Le rendez-vous de Signy
Elle a bel et bien eu lieu notre table ronde (rectangulaire) à l'auberge de Signy l'Abbaye dans les Ardennes chez Jean et Frédéric Lefèbvre. Une dizaine d'éleveurs sont venus confronter leurs idées. Ni pour ni contre qui que ce soit, quoi que ce soit. Simple réunion « de crise » en ces temps difficiles où il est bon de regarder ce qui peut être fait pour améliorer l'ordinaire. L'humour n'était pas absent de l'affaire. Idéfix (alias François Lévy) venait en effet de répondre dans le magazine de notre confrère Grand Prix replay.com à ses interlocuteurs Nicolas et Pimprenelle. Vous les aurez reconnus. J'ai bien dit humour.
L'heure est aux économies. Ce que préconise François Lévy dans sa pétition adressée au Ministre de l'agriculture fut longuement discuté et approuvé. Edouard Dewez, président des éleveurs de chevaux hannovriens apporta un éclairage fort intéressant, indiquant que tous les stud-books étrangers vivent de leurs propres recettes, sans la moindre subvention étatique. La suppression des JSF d'octobre à St Lô est ardemment souhaitée : trop cher (on avance le chiffre, de 500 000 euros), trop long, inefficace suivi d'un testage que d'aucuns jugent inapproprié. Oui à Fontainebleau pour un événement d'élevage et de commerce. Pas de manège ? Qu'à cela ne tienne. A Bois-le-Roi, il y a ce qu'il faut et Jean Fourcard, présent à cette table ronde a immédiatement acquiescé, au nom des associés Fences qui font le show commercial que l'on sait.
Deux autres points à retenir de ce rendez-vous. 1. Le cheval de bataille de Jean Lefèbvre : la recherche d'un standard de la race, de la marque SF. Indispensable pour sortir du flou. 2. Le cheval de bataille de François Lévy : la création d'un syndicat de professionnels du cheval, de tous les professionnels du cheval : marchands de chevaux, marchands d'aliments, équipementiers, maréchaux, éleveurs, propriétaires, cavaliers, pour défendre la maison « cheval ». Si un tel syndicat avait existé avant le 8 mars 2012, jour où la France a été condamnée dans l'affaire de la TVA à taux réduit, l'élevage n'en serait sans doute pas là aujourd'hui. Ce qui est étonnant dans ce contexte tendu de fin d'année, c'est le calme olympien de l'IFCE. « La mort programmée du cheval de sport français », lettre du président de la SHF aux ministères concernés, ne semble pas les perturber. Dans un discours lénifiant, le nouveau directeur général de l'IFCE chante les mérites de l'établissement « prêt à se projeter dans l'avenir », vante les mérites « d'une filière équine dynamique » quant à la prospective (horizon 2030) : « Elle donne une capacité d'ouverture d'esprit et permet de regarder ce qui pourrait se passer ou ce que l'on aimerait qui se passe... ». Heureux dans leur bulle. Ne pas déranger.
Bonne fêtes de fin d'année à tous et Le Cheval vous donne rendez-vous, toujours plus nombreux, le 25 janvier 2013 pour une nouvelle année, hélas encore compliquée.
Etienne Robert
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