Le bronze mondial de l'endurance française
Initialement prévu en 2020, le championnat du monde d’endurance Seniors s’est finalement tenu le samedi 22 mai à Pisa. Au total, 81 athlètes représentant 32 pays et cinq continents étaient au départ. Treize nations étaient en lice pour le titre par équipe.

C’est dans la douce Toscane, au Parc naturel de Migliarino San Rossore, que la course a débuté samedi dès 7 heures du matin. Composée de six boucles allant de 20 à 33 km pour un total de 160 km, le parcours proposait aux concurrents une alternance de prairies, forêts de pins, collines ou encore marais avec peu de relief et beaucoup d’ombre, idéal pour le confort des chevaux.
Le sélectionneur national, Jean-Michel Grimal, avait sélectionné une équipe mêlant jeunesse et expérience : Nicolas Ballarin (32 ans, Castelsagrat - 82) et Anir de la Teulière, Charles Cappeau (39 ans, Mirandol Bourgnounac - 81) et Camil des Ormeaux, Roman Lafaure (26 ans, Mazeyrolles - 24) et Akim Cabirat, Gaëlle Ollivier Jacob (46 ans, Plouha - 22) et Pot Made, Margot Thomas (23 ans, Ploubazlanec - 22) et Kalon Milin Avel.

En effectuant une course collective, les Tricolores ont joué clairement la carte de la solidarité tout en restant à l’écoute de leurs chevaux.
Cette stratégie s’est avérée payante. La France est la seule nation comptant quatre couples à l’arrivée, se permettant même un sprint dans la dernière ligne droite. Le score des trois meilleurs étant retenu pour le classement par équipe, les Bleus montent sur la troisième marche du podium avec un total de 23h43’01.
Le Brésil est vice-champion du monde (23h13’35) derrière l’Espagne (23h10’34).


En individuel, c'est Nicolas Ballarin qui signe la meilleure performance tricolore : il termine à la 11e place en 7h50’13 et une vitesse moyenne de course de 20,416 km/h.
Juste derrière, on retrouve Gaëlle Ollivier Jacob à la 13e place (7h50’15) à 20,415 km/h.
Pour leur premier championnat du monde chez les Seniors les deux « jeunes » de l’équipe, à savoir Margot Thomas et Roman Lafaure, finissent respectivement, aux 17e et 20e places avec des temps de 8h02’33 et 8h15’42 à vitesse moyenne de 19,894 km/h et 19,367 km/h.

Al Kitbi Salem Hamad Saeed Malhoof (UAE) remporte l’or associé à Haleh (7h24’24), il devance son compatriote, Al Faresi Mansour Saeed Mohd avec Birmann Aya (7h24’25) et le Chilien, Viada de Vivero Boni accompagné de As Embrujo (7h31’26).
La réaction de Jean-Michel Grimal, sélectionneur national : « Tout le monde a fait le travail. Avoir quatre chevaux dans le Top 20 mondial, c’est une sacrée performance, surtout dans les conditions de préparation difficiles que l’on a eues. Et malgré ça, on a quatre chevaux à l’arrivée en pleine forme, sportivement c’est une vraie réussite. La tactique était d’évoluer à la même vitesse que lors de notre cours de préparation à Compiègne. Il fallait mutualiser les moyens afin de faire une course propre. Le travail effectué avec les préparateurs mentaux Maxime Châtaignier et Franck Larrey a également payé. Depuis le début de l’aventure, il y a une belle cohésion, cette médaille est méritée. »


Nicolas Ballarin : « On a vraiment passé une super semaine dans une ambiance excellente, ça fait du bien entre la Covid et la rhinopneumonie. Si on m’avait dit il y a trois mois que ce championnat aurait lieu, je n’y aurais pas cru ! Mais le staff nous a épaulés pour préparer l’échéance et aujourd’hui, les résultats sont là , c’est chouette ! On savait que nous ne pourrions pas faire de médaille individuelle alors on a couru en équipe. Après l’annulation de la course à Tryon (USA), ce championnat du monde a une saveur particulière. J’avais un peu perdu l’envie pour le très haut niveau mais Jean-Michel a su me remotiver. Le staff a su nous mettre dans une bulle, nous n’avions pas de pression et nous avons pu nous concentrer sur notre course. Faire la dernière boucle avec Gaëlle était un moment à part, j’ai vraiment apprécié. »


Gaëlle Ollivier Jacob : « Malgré la préparation particulière, nos chevaux ont de l’expérience et connaissent la compétition. Nous avons fait une course magnifique avec plus de 100 km parcourus tous les 5. On a travaillé en équipe, en faisant des relais pour que les chevaux soient au mieux. C’est super cette médaille, surtout qu’il y a tellement d’aléas dans notre sport. Les chevaux sont beaux et frais après la course, c’est notre plus belle récompense. »
Margot Thomas : « On est tous hyper contents, surtout que l’ambiance était très bonne. On a fait un vrai travail d’équipe et on est les seuls avec quatre chevaux à l’arrivée et au sprint, ce qui prouve leur fraîcheur. C’est mon premier championnat du monde Seniors mais mon cheval avait déjà décroché l’argent avec ma sœur lors des Europe en 2019. A 16 ans il est encore très frais et pour moi, c’est une super expérience ! »


À Roman Lafaure le mot de la fin : « On a fait tous les cinq une belle course, c’est dommage que Charles n’ait pu aller au bout. Akim a fait le taff, il est très fort, la prochaine fois il sera encore mieux ! Il y avait une excellente ambiance depuis Compiègne. Tout le monde est content d’être là et a visé le même objectif ! »
LC
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