Le cheval et l’amitié franco-allemande




Dans le cas de la France, cette participation prenait une importance singulière. En effet, le couple franco-allemand est central en Europe. Toute coopération, quel que soit le domaine concerné, vient donc alimenter cette fraternité essentielle à notre continent. Pendant dix jours, du 12 au 22 juillet 2019, le cheval a incarné l’amitié franco-allemande. L’IFCE a été chargé, par le ministère des sports, de piloter ce projet qui a été confié à Claire Cordilhac (service des relations internationales) et Claude Mouysset (Cadre Noir). L’établissement public du cheval a pleinement joué son rôle de soutien à la filière en mettant en valeur dans toutes les dimensions la filière : sport, courses, élevage, loisirs, spectacle, patrimoine, culture et sciences à travers les livres, etc. Le partenaire allemand chargé depuis trente ans de l’organisation de cet événement, l’association Aachen-Laurensberger Rennverein e.V. n’a pas manqué de souligner que la France avait apporté le projet le plus important jamais réalisé.





Les spectacles et la Rue France





Deux dimensions composaient cette présence française : une dimension « spectacle » avec deux concerts symphoniques, une messe de St Hubert, une cérémonie d’ouverture ainsi que des petits spectacles quotidiens tout au long de la semaine. Pilotée par Claude Mouysset (IFCE), la partie « spectacle », mise en scène par deux professionnels allemand et français, a vu évoluer sur l’immense stade de jumping le Cadre Noir, la Garde Républicaine, Jean-François Pignon, les chevaux de Camargue de Renaud Vinueza, Mario Luraschi, les attelages des haras nationaux, les chevaux de trait et de territoires, les disciplines à cheval de la Fédération française d’équitation, etc...





Auparavant, lors des deux concerts symphoniques et de la messe de la St Hubert s’étaient produit, entre autres, les Grandes Écuries de Chantilly, sous la houlette de Sophie Bienaimé et les Trompes du Pays de France, pilotées par Arnaud Gritti.





La présence française se concrétisait aussi dans une « Rue France » de plus de trois cents mètres carrés mettant en valeur la filière cheval française depuis l’élevage (espace SHF et ses membres) jusqu’à la culture (Equilivre) en passant par les entreprises (espace Hippolia), les courses (Galop, Trot, PMU), les destinations françaises particulièrement marquées par le cheval (Normandie, Aquitaine, la Ville de Reims, jumelée à Aachen) et jusqu’aux institutions : les cinq maisons-mères et les ministères des sports et de l’agriculture.





Parmi les artistes présents : les écrivains Jean-Louis Gouraud1 et Stefan Schomann, Sophie Nauleau2, le sculpteur Jean-Louis Sauvat, les dessinateurs et peintres Marine Oussedik et Liska Llorca. Cette dernière a peint en direct, pendant la cérémonie d’ouverture, une grande toile qui restera à Aachen comme symbole et souvenir de cette année française.





Sur la Rue France également, un paddock accueillait des « ateliers » destinés au grand public. Un atelier initiation et photo à poney, proposé par la Fédération française d’équitation et animée par Maud Proust, permettait aux enfants de se mettre en selle. Un second atelier, sur la médiation équine, conçu et animé par Jean-Paul Bérard3, permettait à chaque participant de se trouver lui-même en entrant en contact avec le cheval. Sur le thème « Le cheval fait votre portrait » cet atelier a remporté un franc succès, la presse allemande lui consacrant plusieurs articles.


Là encore, la France innovait et l’équipe organisatrice du CHIO a manifesté son intérêt pour le concept de « paddock » permettant à un public très intéressé d’approcher le cheval dans un contexte différent de celui de la compétition.





L’Institut culturel franco-allemand d’Aachen, dirigée par le Dr Angelika Ivens, consul honoraire, en partenariat avec Equilivre, dirigé par Chantal et Claude Van Tri, n’a pas manqué de donner une impulsion forte au lien entre langue française et cheval. Ce travail devrait être poursuivi à l’avenir, indépendamment du pays invité d’honneur au CHIO, autour d’échanges de jeunes, dans le cadre d’un programme de l’Organisation Franco-allemande pour la jeunesse (OFAJ). Parmi les jeunes présents en avant-première cette année : les élèves du lycée agricole St Joseph de Maurs (Bretagne). Ils ont encadré et soigné les représentants des neufs races de chevaux de trait venues de France pour la cérémonie d’ouverture.





Tous présents autour du cheval





Le succès de la présence française est le résultat de l’investissement de toute la filière : professionnels de tous les secteurs, associations de races, maisons-mères et leurs membres, ministères et jusqu’au réseau diplomatique français et allemand.





Témoignant de l’importance de la manifestation, la ministre des sports, Roxana Maracineanu, accompagnée de l’Ambassadrice pour le sport, Laurence Fischer et de l’Ambassadrice de France en Allemagne, Anne-Marie Descôtes, ont fait le déplacement pour venir, jusque dans la Rue France saluer les exposants et intervenants français.





Le cœur de l’Europe bat lorsque France et Allemagne avancent main dans la main. Pendant dix jours, à Aix-la-Chapelle, le cheval a été un trait d’union entre les deux pays.








Antoine de Morges





1 Dernier ouvrage paru : Le Cheval en toute lettres, Editions Hugo et Cie, 2019


2 Dernier ouvrage paru : J’attends un poulain, Actes Sud, 2019


3 Ecuries du Sagittaire (Orne) et Team Consista (Chantilly)