Korung du Oldenbourg : regard sur l’approbation
Vechta (Allemagne) 21-24 novembre Peut-on encore ignorer cette partie de l’Allemagne du Nord où le cheval est roi ? Partant des Ardennes françaises, Saint-Lô et Vechta, siège fin novembre de l’approbation des poulains mâles de 30 mois, sont à équidistance !Cela s’était
fait dans le Holstein début novembre. Le scénario et le déroulement de la manifestation revêtent une quasi-similitude non seulement dans ces deux Länder mais aussi au Hannovre, en Wesphalie et au Rheinland. Cette manière de juger a fait ses preuves : elle est bien rôdée, personne ne songe à modifier quoi que ce soit, sauf les dimensions des ‘‘pferd alle’’ qui s’avèrent partout trop petites.
Que faisions-nous donc là , nous cinq ‘‘petits Français’’ perdus parmi presque 10 000 personnes et ayant toutes dû acheter des places. Car même pour être debout dans les allées, un billet est nécessaire. Mais ce ne fut pas notre cas ! Nous fûmes extrêmement bien accueillis. Trois jours durant sans bourse délier et avec places numérotées ‘‘reserviert’’, nous pûmes apprécier les phases diverses tout en dégustant un ‘‘klein café’’ ou des ‘‘délikatessen’’ très délicatement proposées et offertes.
Ayant personnellement, fièrement et intentionnellement endossé la jolie parka bleu marine ANSF durant ce séjour - ou était-ce à cause de ces dames élégantes qui nous accompagnaient, allez savoir -, nous fûmes reconnus et interpellés pour nous manifester amitié et sympathie. Quelle que soit la température frisquette de cette contrée, cela faisait chaud au cœur.
La question que l’on se pose à la lecture du programme : pourquoi trois jours sont-ils nécessaires pour juger une petite centaine de poulains ? Réponse : parce que les Allemands ont compris que le jugement correct et définitif d’un cheval ne pouvait passer par une simple addition de notes ou de points donnés par des ateliers
divers et différents. Comme en Hollande, le pointage a été abandonné.
L’unité de jugement est indispensable : quatre juges officient donc en groupe et donnent leur verdict après qu’ils aient eu ensemble tout vu et tout appréhendé et délibéré.
J1, jeudi. Les jeunes mâles sont présentés au tableau. Ils trottent en ligne droite et sur le cercle en dur. A partir d’une quelconque raison et dès le premier jour, environ 10 % seront écartés et ne seront plus jamais revus.
J2, vendredi. Place à l’obstacle. La carrière centrale (avec gradins de chaque côté) mesure 70 ou 80 m de long. Les poulains y sont d’abord lâchés et galopent à volonté afin d’être chacun présenté détaché, détendu et serein devant la ligne d’obstacle.
Devant la combinaison (une croix, un petit droit puis un oxer), les poulains partent de l’arrêt, ils ne sont pas envoyés de façon fantaisiste, empirique et désordonnée selon l’humeur du cheval ou de la chambrière. Remarque : même les poulains à option dressage (plus de la moitié des candidats) subissent l’épreuve du saut en liberté, la cote de l’oxer se situant alors à environ 1 x 1 m.
Dans l’après-midi, le deuxième groupe, les candidats Springhengst qui n’ont eux aussi que 30 mois, sont jugés cette fois sur un oxer plus gros (1,25 x 1,25 m).
J3, samedi. Le matin a lieu l’approbation. Le couperet tombe, annoncé d’une voix rauque et d’outre-tombe ‘‘Gekört’’ ou ‘‘Nicht gekört’’. Un verdict qui pèse lourd et qui est sans appel.
Dans la foulée a lieu le championnat. Les huit meilleurs de chaque discipline sont classés et rappelés pour défiler sur un grand cercle autour du même jury. Quelles que soient les notes initiales obtenues, les poulains sont cette fois jugés ensemble et comparativement : celui-ci passe devant celui-là , l’autre s’intercale entre les précédents, etc., jusqu’à obtenir un classement parfait, indiscutable.
