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Le cheval pourvoyeur d’emplois 

L'emploi est, par excellence, un sujet sensible. Ceux qui sont en poste tremblent pour le leur, les demandeurs guettent avec impatience celui qui va les sortir de l'ornière et les responsables politiques surveillent, mois après mois, la conjoncture nationale. Celle-ci, il faut bien le dire, ne cesse d'inquiéter. Toutefois, dans ce contexte plutôt morose, un secteur, aussi discret qu'inattendu, semble tirer son épingle du jeu : le cheval. Depuis dix ans environ, l'emploi « cheval Â» croît, en France, d'environ 2% par an, contre 0.6% pour l'emploi total.

Goût de plus en plus marqué des Français pour le bel animal entraînant une hausse régulière du nombre de licenciés et l'accroissement concomitant des activités liées aux loisirs et aux sports équestres, bonne tenue du monde des courses, développement global de l'élevage dans un monde agricole qui se réduit comme peau de chagrin : le cheval provoque le développement d'activités très diversifiées. D'aucuns rétorqueront que ces emplois sont pénibles, sales, mal rémunérés, peut compatibles avec une vie de famille équilibrée. Mais ces reproches peuvent être adressés à d'autres secteurs pour lesquels, en revanche, il sera bien difficile d'évoquer la passion que suscite le cheval et qui conduit de nombreux jeunes à passer quelques années de leur vie sur le dos de l'animal ou à ses côtés.
Le secteur du cheval emploie près de 80 000 personnes dans des domaines aussi variés que l'élevage (éleveur, étalonnier, veilleur de nuit, etc.), les courses (lad-driver, cavalier d'entraînement, jockey), le sport et le loisir (cavalier, guide de tourisme équestre, animateur poney), l'artisanat (maréchaux, selliers-harnacheurs) les institutions de la filière (France Galop, Société du Cheval Français, Fédération Française d'Equitation, etc. ), la presse, etc. Peuvent rejoindre le cheval aussi bien des jeunes que l'école rebute, que des adultes cherchant à mieux conjuguer passion et travail ou des cadres passionnés d'équitation.
Depuis 2007, la filière s'est dotée d'un « Pôle Emploi Â» du cheval : Equi-ressources. Crée à l'initiative de l'Institut français du cheval et de l'équitation, du Pôle de compétitivité Filière équine, du Pôle Emploi et de la Région Basse-Normandie, Equi-ressources est chargé de mettre en relation l'offre et la demande d'emplois et de stages, de renseigner sur les formations, d'orienter les jeunes intéressés par la filière. Depuis 2010, ses services produisent également des rapports et études sur le marché du travail1, les formations et les métiers de la filière équine. Alors que l'Etat s'interroge sur la pertinence d'une politique du cheval dans un monde où le rôle de l'animal a profondément changé, la prise en compte d'un secteur d'emplois dynamique, le soutien aux outils qui, tel Equi-ressources, favorisent la fluidité et l'efficacité du marché du travail, ne devraient-ils pas figurer parmi les nouvelles priorités d'une politique publique en pleine redéfinition ?

Alexandre Jalfre

 1 Emploi, métier et formations dans la filière équine, Rapport de l'Observatoire des métiers, de l'emploi et des formations filière équine, Equi-ressources, 2011.

16/02/2012

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