Le Mondial du Percheron : un succès
Des milliers, des dizaines de milliers de spectateurs, arrivent par flots sur le Parc du Hautbois, dédaignant la plage, malgré le soleil. Et ils arpentent le parc de quinze hectares qui se prête à de multiples exhibitions : là , on assiste au labour, ici, au débardage, là au maraîchage.
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Mais des attelages traversent la foule, suivant toutes les allées déterminées par le village d’exposants. Et la foule s’ébaubit, s’extasie, s’assemblant autour du camion de pompiers anglais, qui marie le rouge étincelant et l’or du cuivre, ou autour de l’opulent attelage des brasseurs munichois, tiré par six percherons noirs richement harnachés, et autour des élégantes voitures anglaises où siègent des dames souriantes. De jeunes bénévoles en grand nombre règlent la circulation.
Des concours de modèles se déroulent toute la journée. Les poulains attirent la sympathie et font naître des sourires attendris. Tous ces chevaux sont immenses. Mais on se rassure, on s’encourage. Et on ose approcher, caresser ces bêtes impressionnantes qui se révèlent si patientes, si calmes et douces.
Près de 500 chevaux ont effectué le déplacement; vingt délégations étrangères; une cinquantaines d’exposants. La manifestation présentait un programme chargé : marathon, traction, voltige, dressage, défilés d’attelages, poste hongroise, spectacles équestres et même courses montées. Et il faut ajouter les tours du parc en calèche, proposés aux spectateurs.
Ce Mondial a démontré que le Percheron n’est plus considéré comme un animal du passé, devenu inutile : les collectivités locales s’y intéressent pour le débardage, ou la voirie; les entreprises agricoles y voient un substitut au tracteur, plus économique et plus respectueux de l’environnement. Christine Sallé, débardeuse professionnelle, opérant partout en France, trouve un marché croissant; Orence de Beles, lui-même viticulteur, intervenant dans des vignobles prestigieux, considère le Percheron comme plus rapide, plus rentable et préservant les vieilles vignes.
La manifestation, joignant l’utile à l’agréable, a donné lieu le vendredi à un congrès mondial du Percheron : ainsi, parmi les travaux, une convention pour la reconnaissance mutuelle des studs-books de pays détenteurs de Percherons a vu le jour.
Enfin ce ne fut pas seulement un immense succès touristique - et les spectateurs profitaient de cette journée inondée de soleil pour visiter le château - ce fut aussi une belle réussite économique. Des ventes se sont conclues, de poulains, de poulinières et d’étalons, qui partiront au Japon, en Afrique du Sud, en Australie, en Allemagne et au Canada.
Madeleine Bertiaux-Legrand
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