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Laure de Saint-Priest : « La qualité des produits progresse »

dressage France Dressage connaît depuis 2001 un formidable succès auprès des éleveurs, grâce à son label dressage. Une nette amélioration de la qualité des produits présentés a été constatée, notamment chez les foals. La pérennité de ce succès Photo 1 sur 1
semble installée. A quoi l’attribuez-vous ?

Grâce au Label Dressage, nous avons apporté un plus aux éleveurs qui ne savaient pas comment orienter leurs poulains. Cela leur permet de nous les envoyer, de les faire juger. La qualité des produits progresse. Avec ce label, nous aidons les éleveurs à faire une discrimination entre leurs chevaux. Ce label est important pour les acheteurs parce que les chevaux auront été vus, essayés et jugés. Les acheteurs viendront beaucoup plus en confiance, ils ont besoin d’information et d’être sécurisés.

N’est-ce pas aussi grâce à l’ouverture du stud-book français aux étalons étrangers ?

Cette amélioration vient en effet par l’apport de sang nouveau de chevaux étrangers, déjà très sélectionnés dans leurs pays et réputés. Ce courant de sang nous amène ce qui nous manquait un peu, malgré les très bons SF et Anglos que nous avons, et a donné un plus dans le caractère (très important pour les chevaux étrangers) et surtout pour le modèle et les allures en très nette amélioration.

Vous avez fait partie de l’équipe de France. Seriez-vous aujourd’hui tournée plutôt vers les étrangers ?

Titulaire de brevets d’Etat dont celui d’Ecuyer professeur, j’ai commencé en complet et à l’obstacle, surtout en jeunes chevaux. J’ai habité 17 ans à Saumur et j’ai été initiée au dressage par le Colonel Margot, j’ai eu de très bons SF qui ont gagné de nombreux GP aux Etats Unis et en Allemagne, dont Iscare du Menoult. Après avoir dressé moi-même huit chevaux de GP dont un Anglo (El Cantawa) classé trois fois dans le championnat de France, j’ai eu la chance en rentrant des Etats-Unis de m’installer en Allemagne et d’avoir eu de très bons entraîneurs. Là j’ai acheté le bon Oldenbourg Visconti avec qui j’ai fini 3e au championnat de France, avant de figurer en Suisse, en Hollande, à Rome, etc. J’ai beaucoup travaillé à l’étranger. J’écoute, je regarde, c’est comme ça que l’on progresse. Après ces chevaux, j’ai essayé de racheter quelques étrangers. Notamment une fille de Rubinstein, bien meilleure que prévu et avec laquelle j’aimerais ressortir en GP. Elle en a le potentiel, il faut du temps.

Vous pourriez faire partie de la vitrine du dressage français...

J’aimerais beaucoup ressortir à ce niveau-là. Mais je m’intéresse énormément à l’enseignement. J’ai beaucoup d’élèves avec de très bons chevaux d’une écurie hollandaise. Je suis installée chez moi dans la Sarthe où j’ai cinq boxes, pas loin de Saumur et du HN du Pin où nous avons notre siège. Entraîner me plaît parce que instruire fait progresser : comme juge (à la SHF et pour les jeunes chevaux), on progresse, on regarde, on étudie, et on essaye de s’améliorer.

Le trio FFE - SHF - France Dressage s’avère excellent. Pensez-vous que le dressage se redresse ?

Oui ! Nous avons d’excellents chevaux, des jeunes qui montent très bien, un très bon corps de juges, une amélioration technique dans tous les domaines. Il y a du potentiel. S’il y a des améliorations à amener, c’est certainement dans la méthode, les techniques. Les critères de jugement ne sont pas les mêmes partout. Tant qu’en France on ne les changera pas, on aura beaucoup de mal à faire progresser les chevaux.

Quant à la Grande Semaine de Saumur, elle enregistre un succès régulier depuis sa création. Nous restons très motivés. J’ai pris de nombreux contacts avec des cavaliers d’obstacle et de complet qui dressent bien leurs chevaux, qui sont très intéressés par ce que nous faisons. C’est un plus, il ne faut pas faire de discrimination entre les disciplines. Le travail de base des chevaux, c’est toujours le dressage, l’orientation peut se faire un peu plus tard.

Propos recueillis par Dominique Culliéret

20/12/2007

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