Le choc des Titans
Durant ce week-end électoral sur les terres du candidat socialiste, on plaisantait sur les reconnaissances de cross quant au choix de l'option de droite ou de celle de gauche. C'était sans doute pour éluder le vrai problème : l'état du terrain bien malmené par la pluie. La compétition n'allait pas se résumer au classement du dressage. Un dressage où débutait dans le championnat de France un mano à mano entre deux compétiteurs d'exception : Nicolas Touzaint et Donatien Schauly. Le premier a pris l'avantage devant les juges avec Hildago de l'Ile à un cheveu (0,12 %) devant le cavalier d'Ocarina du Chanois. Des prestations de haute tenue comparables à ce que produisent les meilleurs mondiaux : un bon point à 100 jours de l'ouverture des hostilités olympiques. Moyennant quelques aménagements, le cross s'est révélé être accessible et c'est surtout le chronomètre qui a fait la différence. Seul Donatien Schauly réussissait le temps optimal de 6'36'', repassant devant son rival. Son cross restera dans les mémoires comme un modèle de fluidité mais Nicolas Touzaint ne lâchait pas la pression avec ses deux chevaux en embuscade. Une pression croissante puisque Lesbos et Hildago sortaient du CSO sur un score vierge. Le cavalier du CSEM n'avait pas le droit à l'erreur. Ce fut à nouveau une démonstration d'équitation. Le troisième titre national d'affilée était acquis au passage de la ligne d'arrivée. L'émotion était au rendez-vous et aucune averse n'a pu rafraîchir l'atmosphère. Pour Laurent Bousquet : « Donatien et Nicolas dominent la discipline. Ils ont fait une belle bataille. C'est bon pour le sport, ça tire vers le haut. Je suis très content de tout ça. Ils sont en forme et reproduisent les performances. Ils seront les piliers de ma sélection olympique ». Le jeune Astier Nicolas complétait le podium avec Piaf de B'Neville. Ce couple d'avenir aura sans doute une bonne chance à jouer lors du championnat des moins de 25 ans à Bramham en juin prochain. C'est Eric Vigeanel qui se trouvait au pied du podium avec un Maranello qui gagne en régularité. Le cavalier vendéen remportait également le trophée des 7 ans avec Ramsa Villa Rose le champion des 6 ans né chez Kamel Boudra. On notera également le très bon comportement d'Aurélien Kahn et Cadiz, cinquièmes du championnat et qui selon l'entraîneur national constituent un couple « solide et sur la montante. » Au chapitre des déceptions on pourra mentionner les chutes de Didier Dhennin avec Opi Saint Léo, celle de Karim Laghouag ou Jean Lou Bigot qui blessé aux adducteurs n'a pas pu courir. On ne s'expliquera pas plus l'élimination de Lionel Guyon / Némétis de Lalou sur un directionnel dans le gué. Nicolas Touzaint prenait sa revanche dans la pro Elite qu'il courait avec Neptune de Sartène. Il fallait une course facile pour préserver le moral du cheval. Ce fut une course gagnante. A une seconde près sur le cross Donatien Schauly se retrouvait troisième avec Séculaire qui faisait son retour depuis le JEM de Lexington. Entre eux s'intercalait Arnaud Boiteau avec le très prometteur Quoriano. Le critérium qui se courait sur cette même épreuve donnait un podium de charme dominé par la championne de France des jeunes cavaliers, Camille Geiger qui faisait une belle remontée au classement avec Lilyth du Loup. Pascale Boutet remportait quant à elle la coupe de France avec son 8 ans Qi du Phare, il est vrai un peu sous-classé dans cette épreuve. Elle devançait Gilles Bordes dont c'était l'heureux retour après son grave accident survenu un an plus tôt sur le même terrain.
Les mots du triple champion de France
« Etre champion de France, La sensation est connue mais toujours aussi bonne. A Fontainebleau on était un peu déçu du dressage et on a travaillé pour avoir un cheval plus disponible et compétitif pour ces championnats de France qui étaient l'objectif de demi-saison et être dans de bonnes conditions pour préparer les JO de Londres. Ocarina a été agréable à monter sur le dressage, j'ai pu me relâcher. Ça faisait longtemps que je n'avais pas déroulé une si belle reprise en compétition. Je l'ai eu un peu mieux que d'habitude sur le travail au trot. J'ai pu prendre de bons points de repère pour la suite. Sur le cross, on se connaît bien. Il est franc et à l'écoute. Je savais que la technicité du parcours était à sa portée. Le sol était difficile mais ça fait partie du sport. Quand nous avions gagné à Boekelo et aux derniers championnats d'Europe, le terrain était assez similaire. Après le deuxième obstacle j'ai vu que mon cheval était décontracté et que je pouvais aller vite sans le mettre dans le rouge. Il saute sans perdre de temps sur les obstacles mais j'ai dû particulièrement soigner mes tracés car je me doutais bien que Nico allait jouer le jeu aussi. Sur le CSO, il y avait de la pression, je n'avais même pas droit à une seconde de temps dépassé. J'ai eu des bonnes sensations, mon cheval me portait sur les obstacles, c'était très agréable. C'est un cheval sur lequel on peut compter et il peut encore évoluer. Si aux JO je l'ai dans les mêmes dispositions qu'à Pompadour, on pourra aller chatouiller les meilleurs voire les pousser hors du podium... »
Guillaume Grégoire
Les classements
1. D. Schauly/Ocarina du Chanois (36,83+0+0 = 36,83); 2. N. Touzaint/Hildago (36,67+0,80+0=37,47); 3. A. Nicolas/Piaf de B'néville (45,83+3,60+3= 52,43); 4. Eric Vigeanel/Maranello (46,17+4,80+8=58,97); 5. Aurélien Hahn/Cadiz (47,83+13,20+0 = 61,03); 6. Eddy Sans/Phosphore (47,67+13,60+4=65,27).
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