Les centres équestres en grande difficulté
En Normandie, 683 centres équestres sont directement menacés !
L’équitation a cette particularité qu’elle est agricole par nature avec une mission sportive, éducative et touristique. Derrière ces petites exploitations de proximité, on retrouve majoritairement des entreprises à taille humaine.
Contrairement aux autres structures sportives type Football ou Athlétisme par exemple, les dirigeants de centres équestres – agriculteurs et principalement organisés sous forme d’entreprise – doivent, malgré l’interdiction de recevoir du public, poursuivre leurs activités afin d’apporter les soins nécessaires à la santé et au bien-être des équidés.
Dans le contexte sanitaire actuel, l’arrêté du 15 mars 2020 a contraint l’ensemble des structures équestres accueillant du public à fermer leur établissement les privant ainsi de leur principale source de revenus. Cette situation économique est d’autant plus grave, qu’elle arrive à la saison printanière, période clé pour nos clubs. En effet, le climat de notre belle région, les contraints souvent à passer un hiver au ralenti. La plupart de nos structures réalisent la plus grosse partie de leurs recettes annuelles lors des vacances de Printemps grâce à l’accueil de touristes et de stages sportifs.
Le calendrier de concours est également orienté de telle sorte que le gros de l’activité ait lieu entre les mois de Mars et d’Octobre. Or, tous les concours sont suspendus jusqu’à nouvel ordre et cela depuis le mois de mars. Si l’on considère uniquement les mois de mars et d’avril en Normandie, cela représente l’annulation d’une centaine de compétitions sur le territoire normand. Nos structures adhérentes orientées principalement vers la compétition sportive sont également très durement impactées par cette crise. Au jour où nous écrivons ces lignes, nous n’avons aucune visibilité sur la reprise de la compétition. Tous les Championnats sont annulés ou reportés.Â
A la suite de l’annonce du 15 mars, un second arrêté en date du 20 mars, a interdit l’accès des structures équestres aux propriétaires de chevaux en pension, laissant ainsi le soin aux dirigeants  de s’occuper au quotidien de ces équidés placés sous leur responsabilité. Cette seconde étape nécessaire dans la lutte contre l’épidémie du coronavirus impose une charge de travail supplémentaire sur les responsables de structures équestres qui dans de nombreux cas sont confinés chez eux avec leurs enfants avec les conséquences que cela implique.
Il faut savoir qu’un cheval au box uniquement logé et nourri par la structure d’accueil (c’est à dire sans le travail quotidien d’un cavalier salarié de la structure) coûte en moyenne 300 euros par mois entre l’alimentation, l’eau, l’électricité, le foin, la paille, la main d’œuvre et les charges liées au fonctionnement de la structure. Ce même cheval ne peut pas rester enfermé dans son box 24/7 au risque de développer différentes pathologies physiques (coliques, boiteries, stress, tic, etc.). Les animaux ont besoin d’être sortis au quotidien ce qui implique des ressources humaines.
Ainsi, les personnels doivent poursuivre leur travail auprès des chevaux et de ce fait ces entreprises ont peu recours au chômage partiel. Le Comité régional a observé ces trois dernières semaines que de nombreux établissements font même face à une augmentation des coûts afin de maintenir l’activité physique des équidés pendant l’absence obligée des cavaliers et des propriétaires de chevaux en pension en ayant recours à des prestataires de service pour les aider à s’occuper de tout le cheptel.
Nous avons également de nombreux exemples de structures où les dirigeants se retrouvent à deux pour sortir tous les jours plus de quarante chevaux et poneys tout en ayant leurs enfants à la maison. Ce genre de situation se retrouve dans tous les départements de notre région et met en danger les hommes et les chevaux à cause d’une surcharge de travail considérable.
Des exemples précis de l’impact du COVID-19 sur nos adhérents :Â
- Plus aucune séance d’équitation les mercredi et samedi (deux jours clés dans l’activité des clubs)
- Plus aucun accueil de groupe (scolaires, personnes en situation de handicap, Epadh, projets sociaux, etc.)
- Les compétitions étant annulées, perte sèche des revenus liés à cette activité
- Les activités de Tourisme Equestre sont à l’arrêt total mettant ainsi en grand danger les 42 Centres de Tourisme équestre installées en Normandie ainsi qu’une partie de nos clubs qui ont pour beaucoup développé des offres touristiques pour la clientèle saisonnière
- Les organisateurs de concours sont contraints d’annuler leurs dates 2020
- Pour les structures disposant d’hectares de prairie, il y a la possibilité de mettre leur cavalerie de club au champ ce qui réduit le coût d’entretien et le temps de travail mais va les empêcher (si la situation dure) de faire du foin sur ces parcelles pour l’hiver à venir ;   Le manque de visibilité quant à la reprise des activités créé également un stress immense sur nos dirigeants de structure.Â
Des charges fixes qui continuent de tomber :
- Alimentation des chevaux
- Soins quotidiens
- Main d’œuvreÂ
- InvestissementsÂ
En grand danger et menacée, notre filière lance un cri d’alarme à l’Etat et aux collectivités locales. La Fédération Française d’Equitation et ses antennes régionales et départementales se mobilisent afin de faire remonter aux collectivités les besoins au jour le jour de nos adhérents et proposer des solutions.
