Kellemoi : une histoire simple pour faire rêver
Extraordinaire, magnifique. Les superlatifs s’imposent après la démonstration de Michel Robert et Kellemoi de Pépita à Bruxelles, vainqueurs de la finale Top 10. Kellemoi commence tout juste à être connue et la voilà au sommet. Elle est née
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dans le Puy de Dôme chez Alain Gasnier. Sa grande histoire ne fait que commencer
Kellemoi a eu le temps de grandir tranquillement, sans passer par le circuit classique et en faisant deux poulains, Oxygène de Pépita (Obéron du Moulin), à 4 ans, et Un Zeste de Pépita (Ilvien des Mielles), mâle, il y a six mois. Kellemoi a fait quelques parcours en 6 ans B puis à 7 ans passa sous la selle de Steve Gasnier pour un apprentissage progressif. C’est à Villamoura au Portugal que Julien Gonin la découvre. Steve l’avait emmenée pour pouvoir la travailler. Le contact s’établit et Julien décide, en accord avec Alain Gasnier, d’en acheter une partie.
Le cavalier de l’Isère est un proche de Michel Robert avec lequel il travaille. Michel à son tour tombe sous le charme de Kellemoi et achète une partie des parts de Julien. C’est lui qui depuis un an fait travailler le cheval. En deux ans, les progrès ont été spectaculaires, tant sous la selle de Julien que sous celle de Michel. Pour Steve, son avenir est fluide : ?« Avec un premier parcours à 7 ans, la jument est d’une fraîcheur exceptionnelle. Elle a toujours été entre de bonnes mains. Elle ira loin ».
De la rencontre de Steve avec Florian Angot qui montait Ilvien des Mielles, naît la décision de lui faire faire un poulain avec l’étalon de l’Ecurie Baldeck. « Je ne connaissais pas du tout ce cheval, précise Alain Gasnier, j’ai fait confiance à Florian. Si Michel est d’accord, nous referons un transfert une autre fois. » Les trois propriétaires semblent parfaitement en phase pour la gestion de la carrière du cheval.
« C’est une grande jument, dit Julien. Je ne m’attendais pas à cela tout de suite mais je sais qu’elle ira loin. Avec Michel, tout est possible et l’entente est parfaite. Elle a beaucoup de respect et de sensibilité ».
Michel Robert ne dément pas : ?« Je l’ai beaucoup travaillée l’hiver dernier. Sa progression est normale. C’est une jument très à l’écoute, très sensible, très généreuse et respectueuse. Je savais que ça viendrait un jour, mais pas aussi vite. Elle a gagné deux Grands Prix en Espagne, s’est classée sept fois cette année, a gagné le GP de Sao Paolo en octobre et a bien fait à Lyon ». Les Jeux olympiques pour elle ? Michel relativise : « Il y a encore beaucoup de travail à faire et d’expérience à acquérir dans les Coupes des Nations, le championnat d’Europe et dans les Grands Prix. Nous verrons cela en temps voulu ».
Kellemoi a engrangé des gains records cette année : près de ?150 000 €.
Kellemoi par Kellemoi
Quelle est donc l’histoire de Kellemoi. La voici racontée par Kellemoi (eh oui) et par son naisseur Alain Gasnier.
« Je m’appelle Kellemoi de Pepita. Pépite pour les intimes.
Je suis née aux Ecuries de Lalong dans le Puy de Dôme en 1998.
J’ai 10 ans, deux enfants, Oxygène ?(6 ans) et Un Zest (6 mois).
Ma spécialité : CSI 4 et 5*****, CSI-O, CSI-W.
Sportive de haut niveau, hauteur des barres 1,50 / 1,60 m.
Mon naisseur comme tout éleveur rêve de Jeux olympiques. Un rêve de fous ! Peut-être bien, bien que ! Soyons fous...
En 2008, avec mon cavalier Michel Robert, nous avons participé au circuit mondial. Dans la catégorie des classements nous sommes déjà pratiquement les 1ers. Depuis octobre tout s’accélère, « on prend notre pied ». 1er à Sao Paulo, 1er au Top 10 de Bruxelles, et ce n’est pas fini, ça commence.
En 2009 on attaquera les championnats d’Europe, en 2010 les championnats du Monde et pourquoi pas en 2012 les JO. Soyons fous. A un poil de cheval près, c’est possible. Le rêve deviendrait alors réalité.
Je ne suis peut-être pas la meilleure jument de ma génération, mais je suis une guerrière, j’ai un cœur gros comme ça et mon pilote, un grand seigneur de précisions et de sensations, m’adore. Alors tout devient possible. Continuons de rêver.
Nous sommes de vrais sportifs, et pourtant les montagnards nous ignorent, dommage (référence à ‘‘La Montagne’’).
Notre aventure, c’est aussi une histoire d’hommes. Ils sont trois : mon naisseur, mon améliorateur et mon pilote. Je laisse la parole à mon naisseur Alain Gasnier. Un dernier mot sur mes origines que voici : ma mère est Pépita du Parc et mon père Voltaire. Mon grand père est Jalmé des Mesnuls. Ma grand-mère est Historiette AA et mon arrière grand père Barigoule AA. Ça vous parle ?
