Leipzig : le nouvel obstacle de Simon
Qualifié depuis Bordeaux, Simon Delestre va courir la finale de la Coupe du Monde à Leipzig, du 27 avril au 1er mai. Rentré dans le top ten des meilleurs cavaliers mondiaux et number one du classement national, Simon est parfaitement serein à la veille de sa première finale du genre.
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Jamais Simon Delestre n'a été autant aux honneurs, à ce niveau, que durant ces derniers mois. On ne parle que de lui et de son insolente réussite. Pourtant quand on lui demande quels souvenirs il garde en mémoire depuis ses tendres années à poneys, pas de date, pas de concours en particulier, mais une égale humeur dans « la joie de gagner ». « Au niveau mondial, dit-il, le bonheur est décuplé. Chaque victoire dans une grosse épreuve est une victoire particulière. C'est tellement difficile à obtenir ». Un gagneur, ce Simon, que Jean Collin, l'âme de tous les concours lorrains depuis tant d'années, a salué avec chaleur et une émotion certaine le 2 avril à Vittel au moment de la remise des prix.
Que ressent-on à quelques jours d'une finale Coupe du Monde ? Une petite appréhension, de l'excitation ? Le compétiteur inné qu'il est vous répond simplement que « cela reste un concours comme les autres ». A l'entendre ce sont simplement des obstacles qu'il faut franchir sans faire tomber, sans enjeu ni pression. Une échéance pourtant prestigieuse et longue puisque c'est une sorte de championnat qui commence dès le mardi. A priori, Napoly devrait concourir l'épreuve de vitesse et Couletto la grosse à barrage. Pour les jours d'après « on avisera ». Pour se préparer il va aller chez Henk Nooren, comme à son habitude « puisque j'y vais deux fois par mois. J'y ferai un saut la semaine précédente, sans doute du mercredi au vendredi. Juste après le saut Hermès ». (15-17 avril). Gagneur et pro.
Le style Delestre
Certains le disent programmé pour gagner, lui vous répondra simplement qu'à force de travail et de ténacité, tout est possible, « même si, ce qui est vraiment difficile dans ce sport, c'est qu'un petit 4 points nous relègue assez rapidement loin dans les classements de Grand Prix ». Parce que la chance, et il en faut toujours, ne sourit qu'aux esprits bien préparés, Simon travaille et fait confiance à ses chevaux. Il les connaît et les laisse dans ce qu'ils savent faire : « Cela fait trois ans et demi que je prépare ce piquet. Mes deux chevaux de tête sont vraiment sur une phase montante, prêts pour les échéances qui nous attendent. J'ai également Orphée, par exemple, qui est très rapide et me permet de glaner des points dans des épreuves de vitesse ». Des épreuves qui, abordées à la manière Delestre, donc rapidement, restent toujours assez impressionnantes. On peut dire sans se tromper qu'Orphée de l'Illon, la fille d'Arpège Pierreville qu'a fait naître Henri Laveine, le doyen des éleveurs des Vosges, est aujourd'hui la plus rapide du monde. Toujours propriété de Sandrine Henn en Moselle, elle est titulaire de près de 100 000 euros de gains dont plus de la moitié engrangés en 2010.
Car c'est aussi cela, le style Simon Delestre : un train d'enfer lorsqu'il s'agit de faire descendre le chrono. Mais y a-t-il un secret là -dessous, une coupe, un tracé particulier ? « C'est difficile à dire. Je sais que les Français on un peu cela dans le sang. En effet, nous avons la réputation de ne pas traîner. Après, c'est sur la piste que ça se joue ». Ce serait donc un secret qui se cache dans les gènes ? Une réussite que les autres grands cavaliers saluent même si, c'est vrai « ceux de la ligue de l'Europe de l'Ouest ne sont pas plus étonnés que cela de me voir réussir à ce niveau ». Simon ayant toujours la « niac » chevillée au corps, n'a pas attendu 2011 pour faire parler de lui. Que de chemin et de hauteurs parcourus depuis Panama du Cassou... Mais au fond qu'y a-t-il de plus important à l'issue d'un concours, les gains ou les points pour la ranking ? Il répond du tac au tac : « Les deux sont importants. Tout ce qui compte c'est l'ensemble afin de continuer à accéder à tous les grands concours ».
Le cercle des trois « M »
Les trois « M », Magali, sa maman, Magalie sa compagne, et Marcel son père, c'est son premier cercle. « Que ce soit mon père ou moi qui montons les chevaux, c'est pareil » explique Simon qui, d'évidence ne peut pas travailler tous les jours tous ses chevaux. Car aux côtés des stars que sont Couletto et Napoly, restent une dizaine de jeunes chevaux, à former. « J'ai toujours concilié jeunes et vieux. C'est ma façon de procéder. Entre les deux, nous ne sommes pas obligés de choisir. Pour ma part c'est là que je constitue ma relève ». Une organisation qui est la même depuis des années. Une constance et une façon de faire que ses propriétaires semblent aimer : « J'ai un grand intérêt pour eux, et d'autant plus que beaucoup me suivent depuis pas mal de temps comme M. Pagès (Couletto, 45% Napoly), Gilles Doyen (Ciana Z), M. Goutal (Vancouver), Alain Briere (Napoly 45 %), M. et Mme Henn (Orphée), Philippe Berthol pour les jeunes Denfer et Bertrand Donzé (Oslo) ». Tout comme les sponsors, qui sont là depuis des années (AK, Samshield, Pikeur, Etienne). La réussite en a amené un de plus, quand même. Et pas n'importe lequel : Hermès.
Des grandes perspectives
Si le printemps sonne le glas du circuit hivernal, la saison extérieure s'annonce bien chargée. « Les challenges à venir sont, en effet, nombreux cette année. Il y a le circuit du Global Champion Tour, les Coupes des Nations. L'hiver prochain à nouveau le circuit Coupe du Monde et puis, tout de même, les championnats d'Europe de Madrid, du 13 au 18 septembre prochain. Mais c'est déjà compliqué de voir au-delà de cinq concours alors dans six mois ou plus... ». Les JO ? Les Jeux Mondiaux de 2014 en Normandie ? ils sont sans doute dans la tête du cavalier. Mais peut-être que pour avancer sereinement il préfère avant tout se concentrer sur le présent.
Alix Thomas
Ses chevaux
Couletto (Mâle Oldenburger x Couleur Rubin et Caletto), Napoli du Ry (Hongre Oldenburger x Baloubet du Rouet et Silvio I) : chevaux de têtes,
Orphée de L'Illon (F.SF x Arpège-Prince du Logis): 150 rapide et Grand Prix *** en alternance,
Vancouver (Mâle KWPN x Pacific et Wellington) : quelques Grand Prix lorsque le cheval de tête aura fait la coupe des Nations,
Bijou Orai (F. BWP x Toulon et Calipso III) : Très régulière. Continuera sur sa lancée,
Aron (H.SE) : Un 9 ans très prometteur. Le couple va apprendre à bien se connaître,
Queldam Denfer (F.BW x Quidam et Carthago): Circuit Elite SHF 7 ans,
Ciana Z (F. Z x Chellano z et Belasco): Vient de gagner à Vittel. Gagnante et classée en GP 140. Commence CSI*** à Hardelot,
Oslo du Châlet (Mâle SF x Concorde et Germino d'Elle) : revient dans un mois, après le prélèvement.
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