros oxers et des verticaux délicats autour du gros triple en plein milieu, un terrible double de verticaux menant à un oxer très large dans le dernier tournant… Une technicité digne d’un 5* que maîtrise parfaitement Grégory Bodo. Et les fautes s’enchaînent cruellement.


Le premier à faire trembler le public est Thierry Rozier, présent avec Venezia d’Ecaussines, Son parcours est parfait. Mais l’enthousiasme naissant du public est douché d’un coup : le chrono le condamne à un point de temps dépassé…


C’est une jeune cavalière qui se jouera du parcours : Margaux Bost et As de Papignies (Kashmir Van Schuttershof) vont déjouer chaque piège un à un, et signent la première performance du Grand Prix !


Le Colombien 4e du GP Coupe du Monde à Paris Bercy, Carlos Lopez, lui emboîte le pas, toujours avec Admara 2 (Padinus). Onze couples se succéderont avec des fautes diverses et du temps dépassé, la palme revenant au triple et au double de verticaux, que ce soient Cernin, Saclier, Mortier, Anciaume, Boisset, Margaux Rocuet.


C’est la cavalière qui suit Margaux qui suscite à nouveau l’enthousiasme du public : Alexandra Ledermann mène à la réussite, presque facilement, Requiem de Talma, le fils de Cento et Joyeuse, et promettent un barrage à trois. Le couple est suivi d’Alexis Deroubaix et Timon d’Aure, son fils de Mylord Carthago, et c’est un sans-faute également ! Ils seront quatre.


Tout le monde espère d’autres parcours vierges. Mais dix-sept couples échoueront : Duguet, Garez, Levy, Demonte, Whitaker, Mansur, Epaillard, Angot, Lorrain, Perreau…


Le 5e du barrage sera Irlandais : Mark Mcauley est sans-faute avec le SF de 10 ans Utchan de Belhème, fils de Calvaro !


On attend Laurent Guillet, vainqueur de la Ranking samedi soir, mais ce sera en vain… Uhlan Okkomut ne pourra éviter trois fautes… Pius Schitzer est contraint à l’abandon après que Chidame Z (Chippendale Z) ait explosé le gros oxer devant le double…





Barrage à cinq





Margaux Bost et le gris As de Papignies ont la difficile tâche d’ouvrir ce barrage; une malheureuse faute les prive sans doute de victoire.


Carlos Lopez et Admara 2 les suivent mais fautent en sortie de double, meme s’ils sont plus rapides.


Alexandra Ledermann (qui l’avait emporté il y a 25 ans) s’élance avec Requiem de Talma, un grand silence envahit la piste. Elle ne traîne pas Alexandra et c’est un superbe sans-faute, en 42’’39 ! Elle prend la tête du provisoire.


Alexis Deroubaix et Timon d’Aure la suivent, et font mieux ! 38’’, quatre secondes de mieux ! Impensable, le public est debout. Suit l’Irlandais Mark Mcauley avec le SF de 10 ans Utchan de Belhème, mais un vertical lui sera fatal, ainsi que le dernier obstacle. Alexis l’emporte avec Timon!








Grand Prix 2* : Ozzola et Soprano de Tilenn





Cinquante-neuf partants prenaient le départ dimanche matin du Grand Prix du CSI2*, aux cotes d’1,45 m. Dix abandons sous un ciel plombé et une lourdeur toute estivale. Dont Thierry Moutrille qui avait performé la veille aux 6 Barres, ici avec le 9 ans Vigo Boy du Vernay, ou Eugénie Angot, engagée avec l’Anglo-Arabe Turquoise d’Ivraie. Pedro Veniss/Daisy du Grand Moustier fautera, et deux Français, Alexia Philippe/Kurt 2 et Julien Champailler avec le Bwp de 8 ans Kielekoo Van T et L (Carabas Vd Wateringhoeve) seront privés de second tour à cause du temps dépassé.





Restaient en lice sept titans, le Rhône-Alpin Vincent Feuillerac avec le Holsteiner Concaro (Carinjo), Maëlle Martin et Tempo Du Plix (Conterno Grande), le jeune cavalier du Vaucluse Yannis Gregoriades et le SF de 10 ans Uncle Sam (Quincy), le cavalier de l’Ain Romain Ozzola et un fils de Kannan, Soprano De Tilenn, Marion Skalli et son fidèle Rialto de Chassignol (Drop Des Varennes), enfin le Lorrain Fabien Rulquin et le SF de 12 ans Splendero de Damvil (For Pleasure). Charlotte Léoni et Venezia d’Elke également, mais elles ne repartiront pas.


Seuls deux échapperont aux piège de ce barrage : Romain Ozzola et Soprano de Tilenn bouclent brillamment le parcours en 39’’94, temps que Maelle Martin dépassera en prenant tous les risques, finissant trois secondes plus vite, mais qui le paiera cher… Elle finit 3e. Vincent Feuillerac est le dernier à rentrer en piste, et le Holsteiner Concaro (Carinjo) donnera tout, transformant l’essai d’un très beau sans-faute… mais perdra une seconde à vouloir trop bien faire : il boucle son tour en 40’’97. Et prend la deuxième place. Vincent Feuillerac est radieux !





Ils ont dit





Alexis Deroubaix. « Le cheval avait fait deux fois 4 points dans les épreuves précédentes mais je le sentais en pleine forme. Il a gagné huit Grands Prix 150 depuis le début de sa carrière. C’est un très bon cheval. Je viens de gagner un GP 2* avec lui. Une semaine après on gagne un GP 4*. Nous avons un bel avenir devant nous. Il y a encore de bons chevaux à l’écurie et notamment Aldo du Plessis, l’étalon fils d’Orient Express qui est toujours sans faute sur les Grands Prix 145-150. C’est une belle aventure humaine que je vis avec le haras du Plessis. Je souhaite qu’elle se poursuive encore longtemps . Notre prochain concours sera le Global à Cannes ». Timon d’Aure engrange les gains depuis 3 ans. Après Bourg il dépassera les 200 000 €.





