La FFE à la rencontre de ses adhérents

Près de cinq cent personnes ont participé à cet événement alliant interventions plénières et tables rondes et ayant pour objectif de partager les expériences de chacun autour de thématiques liées au développement des activités équestres. Ces échanges vont permettre à la Fédération d’identifier les attentes des dirigeants de clubs afin d’orienter les actions qu’elle pourra mettre en œuvre afin de recruter et fidéliser davantage de cavaliers.

Place du cheval dans la société

Le premier jour, Eric Baraty, maître de conférence spécialiste de l’histoire des relations entre l’homme et l’animal a retracé l’histoire du cheval dans l’occident. Sous l’Antiquité, le cheval a un statut exceptionnel qui va mener à la constitution de la chevalerie européenne au Moyen-Age, qui va ensuite donner naissance à l’aristocratie. Le cheval, principal animal de compagnie de la noblesse va devenir le symbole du pouvoir. Longtemps délaissé au profit de la vache plus polyvalente le cheval va gagner les campagnes. Entre la 2^e moitié du XVIIIe siècle et la 1ère moitié du XIX e siècle, il devient un signe de distinction sociale chez les paysans. Au XIXe siècle qui voit l’apparition du cheval pour les transports urbains, le nombre de chevaux augmente, époque où l’on parle de cheval moteur car on était persuadé que leur force était inépuisable. Cette croyance entraîne des abus aboutissant à la création de la SPA et à la promulgation des premières lois de protection animale. Après le déclin de l’utilisation du cheval suite à la motorisation, la seconde moitié du XXe siècle voit apparaître le développement de l’équitation de loisirs avec un public soucieux de relations affectives avec le cheval. Au XXIe siècle, la prise de conscience du bien-être animal conduit à considérer les chevaux de manière différente, les relations de collaboration avec l’animal primant sur les relations de domination. 

Ensuite, Sébastien Viry, fondateur d’Equiconseil a traité des stratégies éprouvées, mettant en avant que le développement passe par la qualité et la proposition d’un maximum d’activités dans son club, ayant pour conséquence soit d’augmenter le nombre de cavaliers, soit le « panier » de ses inscrits.

Échanger pour progresser

La première journée s’est terminée par les trois tables rondes, où les dirigeants de club ont pu échanger sur trois sujets : l’évolution des marques et des labels fédéraux, débuter la compétition et l’offre équestre pour les cavaliers à partir du Galop 5.

Le lendemain, par visio a été présenté le nouveau site internet de la FFE, mis en ligne depuis 30 novembre 2021 et entièrement refondu pour permettre un accès plus aisé pour le grand public.

Laurence Flichy, psychologue et Arnaud Camus, fondateur de l’académie Equicoaching ont donné des pistes afin d’avoir une cohésion et un esprit d’équipe au sein de son établissement équestre.

Les restitutions des tables rondes après la synthèse des échanges ayant eu lieu dans les différents sites régionaux a permis de donner des axes de réflexion aux équipes fédérales.  

La table ronde sur l’évolution des marques et des labels fédéraux a montré qu’il fallait améliorer la communication sur ces labels, aussi bien auprès du public, des institutionnels que des dirigeants de clubs, renforcer les exigences afin d’augmenter le niveau moyen des clubs labellisés tout en tenant compte de l’aspect pédagogique avec des observables. En ce qui concerne celle sur l’offre équestre pour les cavaliers à partir du Galop 5 dont 80 % ne pratiquent pas la compétition, il ressort qu’il est nécessaire d’identifier les attentes de ce public majoritairement composé d’adultes qui recherche une relation privilégiée avec le cheval et l’enseignant et qui est prêt à dépenser davantage afin de bénéficier de ce traitement spécifique.

Des concours internes pour faciliter l’accès à la compétition

La table ronde sur la compétition a révélé que les freins pour débuter la compétition sont principalement financiers et le souhait des parents de ne pas se lever aux aurores le week-end. Les concours internes mis en place pendant la crise sanitaire ont rencontré beaucoup de succès et ont permis à des cavaliers ne sortant pas habituellement en concours de faire leur première compétition. Le maintien de ce type de concours pour les niveaux d’accès à la compétition serait un moyen de permettre à un plus grand nombre de cavaliers de débuter la compétition dans des conditions plus confortables et moins onéreuses.

En conclusion de ce congrès, Serge Lecomte, président de la FFE a reconnu que « le travail collectif apporte toujours des idées utiles pour le développement de l’équitation et l’amélioration des compétences de chacun. Ce format de congrès alliant le présentiel et la visioconférence va être reconduit car il permet de toucher davantage de monde. »

Frédérique Monnier