La valeur n’attend pas le nombre des années...

Etonnant championnat. Par la qualité des chevaux d’une part, par la qualité des cavaliers d’autre part et par la qualité de ce stade équestre du Grand Parquet nouveau.
L’élevage a fait des pas de géant vers la qualité. On mesure maintenant les effets des progrès génétiques, de la sélection, les bienfaits de la circulation de la semence des bons géniteurs. Les chevaux des cycles libres ont des papiers « béton », du chic, de la locomotion, de la force. Les pilotes, jeunes cavaliers amateurs, étudiants ou récemment entrés dans la vie active pour la plupart, sont adroits et généralement bien conseillés. La sélection qui s’est opérée pour ces finales est la bonne. Le circuit libre est adapté à l’emploi du temps de ces amateurs de plus en plus « éclairés » qui souvent valorisent les chevaux de l’élevage familial. C’est le cas de la très jeune Élisa Mellec dont le rêve avoué est de faire les Jeux olympiques. Passionné d’élevage, son père Patrick, qui tient un poney-club près de Rambouillet, a décidé à la naissance de sa fille, de faire naître, d’élever, de former des chevaux, qui un jour, avec sa fille, feraient partie de l’élite. L’histoire a commencé avec Nifrane de Kreisker achetée à 6 mois à l’élevage de Guillaume Ansquer. « Le poulain me plaisait, dit-il, et c’était exactement les origines que je cherchais ». Nifrane est aujourd’hui un des chevaux du piquet de Grand Prix de Bosty. Entre temps, croisée à Dollar de la Pierre, elle a donné naissance à Sandokhan Rumel, championne 2011 de sa génération avec sa toute jeune amazone, pas le moins du monde effrayée ni par la majesté du lieu ni par l’enjeu.
Même enthousiasme juvénile chez Pierre Banwarth, médecin urgentiste à Belfort dont la finale sur le Grand Parquet était une première avec Syrko des Essarts (Parco), issu du bon élevage des Marthey en Franche-Comté, et débourré en début d’année. Progression parfaite et une deuxième place dans le championnat. Même configuration mentale pour la Lorraine Nathalie Omond et le pie Silver de Saint Martin (Cergiel), Pascal Santoni, un autre Lorrain, habitué des finales, avec ici Gin de Virton (Flamenco de Semilly) ou Cloé Rival/Scorpion Live, un fils de Gladius né chez Pélam’, monté au pied levé. Tous dans les première primes.

4 ans : Champagne-Ardenne

Baptiste Bohren, 20 ans, entre en terminale. Il est champion des 4 ans avec Tchin Tchin de Prim, un cheval né comme lui en Champagne Ardenne. Tchin Tchin (Quick Star et Noisette Platière x Gentleman Platière) est issu de l’élevage d’Amandine Lorrain qui a quitté Coolus en 2010 pour Arcachon et qui a formé Baptiste depuis ses débuts à cheval à l’âge de 5 ans. Le jeune cavalier, maintenant à la bonne école d’Hervé Francart, veut devenir cavalier professionnel. Il avait un autre  cheval en finale 4 ans : Tenée de Line (Jeff d’Or-Nidor) et un en finale 5 ans, Safir des Noyers (Doris des Halles). Cassini II, Jaguar Mail, Litsam, Ok du Rozel, Winningmood, Orphée de Nantuel, Opium de Talma, Flipper d’Elle ont des fils et des filles dans le classement de ce championnat. Tanagra de la Botte (Flipper) acheté à la foire aux foals de St Lô par l’éleveur du Cantal Claude Vergne fait aujourd’hui le bonheur de sa fille Céline.

5 ans 2 : la Lorraine

Victoire lorraine ici avec Symbole de Pontitgny, un fils d’Imprévu de la Cour avec Diva du Saulnois, l’ancienne jument de B1 de Lionel Cesse (Metz), naisseur de Symbole et coach de sa cavalière Cynthia Gromangin, 20 ans, qui a acheté le cheval à 2 ans. La Lorraine s’était encore distinguée en 4 ans avec Tonus de Bettegney (Dandy du Marais) - élevage de Jean-Pierre Didelot - qui obtient la meilleure moyenne, 18,5, en style et dressage. Juste derrière Cynthia Gromangin, Pol Burban/Silicea d’Or (Valespoir Malabry) 2e, pour les Pays de la Loire et à la 3e place, un autre Lorrain, dont l’élevage puise aux meilleures sources, Julien Covini et son Holsteiner Sesano Levaux (Cesano-Graf Grannus).

6 ans 2 : la Vendée

La Vendée, une nouvelle fois, est à l’honneur grâce à Mathieu Guérin et Rose de la Lande (Dollar dela Pierre - Quatoubet du Rouet) champions des 6 ans. Là aussi, mise en valeur de l’élevage familial des Herbiers. Papa, agriculteur, élève et ses fils Mathieu et Florian valorisent. Ils sont à la SHR de la Gaubretière. Florian avait qualifié trois chevaux : Tristan de la Lande (Ok du Rozel), Royale de la Lande (Col Canto) et Savane des Combes (Apache d’Adriers-Galoubet). Mathieu, deux: Rose et Ramsès des Combes (Iolisco de Quinion - Galoubet). Le Conseil général de Vendée apporte une aide substantielle à la valorisation de l’élevage. Deuxième de ce championnat, une autre Lorraine, Élisa Sigrist et Rhéa du Mesnil (Corland), une jeune jument prometteuse acquise depuis peu.

6 ans 3 : triplé pour Rhône-Alpes

Tir groupé des cavaliers de l’Ain dans ce championnat à rebondissements, les premiers du provisoire s’étant effondrés en finale. Jean-Patrick Hébert et Vallée de Cascatelle, une jument SBS par Indian Gold et Ogano Sitte prennent la tête du championnat, immédiatement suivis par Léo Dauriat/Rois de Rome (Dollar dela Pierre- Roxe de la Touche) du Manège Equilibre d’Evian.La 4e, Laure Chevalier/Reine du Theillet (Ruyblas) est, comme Jean-Patrick Hébert, sociétaire de l’écurie de la Côte à Neuville dirigée par Frédéric Signoret. 3e, Pierre Burban/Rigeka d’Or (Iolisco) - Pays de la Loire - avec quatre chevaux qualifiés.

Etienne Robert

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