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Les chevaux de sport et les cavaliers malades du dopage

Tribune Par arrêt de la commission disciplinaire d'appel de lutte contre le dopage de la SHF, je suis interdit de compétition durant 12 mois à compter du 6 décembre 2010, c'est-à-dire que je ne peux plus durant cette période exercer mon métier.  
Les circonstances qui ont amené à cette situation ainsi que les attendus de ma condamnation méritent d'être contés.
Le cheval qui n'a jamais eu le moindre problème de santé est victime le 31 juillet d'une bénigne colique liée à l'arrivée de paille d'orge à l'écurie. Compte tenu de la qualité du cheval et des consignes générales du propriétaire, le vétérinaire intervient et à titre de précaution fait une injection de Flumixine.
Le 5 août 2010, lors de l'inter-régional de Compiègne, le cheval double sans-faute, est contrôlé positif à ce médicament. A cette date le cheval était déjà qualifié pour Fontainebleau et n'aurait jamais participé à ce concours si nous avions été prévenu des conséquences possibles de cette injection.
Lors de l'audition de la SHF le 6 décembre 2010 par la commission disciplinaire, sûr de ma bonne foi, je me présente seul sans dossier préparé. Cette attitude manifestement n'a pas plu aux membres de la commission qui, à tort, l'ont peut être trouvé désinvolte et a ma grande surprise je suis condamné : mise à pied pour une durée d'un an en épreuves SHF et FFE, cheval interdit de concours 1 an en épreuves SHF et FFE.
La commission d'appel FFE réunie le 25 janvier 2011, malgré la présentation d'un dossier très complet et bien étayé confirme le premier jugement avec des attendus extrêmement surprenants que je souhaite présenter.
En effet, la commission d'appel reconnaît que je n'étais pas au courant de l'affection et du traitement dont le cheval avait fait l'objet, mais considère que je suis coupable d'une grave négligence pour ne pas m'être renseigné sur l'état du cheval compte tenu de ma qualification de cavalier soigneur.
Chacun jugera de l'équité de cette condamnation sachant qu'en aucun cas on ne saurait mettre en cause l'intégrité, la loyauté ou la bonne foi de Monsieur le professeur Chary dont tous connaissent le passé professionnel sans tâche, de même que l'on ne peut suspecter d'arrières pensées politiciennes ou personnelles Monsieur Bruno Mellet compte tenu des responsabilités très importantes qui sont les siennes au sein de la SHF.
Mais au-delà de mon cas personnel, il est évident que ce type de situation peut concerner tout cavalier, non seulement qui monte un cheval au pied levé, ce qui n'était pas mon cas, mais aussi qui utilise pour ses chevaux les boxes mis à disposition par la SHF très souvent malpropres et rarement curés. Et que dire d'un acte de malveillance toujours possible par bêtise, par jalousie ou par vengeance.
Pour aller en concours aujourd'hui et ne prendre aucun risque il faut donc faire les boxes en arrivant, vérifier les mangeoires, désinfecter l'ensemble et placer un vigile à plein temps devant la porte du boxe.
Je soutiens bien entendu la lutte contre le dopage qui est un fléau du sport en général, encore faut-il qu'il y ait une égalité de traitement. Si l'on en croit des rumeurs qui circulent ces dernières années dans notre milieu, les sentences prononcées, quand elles le sont, diffèrent diamétralement suivant les personnes ou les chevaux concernés.
Peut-être a-t-on voulu faire un exemple avec moi. Je pense que je ne le méritais pas et je remercie Olivier Jouanneteau ainsi que nos propriétaires de m'avoir gardé toute leur confiance.
Je ne puis cependant m'empêcher de penser à la morale de la fable de Jean De La Fontaine Les animaux malades de la peste :
«  Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».
 
Stéphane Rage
03/06/2011

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