Laurent Elias : « L’union fait la force »

Nous sommes revenus vers notre juste valeur mais il ne faut pas se laisser griser et maintenir nos objectifs. Certains pouvaient douter de la relative jeunesse de l’équipe mais ce ne sont pas des débutants ! La préparation dans les différentes étapes de la super league ou en coupe des nations de l’an dernier porte ses fruits. On retrouve une âme de battant et un esprit d’équipe. Cela n’est pas dû au hasard mais aux efforts de tous, cavaliers, propriétaires, coachs et bien entendu la fédération. On nous a critiqués, dévalués et quelques fois remis en cause. J’ai toujours été partisan de l’écoute et il est vrai que tout n’était pas parfait. Nous avons fait des erreurs, de jugement ou de communication, mais si je suis resté suite au départ de Gilles c’est parce que j’étais, et je le suis toujours, convaincu que la solution réside dans l’esprit de groupe. Le projet fédéral pour le sport de haut-niveau est ambitieux mais il demande du temps. C’est une idée basée sur le partage. Le partage des connaissances mais aussi de l’envie. L’ouverture et l’observation de ce qui se fait ailleurs sans pour autant délaisser notre savoir-faire équestre. L’esprit d’équipe ça ne s’invente pas et il faut du temps pour que chacun trouve ses marques. Il faut maintenant veiller à maintenir cet état d’esprit, réunir nos forces vives et ne pas s’enflammer. Les championnats d’Europe sont dans un mois ».

A propos de Championnats d’Europe, les juniors et jeunes cavaliers n’ont pas démérité.

« Je les félicite des bons résultats qui sont là aussi le fruit d’un travail en amont qui porte ses fruits. Médaille d’argent pour les jeunes cavaliers et bronze pour les juniors. C’est tout de même très agréable ! On voit éclore des jeunes comme Igor Kawiak qui met à profit les conseils d’Hubert Bourdy. C’est là aussi une belle preuve du partage des connaissances ».

Et la présence d’Henk Nooren ?

« C’est un technicien hors pair qui a déjà fait ses preuves. Je suis pour l’ouverture et quitte à me répéter il ne faut pas se priver de talents, fussent-ils étrangers. Maintenant je ne pense pas que sa présence soit la seule raison de ces succès. C’est encore une fois un travail de longue haleine que Marcel Delestre a su consolider avec des cavaliers déterminés dans leurs performances. Il ne faut rien négliger et nous avons en France de multiples talents dont nous allons essayer de mettre à profit toute l’expérience pour améliorer et développer nos différentes équipes ».

Une autre équipe composée principalement de jeunes espoirs remporte la médaille d’or aux jeux méditerranéens ! C’était vraiment le bon week-end français.

« Oui, tout a fait et je dois dire que je suis tout aussi ravi de cette victoire que de celle d’Aix-la-Chapelle. Certains diront que la concurrence n’était pas des plus fortes. Eh bien je pense que c’est d’autant plus difficile quand on est favori. J’ai vraiment pris du temps pour composer cette équipe. Maintenant que les résultats sont là c’est facile de dire qu’elle était bonne … »

Pas une barre pour nos bleus et un Olivier Guillon en bon pilier. Encore une mixité réussie ?

« Olivier n’a jamais cessé d’être performant et il est en pleine forme C’est un battant avec un état d’esprit formidable. Pour Simon Delestre c’est la confirmation de ses excellentes performances depuis le début de saison. Alexandra Francart et Julien Gonin étaient déjà de la partie en Coupe des nations l’an dernier et je suis pour donner la chance à tous ceux qui font des efforts. La ranking liste est une chose mais elle ne détermine pas tous les bons cavaliers. Il faut oser donner la chance à ceux qui ne sont pas toujours en tête d’affiche ».

Votre état d’esprit à un mois des championnats d’Europe à Windsor ?

« Toujours le même. Conserver nos objectifs de résultats en maintenant une cohésion optimale. La préparation passe par le circuit de la super league et des coupes des nations qui est le format des championnats.

Il y aura Falsterbö, Hickstead et Dublin. Nous ajusterons certains points dans la préparation mais le plus gros du travail sera fait. Je ne vais pas tout bousculer. Mon rôle est de choisir pour chacun les concours les plus adaptés en fonction des objectifs ».

Pour Falsterbö on voit encore une nouvelle équipe. Le réservoir semble bien rempli ?

« Oui, je vais faire tourner un peu en envoyant Patrice Delaveau, Olivier Guillon, Nicolas Delmotte et Fabrice Dumartin qui effectue lui aussi une superbe saison. Ces sélections ne sont pas des récompenses au mérite mais la possibilité pour chacun d’affirmer tout son potentiel. La France a du talent. Mettons-le à l’honneur, sans fanfaronnade mais sans complexe non plus. Soyons fiers de nos sportifs comme le sont nos voisins allemands, qui n’ont pas manqué de nous saluer chaleureusement après notre victoire. Et 50.000 spectateurs qui vous applaudissent, ça fait chaud au cœur ».

De notre envoyé à Aix-la-Chapelle Christian Guérard