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L’ail pour les équidés : ses effets indésirables

Chronique vétérinaire Naturel, bénéfique pour la respiration, efficace contre les insectes piqueurs, l’ail est à l’honneur et Techniques d’élevage mène l’enquête ! Photo 1 sur 1

Allium sativum, autrement dit l’ail commun (celui que vous achetez pour vos bons petits plats), semble avoir de nombreuses vertus et on s’en voudrait d’en priver nos ânes, chevaux et poneys.
Ces vertus ne sont pas imméritées. Il y a bel et bien un effet insectifuge, une aide à la respiration, un antibactérien, un antiviral et un antifongique dans ces gousses.
Mais l’ail, c’est aussi avec ses effets secondaires, qu’il a fait sa renommée d’antan.
Jadis, l’ail était donné aux chevaux de course car il permettait d’augmenter l’appétabilité des rations mais aussi car il permettait aux chevaux de courir plus vite.
L’ail est un excellent fluidifiant du sang à petites doses. Il fluidifie le sang qui circule plus vite et apporte donc plus vite l’oxygène et les nutriments aux muscles.
Un avantage me direz-vous ? Pas forcément car, à cause de cette particularité, il suffit de bien peu pour entraîner une intoxication aiguë potentiellement mortelle.
Une dose journalière supérieure d’ail séché de 0,2 grammes par kilo de poids vif ou de 2 grammes d’ail frais par kilo de poids vif suffit à déchaîner les symptômes :
• diarrhée,
• faiblesse,
• tachypnée (essoufflement),
• tachycardie (rythme cardiaque trop élevé),
• anémie (muqueuses pâles),
• ictère (muqueuses jaunes),
• hémoglobinurie (urine rouge ou rougissante).

Suite à cette intoxication un traitement de 5 semaines doit être effectué pour permettre au cheval de retrouver la santé... quand c’est possible.
Certains propriétaires se croient à l’abri des effets secondaires de l’ail en donnant nettement moins que les doses quotidiennes données ci-dessus. Et pourtant, les données sont là.
Au delà de 71 jours, même pour des doses ridicules, les effets commencent à se faire ressentir. Les chevaux deviennent apathiques, ont des anémies légères et une hémoglobinurie peu marquée. Des symptômes frustres qui cachent souvent des dégâts physiologiques et moraux bien présents.
Et ne pensez pas que votre équidé refusera l’ail quand celui-ci deviendra toxique pour lui. Les études montrent qu’au contraire les chevaux auraient tendance à manger davantage d’ail quand les effets commencent à se faire visibles et augmentent sans arrêt les doses ingérées.
Les cas d’intoxications aiguës et chroniques se multiplient ces dernières années avec la mode du naturel, je ne peux donc que vous recommander la plus grande vigilance et une utilisation aussi courte que raisonnée de l’ail.

Anne Kaeffer, http://techniques-elevage.over-blog.com

25/04/2013

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