L’Attelage, une école du collectif


Félix-Marie Brasseur malgré son palmarès et son excellence reconnue dans le milieu, est resté un homme de cheval. C’est donc avec une infinie générosité et un brin de paternalisme qu’il emmène « ses gars » sur la courbe ascendante, préférant travailler sur le long terme avec les équipages.



De manière anecdotique, il confie : « Auparavant un mauvais cheval de CSO, on l’essayait au dressage. Si ça ne fonctionnait pas on le mettait en balade, et au pire, on lui faisait tirer une charrette ». Et puis le cocher se mue en meneur, le cheval d’utilitaire devient l’athlète. « Les chevaux d’attelage doivent avoir un physique d’enfer, des reins souples. Ils ont besoin d’avoir une vraie capacité de propulsion, et être au maximum de leurs possibilités avec un vrai fonctionnement dans le dos. Être rassemblé avec plus de 600 kg de charges derrière… », c’est dire toute l’excellence et le potentiel que doivent présenter ces équidés d’exception.

Le coach est de ceux qui transmettent et qui partagent « Il est important de rechercher les anciens, ceux qui savaient, quelqu’un qui sent le cheval, et ce avant qu’ils ne disparaissent ». « Mes gars profitent de cette formation humaine, le cheval est une chose, mais le reste est plus important pour fonctionner au maximum ».



« On l’appelle Papa » confesse Thibault Coudry. « Il a une technique incroyable, il nous rassure. Ce n’est pas qu’un entraîneur, c’est un véritable ami ». Avant de préciser « Seul on ne fait rien, il faut que l’équipe soit en osmose ». Le meneur a également gagné en sérénité depuis l’arrivée du sponsor Bernard Grimonprez. « Bernard nous donne l’envie de nous dépasser. » Présent sur l’événement de Saumur, le propriétaire s’amuse du constat « L’Equitation c’est un virus ». Ancien meneur, retraité, il confie à Thibault ses chevaux reconnaissant en lui l’indispensable connexion avec les équidés. Et bien que son action de sponsor soit « un investissement permanent », il garde cet œil qui brille du passionné ce jour de compétition.



La reconnaissance du terrain du marathon avec Benjamin Aillaud, il est question d’anticipation, de fluidité, de confiance, de travail fort en équipe avec un co-pilote véritable road-book (NDLR : Carnet de route), et un groom qui garde bien la voiture au sol.



En matière de composition d’attelage, le meneur nous parle d’expériences « Les chevaux se cultivent entre eux, et il y a un apprentissage par le mimétisme. Il est important de se servir de la différence comme d’un atout. Au final quand tu fais appel à l’un de tes quatre chevaux pour la force de caractère et la place qu’il occupe dans la formation, ils comprennent tous l’énergie que tu sollicites ».



Et toute la clef est là finalement, Quentin Simonet, conseiller technique national de la FFE de conclure : « Ce que nous véhiculons à travers le sport, grâce à la relation animale, ce sont des valeurs collectives, de respect. Un système éducatif qui permet l’émancipation et la prise d’autonomie. Ce coup de projecteurs sur notre discipline grâce aux JEM, c’est une chance de profiter d’un effet boule de neige à destination des centres équestres français ».



A quelques mois de Tryon, Félix Brasseur considère un podium imaginable, et de conclure : « Maintenant, on se bat devant. Nous sommes proches de la Belgique, il va falloir se battre, les Allemands et les Néerlandais sont aussi très forts ». Victorieuse en équipe de l’étape de la Coupe des nations de Saumur dernièrement, le ton est donné, le collectif français n’est pas un vain mot !

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