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Lanaken-Valkenswaard : voyage au cœur de la WBFSH

  • Haristi du Gué/Arthur Le Vot
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  • Supporters français enthousistes
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  • Xavier Libbrecht entre FX Boudant et Uliano Vezzani le chef de piste
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Xavier Libbrecht, l’ancien rédacteur-en-chef de de feu l’Eperon, est toujours très actif dans la presse équestre notamment avec le mensuel international Breeding news. C’est lui qui a suggéré à la WBFSH l’organisation à Valkenswaard de ce trophée des stud-books comme il avait œuvré il y a trente ans à la création du championnat du monde des jeunes chevaux dont Lanaken est devenu le théâtre. Rencontre avec ce passionné, inspirateur entre autres, de la Bibliothèque mondiale du cheval.

Comment et pourquoi est né ce championnat des stud-books ?

« J'ai toujours aimé suivre ce sport et quand il y a des choses qui me paraissent possibles pour améliorer le plaisir des compétiteurs et des éleveurs, je gamberge et je trouve des solutions. J’avais déjà développé avec la WBFSH le championnat du monde des jeunes chevaux, en partenariat avec la FEI et Léon Melchior, il y a 30 ans. C’est la même démarche qui m’a guidé cette fois-ci pour faire ce Studbooks Jumping Global Champions Trophy, parce que c'est un trophée, ce n'est pas un championnat et l'idée c'était de permettre aux éleveurs à travers leur stud-book de se valoriser, de se faire plaisir, de prouver le bien-fondé aussi de leur travail de sélection, de leur travail de préparation, bref de leur faire vivre quelque part ce qu'ils ne vivaient plus à Lanaken.

Ça a démarré l'an dernier après une rencontre avec Ian Tops qui avait senti qu'il y avait quelque chose à faire dans ce registre et qui nous a dit si vous êtes capable de nous monter un truc construit et où il y a vraiment de la participation des stud-books, je suis preneur. 

C’est parti comme ça ».

De 11 à 20 stud-books

« L'année dernière on a débuté avec 11 stud-books et 190 partants à peu près, et cette année il y avait 20 stud-books inscrits, 18  présents finalement, parce qu’il y a des petits qui ont dû craquer à la dernière minute, et avec 270 chevaux. C'est quand même une vraie progression et je pense que l'an prochain on devrait être au-dessus des 300 chevaux, probablement dans les 320-350, et probablement avec plus de 20 stud-books parce que les petits stud-books vont maintenant accrocher même si on met des moyens plutôt limités. En fait cette compétition permet aux petits comme aux grands de s'exprimer, les grands peuvent venir avec ce qu'on appelle des full team, 6 chevaux dans chaque catégorie, pour être classés en équipe, en stud-book il faut avoir minimum 3 chevaux, donc ceux qui viennent avec 3 chevaux ont la même chance que ceux qui viennent avec 6. 

Les engagements sont gérés via Tops international, TEE, Tops Equestrian Events et c'est lui qui gère le concours.

Il y a les engagements des chevaux d’une part et d’autre part l’achat d’une table qui est de 8000 € ça fait partie du concept Tops. La table assure 32 couverts en 4 jours,c'est une question de convivialité ».

 Uliano est toujours aux manettes pour les pistes ?

« Oui, alors ça c'est vraiment très sympa parce qu’Uliano d'entrée de jeu a dit, alors que c'est le roi du 5 étoiles « ça m'intéresse », et il m’a encore dit hier « j'adore ça, ça me permet de voir des chevaux que je verrai peut-être plus tard et des cavaliers que je découvre. Il a été très, très surpris, et cette année encore plus, par la qualité de l'équitation pratiquée par des cavaliers qui travaillent essentiellement des jeunes chevaux. Il est vraiment dans cette logique de travail. Le premier jour il fait comme à international, il évalue son plateau sur la première épreuve qu’il fait en général très facile et puis petit à petit il monte les difficultés pour une finale qui en général est sérieuse. Ce sont les cavaliers qui le disent.

Pour beaucoup, c'est la première fois qu'ils viennent sur un terrain en herbe, et ça c'est très éducatif. Aujourd'hui les grands cavaliers, ceux du top 100 mondial, disent tous qu’il n’y a pas mieux que l’herbe.  Pourquoi ? Parce que c'est sur les plus beaux terrains qu’il y a les plus grosses dotations : Aix-la-Chapelle, Calgary, La Baule,  Rome.

Pour Beerbaum, il n’y a pas photo, un vrai cheval, dit-il, je préfère le sauter sur l'herbe. Quelque part ici, l'idée c'est quand même qu’on prépare des chevaux qui vont sauter sur des terrains exceptionnels ». 

Pourquoi il y a 30 ans cette aventure avec la WBFSH ? 

« J’étais jeune journaliste à l'Équipe et je tenais la rubrique équestre et j'avais une chronique quotidienne. A l'époque le cheval c'était vraiment quelque chose de sérieux, enfin considéré comme sérieux parce que l’épouse de Jacques Godet, patron de l’Equipe et du Tour de France, était passionnée d'équitation. J'avais cette chance-là. Et dans le groupe il y avait un type qui s'occupait d’auto-moto-bateau. Dans ses papiers il y avait toujours un côté technique qui enrichissait l’info et je me disais, dans le cheval on a la même chose avec les origines, les élevages, les marchands, les stud-books mais pour aller chercher l'information il n’y avait rien. Avec les Haras Nationaux, c’était très compliqué et très lent. Chez les Allemands, les Hollandais, les Irlandais etc, personne ne savait ce qui se passait chez eux. Il m'est rapidement apparu qu’il fallait qu'on arrive à ce que les stud-books se parlent et qu'on puisse échanger de l'information pour pouvoir écrire des belles histoires. C’est parti comme ça, sauf qu’ils étaient tous plus arrogants les uns que les autres… J’ai eu l’idée de les faire jouer ensemble. Et pour les faire jouer il fallait récupérer suffisamment de données pour créer un championnat donc on a commencé par le World Breeding Championships. La princesse Anne était présidente de la FEI à l’époque. Je lui j'ai présenté le projet à Hickstead. Sa réponse a été « OK, organisez-vous, je soutiens ». 

30 ans

« La WBFSH a été créée en 94, on fête ses 30 ans cette année. Le championnat des jeunes chevaux s’est installé à Lanaken parce que Léon Melchoir qui créait son stud-book, la voulu. Il connaissait tout le monde et apporté l’argent qu’il fallait.

Et pourquoi on est maintenant venu ici à cette nouvelle formule ? J'ai considéré que l'idée du départ avait été quand même partiellement dévoyée à Lanaken.  C'est devenu une course au nombre, on va le dire comme ça, c'est la quantité qui prime. Il faut 1000 chevaux, il y a 3 pistes, ça tombe tout le temps, les gens ne voient rien. Quand tu vas sur le tableau d'affichage, le nom du cavalier est en grand, celui du cheval en petit, sur son stud-book il n'y a rien, sur son pedigree il n’y a rien. On est loin de l'esprit de départ ».

 

Propos recueillis par ER

03/10/2024

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