Juliette Faligot et Arqana de Riverland : une histoire d’amour à Bailleul
Juliette Faligot a débuté l’équitation à l’âge de 2 ans et demi. Sa mère, Véronique, était une cavalière amateure en saut d’obstacles, où elle excella jusqu’au niveau Élite. Elle inscrit naturellement sa fille dans un centre équestre à Frelighien, en région lilloise. Juliette évolue à poney, se passionne pour les compétitions ; elle passe à cheval dès l’âge de dix ans.
Lorsqu’elle a 15 ans, c’est décidé, sa carrière sera dans les chevaux. La même année, en 1999, ses parents achètent une petite ferme à Bailleul (59) et créent une écurie de propriétaires. Qui évolue rapidement : ils passent de 16 boxes à 80 aujourd’hui, construisent un grand manège, etc. Les écuries de la Blanche, c’est une affaire de famille : elles sont dirigées par les parents, Juliette gère l’écurie côté compétition, sa sœur Marion a pris en charge depuis 2 ans la réinsertion de jeunes en difficultés ainsi que de l’équithérapie.
Hezer de Breotiere et  Chelana Z
Au fil des années, de plus en plus de propriétaires lui confient des chevaux ; la cavalière nordiste, dès le bac en poche s’est « lancée corps et âme dans ce projet. »
Le Selle Français Hezer de Breotiere, produit de Val Fleuri par Hivanoe, est le premier à aider la cavalière à atteindre le niveau Pro 2 et Pro 1. C’est grâce à lui qu’elle remporte le titre de Championne de France Jeune Cavalière en 2006 à Fontainebleau. Elle a 21 ans. Comme Juliette le dit si bien « il a fallu en parcourir du chemin. »
Le deuxième cheval ayant marqué sa vie est Chelana Z. Ce fils du Holsteiner Chellano Z (x Jacorde, Kwpn) lui a permis de concourir dans des CSI 3*.
Ensuite, en 2017, Arqana de Riverland est arrivée. « Ça a été un vrai coup de cœur, et ça continue ». Les écuries familiales s’en portent acquéreur.
Une réelle histoire d’amour
Fille de Windows Vh Costersveld et Stella de Riverland par Diamant de Semilly, Arqana, née chez Mickaël Varliaud est une jument de 12 ans ultra performante et Juliette le sait : « Une jument pareille, je ne sais pas si j’en aurai une autre dans ma vie, »
La cavalière nordiste ne tarit pas d’éloges : « C’est une petite pépite, incroyable, qui est très facile au quotidien, facile à vivre, et qui n’a pas de défaut. »
Le couple se connaît par cœur : il a grandi ensemble. Juliette monte Arqana en concours alors que la jument grise n’a que sept ans et a très peu d’expérience. Alors toutes deux prennent leur temps. L’énergie de la jument, non canalisée au début elle l’utilise maintenant à bon escient et en a fait une force. Elle affronte les situations compliquées, de mauvais abords, etc., avec facilité : « elle est douée et c’est une jument très respectueuse. »
2022 commence royalement : après trois semaines à Vilamoura en février à sauter les 1,45m et les 1,50m, le couple gagne une 7è place sur le CSI3* de Lanaken (Bel) avant de disputer les championnats de France Pro Élite à Fontainebleau ; il finit 6è. Il s’offre un podium dix jours plus tard, 3è du Grand Prix 3* du Touquet. Le 22 mai dernier, lors du CSI4* de Bourg en Bresse, ils sont 50 à affronter le Grand Prix. Seuls 7 accèdent au barrage. Juliette est l’une d’entre eux, aux côtés de deux cavaliers belges, de Victor Bettendorf/Mr. Tac, Benoît Cernin et Deuxcatsix d’Eglefin, Grégory Cottard et Bibici. Rude concurrence. Victor Bettendorf a conclu un sans-faute extrêmement rapide. Avant son second passage, elle regarde ses adversaires, et se dit que c’est une épreuve délicate. Pourtant Juliette est confiante : « Quand on est bien connectée avec son cheval, on se dit que rien ne peut nous arriver. » Elle sait Arquana très rapide au sol également. Et la jument va tout lui donner à nouveau. Lorsqu’elle passe la ligne d’arrivée sans-faute, la cavalière ressent « une grande joie. Le temps était vraiment serré. Alors lorsque tout le monde ou presque sort avec des pénalités de temps c’est encore plus beau lorsqu’on y arrive. » Elle finira donc deuxième du Grand Prix, devant Benoît Cernin, qui choisit de ménager son fils de Vigo Cécé, manquant encore d’expérience. Après 5 jours de compétitions, elle remporte « incontestablement » d’après les équipes organisatrices, le challenge de la meilleure cavalière. Avec Arqana elle s’était en effet déjà offert la 4è place de la grosse épreuve de vendredi, sur des hauteurs à 1,50m.
Et maintenant, Madrid !
F. Pamart
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