« Achat coup de cœur »
« Paysan de naissance et pratiquant jusqu’en 1967, j’ai connu à partir de 1960 l’arrivée du tracteur (Renault Le D21) et la disparition du cheval de trait... sauf un. Et puis, histoire de circonstances, je suis allé faire carrière à la ville, comme on dit à la campagne : livreur de vin, vendeur de pain, pour à 32 ans passer de l’autre côté de la barrière, créer une entreprise et ouvrir en 1980 un supermarché à Riom.
Depuis 1976, j’avais deux chevaux au pré. En 1985, je cherchais un coach pour mon fils Steve. Première rencontre avec Laurent Laporte, première rencontre avec Pépita. ‘‘Une jument idéale pour ton fils’’ dit Laurent. ‘‘Tu en veux combien ?’’... ‘‘Ok !’’.
Ainsi démarre l’histoire de Pépita, achat coup de cœur, un gros cœur, mais trop caractérielle. Je la mettrai poulinière quelques années plus tard. Avec Voltaire elle fera Kellemoi. Tous les produits nés de Pépita seront signés Pepita. Ce sera une de nos meilleures poulinières. »
Belle histoire, non ? Ce que ne dit pas Kellemoi, c’est qu’elle est issue d’une grande souche normande à base d’Anglo. Sa mère Pépita du Parc (Jalme des Menuls), morte il y a deux ans - une mort « à la Le Tot », d’une crise cardiaque en plein galop - était née chez Colette Lefrant dans l’Eure, la naisseuse de Galoubet, entre autres grands chevaux. Colette était l’épouse de feu le commandant Lefrant, champion olympique de Complet (Sydney). Historiette AA (Barigoule AA), la mère de Pépita, rejoignit l’élevage de Bernard-Pierre Le Courtois lorsque Colette Lefrant cessa l’élevage pour aller en retraite à Lyon. La souche est soigneusement entretenue puisque deux filles de Pépita sont poulinières chez Alain Gasnier : Opepite (Papillon Rouge) et Jolymome (Pacha de Sèvres). Un élevage basé sur six poulinières qui donnent en moyenne quatre poulains par an (à découvrir sur www.ecuries-lalong.com).
Une fille de Jolie Môme, la sœur d’Historiette, exportée en Italie, vient de rejoindre l’élevage de Gérard Turettini en Savoie. Ce qu’elle ne sait pas, Kellemoi de Pépita, c’est qu’elle a fait revivre de sacrés souvenirs à Colette Lefrant qui regardait la finale du Top 10 sur Equidia. Et ce n’est qu’un début, Mde Lefrant...
Etienne Robert
Kellemoi a eu le temps de grandir tranquillement, sans passer par le circuit classique et en faisant deux poulains, Oxygène de Pépita (Obéron du Moulin), à 4 ans, et Un Zeste de Pépita (Ilvien des Mielles), mâle, il y a six mois. Kellemoi a fait quelques parcours en 6 ans B puis à 7 ans passa sous la selle de Steve Gasnier pour un apprentissage progressif. C’est à Villamoura au Portugal que Julien Gonin la découvre. Steve l’avait emmenée pour pouvoir la travailler. Le contact s’établit et Julien décide, en accord avec Alain Gasnier, d’en acheter une partie.
Le cavalier de l’Isère est un proche de Michel Robert avec lequel il travaille. Michel à son tour tombe sous le charme de Kellemoi et achète une partie des parts de Julien. C’est lui qui depuis un an fait travailler le cheval. En deux ans, les progrès ont été spectaculaires, tant sous la selle de Julien que sous celle de Michel. Pour Steve, son avenir est fluide : ?« Avec un premier parcours à 7 ans, la jument est d’une fraîcheur exceptionnelle. Elle a toujours été entre de bonnes mains. Elle ira loin ».
De la rencontre de Steve avec Florian Angot qui montait Ilvien des Mielles, naît la décision de lui faire faire un poulain avec l’étalon de l’Ecurie Baldeck. « Je ne connaissais pas du tout ce cheval, précise Alain Gasnier, j’ai fait confiance à Florian. Si Michel est d’accord, nous referons un transfert une autre fois. » Les trois propriétaires semblent parfaitement en phase pour la gestion de la carrière du cheval.
« C’est une grande jument, dit Julien. Je ne m’attendais pas à cela tout de suite mais je sais qu’elle ira loin. Avec Michel, tout est possible et l’entente est parfaite. Elle a beaucoup de respect et de sensibilité ».
Michel Robert ne dément pas : ?« Je l’ai beaucoup travaillée l’hiver dernier. Sa progression est normale. C’est une jument très à l’écoute, très sensible, très généreuse et respectueuse. Je savais que ça viendrait un jour, mais pas aussi vite. Elle a gagné deux Grands Prix en Espagne, s’est classée sept fois cette année, a gagné le GP de Sao Paolo en octobre et a bien fait à Lyon ». Les Jeux olympiques pour elle ? Michel relativise : « Il y a encore beaucoup de travail à faire et d’expérience à acquérir dans les Coupes des Nations, le championnat d’Europe et dans les Grands Prix. Nous verrons cela en temps voulu ».
