La selle sur la sellette avec le Dr Bruno Baup

Le Dr vétérinaire Bruno Baup et Xavier Lenrouilly, l’artiste-artisan sellier ont décortiqué devant un auditoire de cavaliers ce qu’une mauvaise selle ou la mauvaise position d’une bonne selle sur le dos du cheval pouvait avoir comme conséquences néfastes. Inimaginable...
Il n’y a rien de pire que les blessures au garrot pour mettre en boule Bruno Baup. Manque d’information pour les uns, négligence pour les
autres ? Il juge impardonnables et indignes ces sévices infligés inutilement aux chevaux. D’où sa démarche pédagogique et sa croisade pour expliquer comment ça marche une selle sur le dos d’un cheval et ce qu’il convient de savoir pour éviter la kyrielle de conséquences, dont les boiteries, consécutives à une mauvaise position de la selle. On s’imagine que tout cavalier devrait savoir cela. Eh bien non. Sa longue expérience de praticien et de cavalier de concours lui ont prouvé le contraire. Soucieux du bien-être de l’animal monté, il a entrepris une campagne d’informations que Xavier Lenrouilly relaie et appuie par une recherche technique de la selle idéale. Le sens du beau et du travail bien fait n’exclut pas, en effet, chez le sellier de Saintes, spécialiste du tout-fait-main, des travaux de recherches sur l’arçon et la matelassure. Conférence-causerie extrêmement bien conduite et claire dans ses objectifs. Au praticien les explications sur l’anatomie du cheval en mouvement ; au sellier, celles sur l’anatomie de la selle.
Comment tout cela fonctionne-t-il lorsque le cavalier est en selle ? Des informations pointues sont fournies maintenant par l’imagerie numérique en particulier par une caméra thermographique et par un tapis capteur de pressions utilisé aussi par Forestier. Tous les points de pression sont enregistrés et analysés par Bruno Baup. Etonnant et souvent effrayant. Alors qu’il suffirait d’un minimum d’attention pour éviter bien des déboires en soulageant le dos du cheval. « C’est toujours le garrot qui souffre » insiste Bruno. La première agression perçue par le cheval, c’est le montoir. La mise en tension de la ligne du dessus peut être largement soulagée par une mise en selle à partir d’une marche surélevée » poursuit-il.

Protéger le garrot

« Protéger le garrot », c’est le maître mot de Bruno Baup. « Les blessures au garrot, notamment dans les clubs, sont intolérables. C’est manquer du plus élémentaire respect aux chevaux ». Le praticien est sans pitié pour ces comportements irresponsables. Il met en garde aussi ceux qui utilisent des selles usagées ou mal entretenues. Elles génèrent toutes des effets qui nuisent au dos du cheval, à sa liberté de mouvement et bien sûr à sa performance. Les conséquences sont graves, elles peuvent aller des plaies du garrot aux boiteries. Il met aussi en garde contre les effets de mode concernant les tapis : le mouton reste le meilleure amortisseur, devant le feutre.
« La selle parfaite qui s’adapte au dos de tous les chevaux, n’existe pas, conclut-il. Il faut être à l’écoute de son cheval, tenir compte de sa musculature, entretenir le cuir et économiser le cheval au montoir ».
Une selle pour chaque cheval

Chez Antarès, le cousu-main et le sur-mesure sont synonymes de recherches. Le sellier tient compte des travaux effectués par Bruno Baup et adapte sa technicité à ce qui peut apporter un meilleur confort à la fois au cheval et à l’équilibre du cavalier. Matelassure, quartiers, couteaux, sanglons, étrivières sont sans cesse améliorés. Pour l’heure, peu d’évolution dans l’arçon, en bois. Mais Xavier Lenrouilly n’a pas dit son dernier mot. Plusieurs design de matelassure répondant « aux normes Baup » ont été adaptées sur certaines selles.
L’esthétique a du mal à passer auprès du public mais le bureau d’études est à l’œuvre pour trouver le meilleur compromis confort-esthétique, conforme aux valeurs d’élégance et de sécurité qui font la force d’Antarès. La mise en selle, c’est aussi de la mise en scène.

Etienne Robert