Le pessimisme joyeux de Sylvain Tesson
Selection Livres par Jean-Louis Gouraud Lorsqu’il se mit à voyager au bout du monde, Arthur Rimbaud cessa d’écrire. Sylvain Tesson, c’est le contraire : plus il voyage, plus il écrit. Sylvain Tesson n’est donc pas Arthur Rimbaud, ce dont il faut, par certains côtés, se réjouir,
car Rimbaud est mort à l’âge de 37 ans. Sylvain, qui vient de fêter, le 26 avril dernier, son 37e anniversaire, lui, est en pleine forme. Physique et intellectuelle. Il vient de publier un recueil de nouvelles chez Gallimard, intitulé Une vie à coucher dehors : son quatorzième livre en huit ans. En pleine forme, vous dis-je.
Une des nouvelles de ce recueil raconte l’histoire d’un bonhomme appelé Lhotka, qui ressemble diablement au vrai (Marc, le patron du tourisme équestre en Ile-de-France), mais que Tesson transforme pour la circonstance en un docte membre de la Société hongroise de Géographie. Ayant fait naufrage, ce dernier parvient à sauver des eaux la caisse de livres qui l’accompagne dans tous ses déplacements. Tandis que ses compagnons d’infortune, ne voyant pas les secours arriver, commencent à sombrer dans le désespoir, Lhotka, puisant en secret son inspiration dans sa bibliothèque de voyage, entreprend de leur raconter chaque soir une belle histoire, les sauvant ainsi du pire des maux : l’ennui.
Ce Lhotka-là , c’est un peu Sylvain Tesson qui, dans la quinzaine de récits dont ce livre est composé, nous sauve de la routine de la vie citadine, de la banalité de nos existences sédentaires. Si ses histoires sont, comme celles de Lhotka, toujours belles, elles ne sont pas toujours gaies, mais toujours narrées avec allégresse. Sylvain Tesson est un pessimiste joyeux.
Pessimiste ? Il y a beaucoup de trésors engloutis, de bateaux coulés, d’épaves échouées dans ces nouvelles (« L’île », « La Fille », « Le Glen », « Le naufrage »). Les aventures qu’il raconte si joliment, sont comme les histoires d’amour : souvent, elles finissent mal.
Joyeux ? C’est peut-être dû à l’alcool. Chez Sylvain Tesson, on boit beaucoup. Un peu de tout; ce qui tombe sous la main : rhum, whisky, vodka - peu importe pourvu qu’on ait l’ivresse.
Quelque part, le nouvelliste affirme, à mon avis un peu imprudemment, que l’Histoire se répète. Où a-t-il vu ça ? Moi qui viens de lire ses quinze histoires, je me vois obligé de constater le contraire.
Un mot encore à propos de Sylvain, dont Une vie à coucher dehors est le troisième recueil de nouvelles, et dont on connaît le goût pour les textes brefs, les aphorismes, les formules percutantes, les bons mots, juste pour observer que ce voyageur au long cours excelle - en littérature - sur les courtes distances.
Ce n’est pas le moindre paradoxe de ce géographe qui aime tant l’histoire.
Une des nouvelles de ce recueil raconte l’histoire d’un bonhomme appelé Lhotka, qui ressemble diablement au vrai (Marc, le patron du tourisme équestre en Ile-de-France), mais que Tesson transforme pour la circonstance en un docte membre de la Société hongroise de Géographie. Ayant fait naufrage, ce dernier parvient à sauver des eaux la caisse de livres qui l’accompagne dans tous ses déplacements. Tandis que ses compagnons d’infortune, ne voyant pas les secours arriver, commencent à sombrer dans le désespoir, Lhotka, puisant en secret son inspiration dans sa bibliothèque de voyage, entreprend de leur raconter chaque soir une belle histoire, les sauvant ainsi du pire des maux : l’ennui.
Ce Lhotka-là , c’est un peu Sylvain Tesson qui, dans la quinzaine de récits dont ce livre est composé, nous sauve de la routine de la vie citadine, de la banalité de nos existences sédentaires. Si ses histoires sont, comme celles de Lhotka, toujours belles, elles ne sont pas toujours gaies, mais toujours narrées avec allégresse. Sylvain Tesson est un pessimiste joyeux.
Pessimiste ? Il y a beaucoup de trésors engloutis, de bateaux coulés, d’épaves échouées dans ces nouvelles (« L’île », « La Fille », « Le Glen », « Le naufrage »). Les aventures qu’il raconte si joliment, sont comme les histoires d’amour : souvent, elles finissent mal.
Joyeux ? C’est peut-être dû à l’alcool. Chez Sylvain Tesson, on boit beaucoup. Un peu de tout; ce qui tombe sous la main : rhum, whisky, vodka - peu importe pourvu qu’on ait l’ivresse.
Quelque part, le nouvelliste affirme, à mon avis un peu imprudemment, que l’Histoire se répète. Où a-t-il vu ça ? Moi qui viens de lire ses quinze histoires, je me vois obligé de constater le contraire.
Un mot encore à propos de Sylvain, dont Une vie à coucher dehors est le troisième recueil de nouvelles, et dont on connaît le goût pour les textes brefs, les aphorismes, les formules percutantes, les bons mots, juste pour observer que ce voyageur au long cours excelle - en littérature - sur les courtes distances.
Ce n’est pas le moindre paradoxe de ce géographe qui aime tant l’histoire.
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