Les podiums sont enfin désignés : la section dressage d’abord, puis la section obstacle. Tout ayant été pesé, comparé, compensé et passé au crible, aucune erreur ne peut avoir lieu.
65 % des poulains reçurent cette bénédiction très provisoire, et pour la seule saison de monte avant que ne survienne le verdict souverain et définitif. Celui-ci n’apparaîtra qu’après un vrai test de 30 jours qui se déroulera exactement un an plus tard, quand ces jeunes étalons pourront être jugés sous la selle, confiés à des experts qui les noteront sur diverses aptitudes.
La vente aux enchères se déroule en fin d’après-midi suivant le protocole habituel. Sans avoir atteint les sommets du Holstein (Neumunster) pour Diarado, fils de Diamant de Semilly, le Top price de cette vente s’élèva à 360 000 € pour ce champion dressage vendu au Danemark. Xavier Marie du Haras de Hus s’est lui rendu acquéreur de quatre bons poulains d’obstacle. Les classements de cette vente étaient consultables dès le lendemain sur internet.
La vente aux enchères à peine terminée et après une courte pause, eut lieu le show de la soirée. Quelques heures durant, nous pûmes apprécier encore les meilleurs jeunes produits nés dans cette région du Oldenbourg et ayant brillé dans le Bundeschampionnat en 2007. Aussi bien en dressage qu’en obstacle.
L’Ecurie Spehe, que nous avions visitée à notre arrivée, y était très largement représentée. Et nous avons pu revoir sur les barres ou en mouvement ceux sur qui nous avions déjà flashé dans leur écurie : Stalypso, Stakkato Gold, Cevin Costner ou bien mieux encore, le père de ce dernier, Chicos Boy, qui n’a que 7 ans mais a déjà gagné de grosses épreuves dans les deux disciplines !
Sur la route du retour, après quatre jours dans le nord de cette partie de l’Europe et partageant le même avis, nous évoquions le fait d’en avoir un peu marre de ce plat national qu’est la ‘‘Vienner Schnitzel’’! En revanche, et tous unanimes, nous nous disons encore qu’en élevage au moins, il est bon de savoir regarder dans l’assiette du voisin...
Jean de Ixe
Que faisions-nous donc là , nous cinq ‘‘petits Français’’ perdus parmi presque 10 000 personnes et ayant toutes dû acheter des places. Car même pour être debout dans les allées, un billet est nécessaire. Mais ce ne fut pas notre cas ! Nous fûmes extrêmement bien accueillis. Trois jours durant sans bourse délier et avec places numérotées ‘‘reserviert’’, nous pûmes apprécier les phases diverses tout en dégustant un ‘‘klein café’’ ou des ‘‘délikatessen’’ très délicatement proposées et offertes.
Ayant personnellement, fièrement et intentionnellement endossé la jolie parka bleu marine ANSF durant ce séjour - ou était-ce à cause de ces dames élégantes qui nous accompagnaient, allez savoir -, nous fûmes reconnus et interpellés pour nous manifester amitié et sympathie. Quelle que soit la température frisquette de cette contrée, cela faisait chaud au cœur.
La question que l’on se pose à la lecture du programme : pourquoi trois jours sont-ils nécessaires pour juger une petite centaine de poulains ? Réponse : parce que les Allemands ont compris que le jugement correct et définitif d’un cheval ne pouvait passer par une simple addition de notes ou de points donnés par des ateliers
divers et différents. Comme en Hollande, le pointage a été abandonné.
L’unité de jugement est indispensable : quatre juges officient donc en groupe et donnent leur verdict après qu’ils aient eu ensemble tout vu et tout appréhendé et délibéré.