Kellemoi a engrangé des gains records cette année : près de ?150 000 €.
Kellemoi par Kellemoi
Quelle est donc l’histoire de Kellemoi. La voici racontée par Kellemoi (eh oui) et par son naisseur Alain Gasnier.
« Je m’appelle Kellemoi de Pepita. Pépite pour les intimes.
Je suis née aux Ecuries de Lalong dans le Puy de Dôme en 1998.
J’ai 10 ans, deux enfants, Oxygène ?(6 ans) et Un Zest (6 mois).
Ma spécialité : CSI 4 et 5*****, CSI-O, CSI-W.
Sportive de haut niveau, hauteur des barres 1,50 / 1,60 m.
Mon naisseur comme tout éleveur rêve de Jeux olympiques. Un rêve de fous ! Peut-être bien, bien que ! Soyons fous...
En 2008, avec mon cavalier Michel Robert, nous avons participé au circuit mondial. Dans la catégorie des classements nous sommes déjà pratiquement les 1ers. Depuis octobre tout s’accélère, « on prend notre pied ». 1er à Sao Paulo, 1er au Top 10 de Bruxelles, et ce n’est pas fini, ça commence.
En 2009 on attaquera les championnats d’Europe, en 2010 les championnats du Monde et pourquoi pas en 2012 les JO. Soyons fous. A un poil de cheval près, c’est possible. Le rêve deviendrait alors réalité.
Je ne suis peut-être pas la meilleure jument de ma génération, mais je suis une guerrière, j’ai un cœur gros comme ça et mon pilote, un grand seigneur de précisions et de sensations, m’adore. Alors tout devient possible. Continuons de rêver.
Nous sommes de vrais sportifs, et pourtant les montagnards nous ignorent, dommage (référence à ‘‘La Montagne’’).
Notre aventure, c’est aussi une histoire d’hommes. Ils sont trois : mon naisseur, mon améliorateur et mon pilote. Je laisse la parole à mon naisseur Alain Gasnier. Un dernier mot sur mes origines que voici : ma mère est Pépita du Parc et mon père Voltaire. Mon grand père est Jalmé des Mesnuls. Ma grand-mère est Historiette AA et mon arrière grand père Barigoule AA. Ça vous parle ?
« Achat coup de cœur »
« Paysan de naissance et pratiquant jusqu’en 1967, j’ai connu à partir de 1960 l’arrivée du tracteur (Renault Le D21) et la disparition du cheval de trait... sauf un. Et puis, histoire de circonstances, je suis allé faire carrière à la ville, comme on dit à la campagne : livreur de vin, vendeur de pain, pour à 32 ans passer de l’autre côté de la barrière, créer une entreprise et ouvrir en 1980 un supermarché à Riom.
Depuis 1976, j’avais deux chevaux au pré. En 1985, je cherchais un coach pour mon fils Steve. Première rencontre avec Laurent Laporte, première rencontre avec Pépita. ‘‘Une jument idéale pour ton fils’’ dit Laurent. ‘‘Tu en veux combien ?’’... ‘‘Ok !’’.
Ainsi démarre l’histoire de Pépita, achat coup de cœur, un gros cœur, mais trop caractérielle. Je la mettrai poulinière quelques années plus tard. Avec Voltaire elle fera Kellemoi. Tous les produits nés de Pépita seront signés Pepita. Ce sera une de nos meilleures poulinières. »
Belle histoire, non ? Ce que ne dit pas Kellemoi, c’est qu’elle est issue d’une grande souche normande à base d’Anglo. Sa mère Pépita du Parc (Jalme des Menuls), morte il y a deux ans - une mort « à la Le Tot », d’une crise cardiaque en plein galop - était née chez Colette Lefrant dans l’Eure, la naisseuse de Galoubet, entre autres grands chevaux. Colette était l’épouse de feu le commandant Lefrant, champion olympique de Complet (Sydney). Historiette AA (Barigoule AA), la mère de Pépita, rejoignit l’élevage de Bernard-Pierre Le Courtois lorsque Colette Lefrant cessa l’élevage pour aller en retraite à Lyon. La souche est soigneusement entretenue puisque deux filles de Pépita sont poulinières chez Alain Gasnier : Opepite (Papillon Rouge) et Jolymome (Pacha de Sèvres). Un élevage basé sur six poulinières qui donnent en moyenne quatre poulains par an (à découvrir sur www.ecuries-lalong.com).
Une fille de Jolie Môme, la sœur d’Historiette, exportée en Italie, vient de rejoindre l’élevage de Gérard Turettini en Savoie. Ce qu’elle ne sait pas, Kellemoi de Pépita, c’est qu’elle a fait revivre de sacrés souvenirs à Colette Lefrant qui regardait la finale du Top 10 sur Equidia. Et ce n’est qu’un début, Mde Lefrant...
Etienne Robert
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