Ainsi, nous souhaiterions que soient misent en place :
Des mesures d’urgence :
- Créer un fond de solidarité local pour permettre aux dirigeants de subvenir aux besoins en nourriture et en main d’œuvre pour les soins aux équidés
- Mettre à la disposition des clubs les terres en jachère gérées par les collectivités.
Des mesures à court terme :
- AU NIVEAU NATIONAL : Retour à la TVA à 5,5% pour l’ensemble des activités équestres afin de retrouver de la trésorerie dès la reprise des activités. Ce taux de TVA a été applicable jusqu’en 2013 et, en raison de la condamnation de la France par la Cour de Justice Européenne, n’a pas pu être maintenu ;
- AU NIVEAU NATIONAL : Réactivation du Fonds Equitation initié par l’Etat en 2014 ;
- AU NIVEAU LOCAL : Aides spécifiques Régionales et Départementales pour sauver le secteur agricole et la filière équine qui est trop souvent exclue des dispositifs et représente une forte valeur ajoutée dans le tissu économique, social et environnemental ;
- AU NIVEAU LOCAL : L’engagement des collectivités à soutenir les projets d’équitation scolaire et parascolaire (classes vertes, centres de vacances, etc.) dès la rentrée de septembre 2020 ;   Â
- AU NIVEAU LOCAL : La relocalisation des fonds qui auraient dû être dédiés aux compétitions internationales sur le territoire et qui n’auront pas lieu en 2020 vers la relance des activités de l’Equitation.
Au niveau du COREN, nous avons recensé les besoins des clubs depuis le début du confinement afin de faire remonter des informations et des exemples concrets aux collectivités et d’élaborer des solutions pertinentes. Nous sommes très souvent confrontés au problème du cas par cas. Chacun ayant une situation unique.Â
Nous allons prochainement lancer une plateforme de mise en relation entre professionnels afin que des prestataires de service puissent entrer en contact avec des clubs à la recherche de main d’œuvre. Nous sommes également à la recherche d’agriculteurs ayant des hectares de pâture à mettre à disposition des clubs afin que ces derniers puissent mettre leurs chevaux dehors et faire baisser la charge de travail. Sur Facebook : "Les clubs normands s'organisent durant le confinement".
Nous tenons également à rappeler à tout le monde que le bénévolat n’est possible que lorsqu’il s’agit s’une structure associative.
Crise sanitaire : les structures équestres franciliennes en grande difficulté
• Des milliers d’emplois menacés pour le 1er employeur du milieu sportif   Â
• Un risque sanitaire pour 400 000 poneys et chevauxÂ
La crise sanitaire a obligé l’ensemble des structures équestres accueillant du public (centre équestre, poney-club, écuries de propriétaires, centres de tourisme équestre, organisateurs de manifestations…) à fermer leur établissement depuis le dimanche 15 mars.
A la différence d’autres secteurs, la fermeture des établissements équestres ne signifie pas pour autant que le travail s'y est arrêté. Bien au contraire, alors même que les structures n’ont plus d'activité, et donc plus de recettes, elles doivent assumer financièrement l'entretien de la cavalerie et payer, voire embaucher, du personnel pour cela, à la différence d’autres sports qui n’ont eu qu’à stoker leur matériel (ballons, raquettes…).
Cette situation plonge un grand nombre de structures dans une situation critique. Les mesures annoncées par le Gouvernement (activité partielle, report de charges, Fonds de solidarité…) s’appliquent difficilement à notre secteur du fait de la nécessaire permanence d’activité liée à la surveillance et l’entretien des équidés. Si les établissements peuvent difficilement absorber ces charges pour le mois de mars, ils n’y parviendront pas au mois d’avril, ce qui – outre le risque économique – fait courir un risque sanitaire supplémentaire pour les 400.000 poneys et chevaux qu’ils hébergent.
En grand danger et menacée, la filière lance un cri d’alarme à l’Etat et aux collectivités locales pour :
• TVA à 5.5% pour l’ensemble des activités équestres afin de retrouver de la trésorerie dès la reprise des acticités
Taux de TVA applicable jusqu’en 2013 et qui en raison de la condamnation de la France par la Cour de justice de l’Union européenne n’a pu être maintenu.Â
• Réactivation du Fond Equitation initié par l’Etat en 2014
• Aides spécifiques Départementales et Régionales pour sauver un secteur agricole qui représente un tissu économique local à forte valeur ajoutée sociale et environnementale. Â
Un courrier du Président de la Fédération Française d’Equitation, Monsieur Serge Lecomte, et du Président du Comité Régional d’Equitation d’Ile-de-France, a été envoyé à l’ensemble des élus franciliens (Région, Départements, Maires, Députés, Sénateurs…) afin qu’ils puissent répondre à cette détresse pour sauver les emplois, éviter la faillite de centaines de structures équestres et la mise au rebut de milliers de poneys et chevaux.
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