J1, jeudi. Les jeunes mâles sont présentés au tableau. Ils trottent en ligne droite et sur le cercle en dur. A partir d’une quelconque raison et dès le premier jour, environ 10 % seront écartés et ne seront plus jamais revus.
J2, vendredi. Place à l’obstacle. La carrière centrale (avec gradins de chaque côté) mesure 70 ou 80 m de long. Les poulains y sont d’abord lâchés et galopent à volonté afin d’être chacun présenté détaché, détendu et serein devant la ligne d’obstacle.
Devant la combinaison (une croix, un petit droit puis un oxer), les poulains partent de l’arrêt, ils ne sont pas envoyés de façon fantaisiste, empirique et désordonnée selon l’humeur du cheval ou de la chambrière. Remarque : même les poulains à option dressage (plus de la moitié des candidats) subissent l’épreuve du saut en liberté, la cote de l’oxer se situant alors à environ 1 x 1 m.
Dans l’après-midi, le deuxième groupe, les candidats Springhengst qui n’ont eux aussi que 30 mois, sont jugés cette fois sur un oxer plus gros (1,25 x 1,25 m).
J3, samedi. Le matin a lieu l’approbation. Le couperet tombe, annoncé d’une voix rauque et d’outre-tombe ‘‘Gekört’’ ou ‘‘Nicht gekört’’. Un verdict qui pèse lourd et qui est sans appel.
Dans la foulée a lieu le championnat. Les huit meilleurs de chaque discipline sont classés et rappelés pour défiler sur un grand cercle autour du même jury. Quelles que soient les notes initiales obtenues, les poulains sont cette fois jugés ensemble et comparativement : celui-ci passe devant celui-là , l’autre s’intercale entre les précédents, etc., jusqu’à obtenir un classement parfait, indiscutable.
Les podiums sont enfin désignés : la section dressage d’abord, puis la section obstacle. Tout ayant été pesé, comparé, compensé et passé au crible, aucune erreur ne peut avoir lieu.
65 % des poulains reçurent cette bénédiction très provisoire, et pour la seule saison de monte avant que ne survienne le verdict souverain et définitif. Celui-ci n’apparaîtra qu’après un vrai test de 30 jours qui se déroulera exactement un an plus tard, quand ces jeunes étalons pourront être jugés sous la selle, confiés à des experts qui les noteront sur diverses aptitudes.
La vente aux enchères se déroule en fin d’après-midi suivant le protocole habituel. Sans avoir atteint les sommets du Holstein (Neumunster) pour Diarado, fils de Diamant de Semilly, le Top price de cette vente s’élèva à 360 000 € pour ce champion dressage vendu au Danemark. Xavier Marie du Haras de Hus s’est lui rendu acquéreur de quatre bons poulains d’obstacle. Les classements de cette vente étaient consultables dès le lendemain sur internet.
La vente aux enchères à peine terminée et après une courte pause, eut lieu le show de la soirée. Quelques heures durant, nous pûmes apprécier encore les meilleurs jeunes produits nés dans cette région du Oldenbourg et ayant brillé dans le Bundeschampionnat en 2007. Aussi bien en dressage qu’en obstacle.
L’Ecurie Spehe, que nous avions visitée à notre arrivée, y était très largement représentée. Et nous avons pu revoir sur les barres ou en mouvement ceux sur qui nous avions déjà flashé dans leur écurie : Stalypso, Stakkato Gold, Cevin Costner ou bien mieux encore, le père de ce dernier, Chicos Boy, qui n’a que 7 ans mais a déjà gagné de grosses épreuves dans les deux disciplines !
Sur la route du retour, après quatre jours dans le nord de cette partie de l’Europe et partageant le même avis, nous évoquions le fait d’en avoir un peu marre de ce plat national qu’est la ‘‘Vienner Schnitzel’’! En revanche, et tous unanimes, nous nous disons encore qu’en élevage au moins, il est bon de savoir regarder dans l’assiette du voisin...
Jean de Ixe
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