Alexandra Lederman. « Très contente de ce résultat. Requiem est un grand cheval mais il n’est pas question pour moi de retour au haut niveau, je n’en ai pas les moyens et je n’ai pas les chevaux pour ça. Je n’ai que Requiem de Talma avec lequel je gagne bien. Je suis contente de revenir ici, c’est un beau concours et une superbe organisation ».





Carlos Lopez. Furieux après les journalistes qui ont laissé entendre qu’il avait trop serré les guêtres postérieures d’Admara dans la première manche de la Coupe du monde, Carlos a décidé de ne plus assister aux conférences de presse et de ne plus répondre aux journalistes. « Ce qui est arrivé ce jour là, m’a-t-il dit, c’est que le cheval a fait une chute au paddock. C’est le stewart qui a mis les guêtres et lui qui les a enlevées. Il n’y avait rien d’anormal. Il aurait fallu être cinglé pour faire une chose pareille dans une compétition internationale. Quant à moi j’ai fait ce soir-là le tour le plus dangereux de toute ma carrière. »





Au fil des épreuves





Si Carlos Lopez remporte la Ranking de vendredi avec Uhlane de Condé, suivi du Britannique Robert Whitaker/Catwalk IV et de Reynald Angot/Symphonie des Biches, Clément Boulanger remporte le GP Communauté de l’Agglomération du bassin de Bourg en Bresse (140), devant Jean-Luc Mourier/Umour Buxeen et Margaux Rocuet/Vahiné de Bléville.


Temps au beau fixe, et une soirée rock mémorable animée par Guy Martin, fan de Johnny Hallyday, et Jean-Marc Nicolas (galerie photos page 32).





Epreuves Jeunes chevaux


6 ans : Cymba


Le Grand Prix des 6 ans consacre la victoire de Julien Gonin et Cymba, jument Selle Français, fille de Radieux et Melusine des Yvers par Adelfos, le plus rapide des 27 participants, dont seuls huit émergeaient pour disputer le barrage. Le couple boucle le barrage en 36’’87, mais est véritablement talonné par Guillaume Foutrier et Clin d’Oeil du Paradis, Selle Français également, fils de Stakkato et Upsa du Paradis par Indoctro. Troisième, le Britannique Daniel Neilson et le Oldenbourg Budgie (Conthargos x Chacco Blue), plus prudent en 38’’52. C’est Hugo Breul qui le suit, toujours sans-faute avec l’étalon Clinton Son (Clinton x Heartbreaker).





7 ans : Bad Boy


Ils étaient nombreux les candidats des 7 ans : 78, dont émergeront quatorze qualifiés au barrage. C’est Benoît Cernin qui impose la victoire de Bad Boy, hongre fils de Lordanos et Barrichella, extrêmement rapide, barrant la route sèchement au Britannique Robert Whitaker/Val de Vauxelles Z (Va Vite x Toulon), puisqu’il lui prend plus d’une seconde.


Philippe Rozier colle au train du Britannique avec l’étalon Bwp Le Coultre de Muze, et prend la troisième place.





Quelle bagarre !





Soixante-dix-huit, par moins s’affrontèrent pour la qualificative du Grand Prix final, la ranking du samedi soir. Quinze couples réalisent l’excellence et repartent pour un barrage haletant tandis que le soleil se fait rasant, rendant le dernier oxer du barrage, à contre-jour, difficile pour les chevaux., Laurent Guillet, qui réalise un parcours chirurgical, exceptionnel, baisse le chrono à 36’’08! Il remporte de manière éclatante cette ranking avec Sultan du Château, le fils de Kannan et Sophie du Château, né chez Jean Grandjean. Laurent était ému, lui qui fêtait l’anniversaire de sa maman présente dans le public ce samedi. Guillaume Foutrier et Tchin de la Tour sont 2e, devant Raphaël Goehrs et Radieuse du Landey.





6 Barres





Les 6 Barres à Bourg, parrainées par le département de l’Ain, c’est une institution minutieusement orchestrée que l’on ne retrouve sur aucun autre concours de cette qualité : prenez une arène close éclairée par de gigantesques spots de match de foot; des gradins bondés inondés de lumières qui battent la chamade en rythme des tambours annonçant une victoire. Les tentes des partenaires sont bondées et la foule en liesse. Cela fait des années que Yannick Bichon « chauffe » le public de Bourg, et il y excelle. Vous n’avez jamais vu le 6 Barres de Bourg ? Vous devez vivre cela une fois dans votre vie. Quinze candidats, chauffés par les tambours du spectacle, vont s’y frotter. Ils ne resteront que deux, ayant passé la barre du 1,85m. Le jury décide que le barrage sera à 1,95 m. Les deux finalistes ne l’entendront pas de cette oreille : Louis Bouhana et Alexis Bouillot demandent que la barre soit à deux mètres.


Louis Bouhana avec Qlandestin SAS, son crack 5*, tentera sa chance mais ce sera peine perdue. Le cavalier de Saône et Loire, Alexis Bouillot et la bouillonnante 9 ans Virgule des Prés, fille de Quartz du Chanu et Malice des Prés, franchiront alors tous les obstacles, comme une vague. Le public est debout, Yannick Bichon n’a plus de voix, et les cavaliers seront ovationnés comme rarement. Superbe, magique.


31/05/2018

Actualités régionales