L’écuyer du Roy : Dans l’intimité d’une rencontre

Guy Girard n’élève plus. Celui qui fut président des éleveurs de Franche Comté il y a une quinzaine d’années et qui faisait naître des (bons) poulains à l’affixe « du Chène Bénit» a troqué ses habits d’éleveur contre le maniement de la plume. Guy Girard écrit et publie des romans. La lecture en est plaisante et pleine d’une sensibilité qui était déjà apparente chez cet homme de la nature, près des animaux, amoureux des fleurs et particulièrement des roses. Nous avions aimé « Phrases du temps » en 2008, « Au fil de l’eau » en 2009, « Heureux les doux » en 2010. Il y en eut d’autres jusqu’à cet « Ecuyer du Roy » qui vient de lui valoir les honneurs de ses pairs et la reconnaissance de l’académie vétérinaire. Il vient en effet de recevoir le Prix André-Charton pour cette œuvre qui est une biographie de Claude Bourgelat (1772-1779) fondateur des deux premières écoles vétérinaires au monde, en 1761 à Lyon et en 1765 à Alfort. Vétérinaire, nutritionniste, formé à Alfort, Guy Girard a brossé un exceptionnel portrait de ce fameux Bourgelat, touche-à -tout de génie du siècle des lumières. Mieux qu’une biographie, L’Ecuyer du Roy, est écrit comme un roman, parfois picaresque, parfois policier. Le talent de Guy Girard est mis au service de cet audacieux explorateur des idées, des consciences, de la médecine, de l’art de vivre de celui qui créa la médecine vétérinaire. Il y eut à Lyon pendant le salon du cheval il y a quelques années, un jubilé Claude Bourgelat à l’occasion du tricentenaire de sa naissance. L’école vétérinaire de Lyon s’est mobilisée pour faire revivre ce souvenir. Il manquait un document vivant : Guy Girard vient de combler ce manque. Ce n’est pas un ouvrage scientifique, c’est le roman de la vraie vie de cet homme, rusé, malin, parfois calculateur, mais investi d’une mission qui fut celle de sauver les animaux de la souffrance et particulièrement les chevaux. Car en plus d’une riche palette de dons, Bourgelat cultivait l’art de monter à cheval. Enorme travail de compilation, on l’imagine, qui aboutit à cette belle rencontre, trois siècles plus tard. Car c’est bien d’une rencontre qu’il s’agit et Guy Girard nous la raconte d’une façon touchante, énergique et drôle. On y sent une vénération certaine, une communauté de valeurs. Bourgelat apparaît là comme le maître et l’ami de Guy Girard. Excellent moment de lecture et de culture.



196 pages – 20€

Vente en librairie

et sur www.guy-girard.fr

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