Le cheval au service des espaces agricoles, naturels, ruraux et urbains
Une conférence pour montrer que la traction animale répond parfaitement aux enjeux du développement durable
Déjà présent dans plus de 200 communes françaises, le cheval utilitaire est aujourd'hui une réponse aux exigences écologiques, économiques et sociales des territoires.
D'après une étude réalisée en 2012 par l'association Isère Cheval Vert, la traction animale se développe dans la région Rhône-Alpes avec près de 700 éleveurs de chevaux de trait et plus de 80 prestataires de services spécialisés. De plus en plus de collectivités ou d'entreprises font appel à ces spécialistes pour des chantiers de débardage, travail agricole, entretien des cours d'eau, collectes ménagères, entretien d'espaces verts, transports de personnes, etc.
Cette conférence sur la traction animale a regroupé plus de 50 participants. Parmi le public étaient présents des élus, des éleveurs, des professionnels en activité et des porteurs de projets.
Joël Primard, Maire de la commune de St Genix sur Guiers ainsi que Robert Charbonnier, Président de la communauté de communes du Val de Guiers, ont introduit cette journée en soulignant l'intérêt de ce colloque, nécessaire pour faire découvrir la traction animale aux collectivités et ainsi soutenir la diversification de la filière cheval. Monsieur Charbonnier a également expliqué l'importance de l'éco-mobilité dont l'hippomobilité fait partie. Juliette Révillion, chargée de mission au sein du Conseil de la filière cheval a présenté les activités du conseil ainsi que le contrat régional d'objectif de filière (CROF) qui se décline en différentes actions dont l'aide à la promotion du cheval utilitaire. Pour finir, Julie Cessieux, chargée de mission au sein du Réseau Rhône-Alpes de Traction Animale a présenté les activités de l'association ainsi que l'intérêt du travail collectif pour développer au mieux la traction animale.
Puis Olivier Croze, directeur de la délégation territoriale Auvergne-Rhône-Alpes de l'ifce a rappelé l'utilité du cheval au travail dans les démarches de développement durable entreprises par les collectivités : « le cheval s’intègre dans une démarche permettant aux territoires d'accomplir leurs travaux d’entretien, de nettoyage, de production, de transport, grâce à l'énergie fournie par les chevaux et sans pollution. Ces techniques permettent par exemple de débarder en forêt ou d'entretenir les berges en sélectionnant les arbres à couper tout en préservant les arbres sains, de se déplacer sur les sols forestiers humides, peu portants, sans dégâts pour la faune et la flore. En ville, le cheval ramasse les poubelles, entretient les espaces verts et assure le ramassage scolaire sans pollution olfactive ou sonore, tout en jouant le rôle de vecteur social. Sur les terres agricoles, il permet aux maraîchers de travailler sous serre sans retombée de gaz d'échappement sur les cultures. Enfin, dans les espaces naturels protégés, il assure les déplacements et le transport de matériel en respectant l'équilibre biologique des territoires ». Une attention toute particulière est portée à la dimension économique, la démonstration qu'un projet de traction animale peut être développé sans surcoût par rapport au moteur étant apportée.
Des témoignages d'élus et professionnels montrant la diversité des opportunités offertes par le cheval.
Patrick Gautier, salarié au sein de la société TRIALP, a présenté les différentes collectes hippomobiles réalisées en Savoie. La collecte de cartons à Aix-les-Bains a permis de sensibiliser les usagers autour de la problématique du tri sélectif et ainsi augmenter les quantités collectées. En plus d'améliorer l'image du service et de la ville, cette action développe du lien social entre les habitants, le cheval et le personnel de collecte. Autre expérience à Annecy et Chambéry où la collecte des sapins de Noël permet de montrer que le cheval peut évoluer en ville et dans les rues piétonnes en toute sécurité.
Un autre aspect du cheval a été présenté par Philippe Gallin, dirigeant de l'entreprise GPC. Il intervient notamment dans la surveillance des espaces naturels sensibles comme au Parc des Vouillants à Seyssinet- Pariset ou en station de ski à Prapoutel-les 7 Laux en Isère. La présence d'un garde à cheval constitue un atout indéniable pour informer le public sur les règles de protection de la nature et de l'environnement : il permet une meilleure sensibilisation des familles et ainsi de limiter les incivilités.
Enfin, la matinée a été conclue par le témoignage de la ville de Vendargues avec Max Rascalou, adjoint au maire, délégué aux traditions taurines et équestres et Jean-Christophe Boutin, employé municipal responsable de l'activité hippomobile. Ils ont présenté l'ensemble des activités réalisées au sein de leur ville, en mettant l'accent sur la collecte des déchets et surtout le ramassage scolaire. En effet, la navette hippobus est le transport favori des enfants et « leurs sourires n'a pas de prix » souligne Monsieur Rascalou. Ce dernier précise aussi que les ateliers « cheval au travail » ont indéniablement contribué à la réélection de l'équipe actuelle, la population de Vendargues y étant très attachée.Â
*Cette action a été réalisée dans le cadre du contrat régional d'objectif pour un accompagnement de la filière équine en Rhône-Alpes (2012-2016).Â
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