Les Bleus du dressage peaufinent les derniers détails à deux mois des Jeux de Paris
Anne-Sophie-Serre (© FFE-PSV)
Paris 2024 est déjà depuis un long moment dans la tête de tous les cavaliers identifiés “À cheval pour Paris”, présents les 27 et 28 mai au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41) : Alexandre Ayache, Pauline Basquin, Corentin Pottier, Arnaud Serre. Ils étaient accompagnés de leurs montures respectives Holmevangs Jolene (propriété d’Abdulkarim Barake et de son cavalier), Sertorius de Rima Z*IFCE (propriété de l’Institut français du cheval et de l’équitation), Gotilas du Feuillard (propriété de Maryse et Hervé Pottier) et James Bond de Massa (propriété Françoise Niclaus et Isabelle Doucé) pour un point d’étape. Ils ont ainsi peaufiné les derniers détails et la présentation des reprises sous l'œil avisé du Belge Jan Nivelle, intervenant technique et qui a proposé un travail à la carte en fonction des besoins de chacun.
“ Ce stage nous a permis de nous conforter dans le travail effectué depuis plusieurs mois ”, confirme Jean Morel, sélectionneur national. “ Je suis content du travail effectué par tous les cavaliers et chevaux, qui ont progressé et tiennent comptent des conseils donnés précédemment ”, assure de son côté Jan Nivelle. “ C’est important de travailler les bases mais aussi d'améliorer la présentation des reprises pour gagner des points. J’oriente mes remarques sur l’attitude, le mouvement, l’énergie des chevaux. Ce sont des informations importantes pour l’évolution des couples. ”
Renforcer la cohésion d’équipe
Pauline Basquin (© FFE-PSV)
Aucun aspect de la performance n’est laissé de côté et le travail s’est poursuivi avec Julien Deville, préparateur mental, et Charles Le Navenec, préparateur physique et réathlétiseur, qui seront tous deux aux côtés de l’équipe de France de dressage lors des Jeux olympiques. Stéphane Fresnel, vétérinaire fédéral, a effectué un check-up des chevaux, qui sont tous dans un excellent état de forme physique et mental : “ C’est positif à deux mois des Jeux de ne pas avoir d’incertitude sur nos chevaux ”, confie-t-il.
Ce rassemblement fédéral a permis de renforcer la cohésion d’équipe, moteur essentiel de la performance : “ Il faut créer un esprit d’équipe, comme nous l’avons fait pour les derniers championnats d’Europe ; cela nous aide beaucoup. Aujourd’hui, notre seule prétention aux Jeux olympiques est un résultat par équipes. Si on termine entre la sixième et la huitième place, l’objectif sera rempli. Pour cela, il faudra passer le cut du Grand Prix pour accéder au Spécial. Avoir un couple qualifié pour la finale individuelle n’est que du bonus ”, rappelle Jean Morel.
Étoffer le réservoir tricolore
Stéphanie Brieussel (© FFE/PSV)
Plusieurs autres couples qui disposent du potentiel pour représenter la France en championnat et ont déjà obtenu 68% ou plus en Grand Prix ont été convoqués : Stéphanie Brieussel avec Fellini du Soleil (propriété de Gildas Nicoleau, Dominique Brieussel et sa cavalière), Pauline Guillem avec Lucky Gold 3 (propriété de sa cavalière), Camille Judet Chéret avec trois montures dont Herelja Higgins (propriété de Françoise Bourgeois et de la SAS Pamfou Dressage), Jessica Michel avec Djembé de Hus (propriété de la SARL Haras de Hus), Alizée Roussel avec Bel Amour (propriété de Régine Fimbel et de sa cavalière) ainsi qu’Anne-Sophie Serre avec Jibraltar de Massa (propriété de la SARL Serre Dressage).
Avant Versailles, des arrêts aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suède
Corentin Pottier et Gotilas (© FFE-PSV)
Les prochaines échéances sportives pour ces couples sont les CDIO 5* de Rotterdam (19 au 23 juin) puis d’Aix-la-Chapelle (1er au 7 juillet) et le CDIO 4* de Falsterbo (10 au 14 juillet). “Nous avons effectué une revue d’effectif complète. C’est important de ne pas se focaliser uniquement sur les chevaux vus jusqu’à maintenant. Rien n’est encore arrêté, la sélection est ouverte. C’est un départ pour aller jusqu’aux Jeux. J’ai donné mes consignes pour le CDI 4* du Mans, qui démarre jeudi et à l’issue duquel nous allons répartir les équipes pour Rotterdam, Aix-la-Chapelle et Falsterbo. Ce n’est pas certain que nous alignions l’équipe première à un moment, nous ferons en fonction des performances de nos chevaux. Nous avons des cavaliers et chevaux moins expérimentés à affûter pour l’avenir. Il nous reste du temps pour tester des couples”, pointe le sélectionneur national.
Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) validera et communiquera les sélections le 5 juillet, tandis que les épreuves se tiendront dans le parc du château de Versailles (78) du 30 juillet au 4 août.
Ils ont dit
Laurent Gallice, directeur de la discipline
“ Nous effectuons une revue des couples confirmés ainsi que de ceux en progression. C’est important de faire venir tout le monde car nous allons passer une semaine ensemble aux Jeux. Même si tous les feux sont au vert en termes de relationnel entre toutes les parties, cela permet d'approfondir la connaissance de chacun et de mettre en place tous les petits éléments qui sont indicibles mais qui permettent aux cavaliers de mieux performer.
