- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

L'Anglo Normand dès aujourd'hui, « Avant qu'il ne soit trop tard »... demain !

TribuneDepuis plusieurs années maintenant, les équilibres financiers de l'élevage du cheval de sport français ne sont plus assurés et menacent ainsi la survie de notre élevage tout entier. Chacun y va de son explication et de proposer des solutions miracles.  


Pour ma part, et plutôt que de réinventer la roue, j'affirme que les spécificités qui ont fait hier, la gloire de l'élevage français doivent demeurer la REFERENCE que nos voisins, aujourd'hui encore nous envient et recherchent.
Il nous reste à défendre nos particularités afin de mieux valoriser nos origines issues de croisement de ½ Sang-Normand-Trotteur- PS-AAR-AR - exempt de sang étranger à quatre générations. Cette différence que nous revendiquons ne peut que renforcer l'image de cheval Européen qu'a voulu prendre l'ANSF. Ces deux positionnements complémentaires couvriront une offre beaucoup plus large et réduiront ainsi les pertes de parts de marché de notre élevage. La diminution de notre production interne est d'autant plus regrettable qu'elle est compensée par l'importation de chevaux étrangers dont les procédures administratives de SIRE leurs ont été simplifiées.
A ceux qui pourraient me trouver aujourd'hui « trop pressé » il me faut leur rappeler que, voilà très exactement quinze ans, redoutant que l'ouverture, par les Haras Nationaux, aux chevaux étrangers n'engloutisse notre élevage, je protégeai par un dépôt à l'INPI l'appellation « Anglo-Normand ». Je dois toutefois reconnaître que je me trouvai, à cette époque, bien seul pour vouloir réhabiliter le Stud Book Anglo-Normand supprimé en 1950; ainsi que toutes les autres races régionales par décision des Haras Nationaux.
Cette décision, unique en Europe, de vouloir imposer une marque exclusive se fit sans concertation des éleveurs comme ce fut le cas en Allemagne mais dont le pouvoir fédéral animé des mêmes intentions dut faire machine arrière.
Voilà maintenant cinq ans que, fort du soutien et de la détermination de quelques éleveurs, j'ai entrepris auprès du Ministère de l'Agriculture et du SIRE les « démarches officielles » conduisant à la restauration de notre Stud-book Anglo-Normand.
Il me faut d'ailleurs remercier Messieurs Xavier Guibert et François Goriou qui ont supervisé la rédaction de notre règlement ainsi que Messieurs Bertrand Langlois INRA et Bruno Mellet SHF qui ont voté favorablement pour notre projet lors de la commission du livre généalogique du 08 décembre 2009 au cours de laquelle, accompagné et soutenu par Madame Françoise Rivière , Messieurs Guy Bidault- Luc Tavernier et Philippe Martin nous avons pu développer nos arguments. Les récentes turbulences à la tête des Haras Nationaux n'ont pas facilité nos dernières démarches. Le nouveau directeur Général Philippe de Guénin, dont le cheval n'était pas sa spécialité, a dû se faire sa propre opinion.
Afin de quantifier l'intérêt que pourraient porter les éleveurs à notre démarche, nous avons proposé au Ministère d'inscrire dans un registre « ad hoc » Anglo-Normand, sous forme de test pour une période de deux ans, les produits exempts de sang étranger à quatre générations et dont les naisseurs en manifesteraient le souhait.
A la demande du Ministère de l'Agriculture, notre projet initialement limité aux seuls départements normands a été étendu à l'ensemble du territoire national. Il n'appartient aujourd'hui plus qu'au SIRE de proposer au Ministère de l'Agriculture la mise en œuvre opérationnelle de ce test. L'Histoire équine retiendra le Nom de Paul de Laurens de Saint Martin qui, au péril de sa propre carrière, enfreignant les directives de sa hiérarchie renonça, comme on le lui commandait, à saborder l'élevage normand dont l'utilité après la 2e guerre mondiale n'était plus justifiée.
Gageons que Philippe de Guénin qui estime aujourd'hui notre demande « légitime » aura le même courage ! Comment d'ailleurs pourrait-on comprendre que l'IFCE qui signe « larga manu » des conventions avec des Stud-books étrangers leur donnant droit de cité sur notre territoire refuse, avec de faux prétextes, une initiative franco-française ?

Fernand Leredde

Renseignements et inscription : anglo-normand@orange.fr

21/04/2011

Actualités régionales