La Commission européenne valide l'importation de 20 000 tonnes de viandes bovines mexicaines, aujourd'hui interdites pour raisons sanitaires
Depuis le début de la crise mondiale liée au COVID 19, les institutions européennes répètent que tout doit être mis en oeuvre, dans le « monde d’après », pour préserver notre souveraineté alimentaire. Les politiques publiques agricoles européennes devront donc répondre aux objectifs du nouveau « Green Deal » et la stratégie « de la ferme à la table », définie par la Commission européenne, devra répondre à cet enjeu.
Et pourtant, la Commission européenne vient de finaliser, ce mardi 28 avril, un accord commercial modernisé avec le Mexique pour ouvrir le marché européen aux viandes bovines mexicaines, à hauteur de 20 000 tonnes par an, à 7,5% de droits de douane. Et ce, alors que les viandes bovines mexicaines, qui ne présentent pas de garanties suffisantes sur le plan sanitaire, étaient jusqu’à aujourd’hui exclues des échanges commerciaux entre l’UE et le Mexique.Â
La Commission européenne poursuit également, en ce moment même, ses discussions avec le Mercosur, l’Australie et la Nouvelle-Zélande afin d’ouvrir toujours plus le marché communautaire à des viandes d’importation ultra-compétitives, car produites dans des conditions totalement incompatibles avec les attentes des consommateurs européens et l’ambition politique affichée de protection de l’environnement et de notre « modèle » agricole.
Face à ce double-discours permanent de la Commission européenne, INTERBEV, l’Interprofession Elevage et Viande, en appelle à l’intervention du Président de la République, pour :
- Exiger, à Bruxelles, la suspension de toute importation de viandes bovines provenant de pays tiers pendant la période d’état d’urgence sanitaire.
- Rappeler son opposition ferme et sans ambiguïté à toute validation de l’accord UE-Mercosur.
- S’opposer à ce nouvel accord UE-Mexique et bloquer toute négociation en cours portant sur l’ouverture du marché européen à de nouveaux volumes de viandes bovines issues de pays tiers.Â
Pour Dominique Langlois, Président d’INTERBEV : « Nous, professionnels de la filière française de l’élevage et des viandes, avons entendu le Président de la République déclarer, au début de la crise du Covid 19, que ‘déléguer à d’autres notre alimentation serait une folie’. Nous partageons pleinement cette vision et sommes au travail, chaque jour, pour approvisionner les citoyens en viandes de qualité, en quantité suffisante. Nous attendons en retour que la France et l’Europe mettent désormais en cohérence leurs actes avec leurs discours, pour nous protéger de la concurrence déloyale de viandes importées et nous permettre de poursuivre notre mission nourricière du pays. »
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