Le travail d’optimisation de la performance débuté il y a un an grâce à des capteurs s’est poursuivi sur ce stage-là, avec l’utilisation d’un tapis de pression qui permet de s’assurer qu’il n’y a pas de points de contact anormaux de la selle sur le dos des chevaux. C’est le premier intermédiaire entre le cavalier et son cheval donc c’est primordial de s’assurer qu’elles sont le plus adaptées possible à leur morphologie ! Par ailleurs, on essaie de sensibiliser les cavaliers à l’importance de la présentation des reprises. Leurs chevaux sont dressés, donc jusqu’aux Jeux on va leur demander de porter une attention particulière à la précision des tracés, d’améliorer la qualité de leur présentation afin de prendre un maximum de points sur des micro-détails. On estime que c’est là notre plus grande réserve de points ; il y a des nations étrangères qui n’ont pas forcément de meilleurs chevaux mais qui, grâce à leur précision, sont devant nous. Ces informations sont le résultat du travail de statistiques d’Alexis Moreau, qui a analysé les données de nos cavaliers mais également de la concurrence. ”
Julien Deville
“ Il y a différents champs de préparation mentale ; on est ici sur de la préparation à la performance. Comment j'arrive à exploiter toutes mes compétences le jour J ? C’est apprendre à reproduire des automatismes dans un milieu dégradé par les émotions, la fatigue, dans un milieu sous pression. L’accompagnement se fait autant avec le staff que les cavaliers, avec parfois des séances individuelles. Certains ont déjà leurs préparateurs mentaux, il ne faut pas faire doublon et apporter un double discours. On a fait des séances collectives autour des objectifs communs et des valeurs de l’équipe de France de dressage. On a indiqué les comportements que l’on voulait voir ou au contraire ceux qu’on ne voulait pas voir. C’était important pour le staff car cela permet de créer son propre mode de vie. On appartient à l’équipe de France mais l’équipe de France ne nous appartient pas ; le drapeau est au-dessus de nous. Avec les Jeux à Paris, c’est important, car nos athlètes seront scrutés. C’est une chance, il faut s’approprier le “home advantage”. Dans les sports collectifs, jouer à domicile est toujours un avantage car le public nous pousse. Il faut que les cavaliers le comprennent et l’acceptent, c’est tout le travail jusqu’aux Jeux. ”
Pauline Basquin
“ J'ai trouvé Sertorius de Rima Z*IFCE très énergique et tonique, donc je suis contente. Lors du premier jour de stage, il a pris tranquillement ses marques avec un travail de locomotion au galop. Le lendemain, c’était plus de la technique et je l’ai trouvé tout de suite très disponible. L’objectif sur les prochains concours est de répéter nos performances de Fontainebleau et Compiègne, tout en essayant d’améliorer le travail au galop et au piaffer, mais sans s’affoler. Nous allons conserver la ligne de conduite décidée avec Jan en cherchant à faire progresser Sertorius petit à petit, en le respectant et lui donnant le temps de trouver les solutions par lui-même. ”
Alexandre Ayache
“ Les stages se passent toujours très bien. Nous sommes en milieu de saison donc on effectue les derniers réglages en cherchant à améliorer ce qui peut l’être. Jolene est en super forme ! Il faut maintenant la garder ainsi. L’idée est de présenter des reprises propres au CDI 4* du Mans, en peaufinant certains points identifiés. On ne va pas mettre les gazs tout de suite mais faire comme la saison dernière, à savoir monter en puissance crescendo pour être prêts au moment où on aura besoin de nous. Le programme des prochaines semaines dépendra de cette compétition. ”
Corentin Pottier
“ Ce stage s’est très bien déroulé. Ce n’est pas simple de trouver des dates dans un calendrier qui est très chargé pour tout le monde en cette année olympique. Nous sommes juste avant le CDI 4* du Mans, Jan est un intervenant qui sait s’adapter au mieux au programme des chevaux pour que ce soit le plus proche possible de leur routine. C’est un vrai travail conjoint avec de l’échange, c’est agréable. L’objectif était de travailler les bases, sans trop en faire, afin de mettre les chevaux dans de bonnes conditions en vue de la compétition en fin de semaine. Gotilas du Feuillard est en forme ! Il a eu des vacances après les deux semaines à Fontainebleau et Compiègne. Il est sur le pont pour la fin de saison. Actuellement, je le trouve particulièrement content de s'entraîner chaque jour, c’est plaisant. ”
Arnaud Serre
“ Ce stage s’est bien passé et nous sommes contents de nous retrouver, de vivre en groupe ensemble. L’apport de Jan Nivelle est précieux ; c’est vraiment très respectueux dans la manière de monter les chevaux, dans le bien-être et donc cela me convient, et à tout le monde je pense ! Cette semaine, au CDI 4* du Mans, je présenterai le Spécial avec James Bond de Massa pour préparer les Jeux. Pour la suite, nous irons certainement à Rotterdam, puis on établira une feuille de route personnalisée avec le staff .”
Alizée Roussel
“ Ce stage s’est bien passé, c’était chouette ! C’est un peu mon premier regroupement avec les grands, j’avais déjà participé aux détections. Là, ce sont les couples de la liste plus réduite qui sont présents. Pour moi, c’est aussi un retour à Lamotte, notamment avec Camille Judet Chéret qui à mon âge et avec qui j’ai passé mes années à poney. Cela nous rappelle plein de souvenirs ! On venait ici ensemble participer aux championnats de France. J’y ai obtenu un titre et plusieurs médailles… Cela fait quelque chose de revenir et de voir les améliorations du site. Le Parc équestre fédéral est immense, il y a de nombreuses aires de travail, des salles de réunion, un hôtel, de la restauration, etc. C’est extrêmement pratique ! ”
Communiqué FFE
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