Les chevaux du roi et le roi des chevaux
par Jean-Louis GouraudDe toutes les idées lancées - il faut bien le dire : souvent n’importe comment - par Nicolas Sarkozy, il en est une qui avait, dès le départ, assez peu de chances d’aboutir : la
Photo 1 sur 2
création d’une Union Pour la Méditerranée, dans laquelle on aurait vu soudain, comme par enchantement, s’apaiser les tensions entre tous les riverains, se réconcilier Turcs et Grecs, Algériens et Marocains, Juifs et Arabes, par la seule grâce, le seul charme ou la seule volonté d’une espèce de nouvel Aladin, dont le bon génie, conseiller à l’Elysée, s’appelle Hervé Guaino.
Pour relancer une affaire qui a si mal commencé, Sarkozy serait, dit-on, à la recherche d’une idée forte, d’une action d’éclat, susceptible de faire sinon l’unanimité du moins des étincelles. De source sûre, il aurait ainsi l’intention, complètement loufoque, de réunir un jour, sur les Champs Elysées, pour les faire défiler ensemble, des détachements algériens, marocains… et israéliens ! À l’occasion, par exemple, d’une prochaine fête nationale du 14 juillet.
S’il se confirmait qu’un tel projet hante réellement l’esprit du Président français, il faudrait s’inquiéter. Cela prouverait - au moins - que la boîte à idées élyséenne est tragiquement vide.
Devant une telle situation, puis-je, pour ma modeste part, faire une proposition ? Lancer une idée peut-être un peu surprenante, mais en tout cas moins farfelue que celle du défilé sur les Champs Elysées : la création d’une union méditerranéenne du cheval et de l’équitation, dont il faudrait proposer au Maroc de prendre la direction.
Cette perspective - cavalière, bien sûr - m’est apparue comme une sorte d’évidence, lorsque j’ai assisté, le mardi 20 octobre en début d’après-midi, à l’inauguration, par le Roi Mohamed VI en personne, du deuxième Salon du Cheval d’el Jadida.
El Jadida - moins de 100 kilomètres au sud de Casablanca - c’est un peu le Deauville du Maroc. Située au bord de l’océan, la ville (que les Portugais avaient appelée Mazagan) est au cœur d’une région où, comme la Normandie en France, l’on élève des chevaux depuis toujours, et d’où sortent les meilleurs produits du pays. À cela s’ajoute que la cité abrite un des moussem les plus courus du pays (Moulay Abdallah Anghar), qui rassemble chaque année plus de mille cavaliers, venus de toutes les régions du royaume.
Il y a quelques temps, un hippodrome, baptisé « Princesse Lalla Malika », a été construit ici, sur une vingtaine d’hectares, en bord de mer, un peu à l’écart de la ville, à l’intérieur duquel le jeune souverain a décidé de créer un nouveau Salon du Cheval dont la première édition, l’année dernière, a remporté un formidable succès populaire : plus de 100’000 visiteurs en moins d’une semaine ! (À titre de comparaison, le Salon du Cheval de Paris peine à accueillir 120’000 visiteurs en neuf jours, dont deux week-ends). Le succès, cette année, s’est confirmé : la foule des visiteurs a frôlé le chiffre de 150’000.
Il faut dire que tout avait été conçu pour que le déplacement en vaille la peine. Chaque région du Maroc y présentait ses richesses dans le domaine de l’élevage, de l’artisanat ou du tourisme équestre. Chaque institution liée à ces activités y avait également installé un stand : la Fédération équestre, les associations d’éleveurs, les sociétés de courses, ainsi que, bien sûr, ces grands utilisateurs de chevaux que sont, au Maroc, la police, la gendarmerie, l’armée et, primus inter pares, la garde royale.
Quelques exposants privés (selliers, laboratoires pharmaceutiques, et autres) y montraient leurs meilleures réalisations, tel cet entrepreneur français, Philippe Ploquin, venu présenter une pièce d’orfèvrerie extraordinaire, glorifiant la dynastie alouite : sur un miroir de près d’un mètre de diamètre, vingt-deux chevaux cabrés sont censés symboliser les vingt-deux sultans et rois de ce nom, surmontés d’un plateau où dix chevaux, cabrés eux aussi, célèbrent les dix années de pouvoir du souverain actuel, d’où émerge un petit cheval habillé d’or, qui n’est autre, on s’en serait douté, que le tout jeune prince héritier, Moulay Hassan !
Il y avait-là , surtout, plusieurs centaines de chevaux de toutes races - barbe, arabe, arabe-barbe, anglo-arabe, principalement - et de races incertaines, comme le sont souvent les vaillantes montures utilisées pour la fantasia (Un mot, soit dit en passant, d’origine mystérieuse, mais en tout cas étrangère, que les Marocains ont décidé de remplacer par le terme, plus couleur-locale, c’est vrai, de tbourida). On pouvait même y contempler une grosse bête étrange, monumentale, trois ou quatre fois plus volumineuse que les petits chevaux du coin : un magnifique percheron gris pommelé, amené ici par les Haras Nationaux français. Dans la foule des curieux, combien savaient que dans les veines de cet énorme bestiau coule, depuis le XVIIIe siècle, un peu de sang arabe ?
En dehors des expositions et des exhibitions de fantasia, on pouvait se distraire de mille façons : démonstrations de maréchalerie, baptême de poney pour les enfants - et, par-dessus tout, une succession de spectacles équestres internationaux du meilleur niveau.
C’est en assistant à cette succession de numéros extraordinaires ce 20 octobre que s’imposa à moi, comme sans doute à toute l’assistance, y compris à la personne du roi, la réalité d’une certaine unité méditerranéenne, d’une communauté façonnée par le cheval. Lorsqu’entrèrent sur scène les magnifiques andalous dits « de pure race espagnole » menés en main par les écuyers magiciens de l’Ecole Royale de Jerez, comment ne pas voir dans ces animaux au chanfrein légèrement busqué, à l’encolure puissante, l’évident cousinage avec les chevaux barbes ? C’est-à -dire berbères. C’est-à -dire d’Afrique du Nord. C’est-à -dire d’ici !?
Lorsqu’entrèrent ensuite, dans la vaste carrière de présentation, les cavaliers de Zaouit Cheikh (une localité du Moyen-Atlas) vêtus de blanc et d’or, debout sur leurs étriers, montés sur de fringants petits chevaux gris au bec rose, à la crinière en panache, sellés et bridés de harnachements somptueux, comment ne pas songer à leurs lointains ancêtres, qui, en l’an 711 de l’ère chrétienne, servirent de fer de lance à la conquête musulmane ? C’étaient, dit-on, des Zénètes, une tribu berbère venue des profondeurs libyennes. Leur façon si particulière de monter, étriers courts, fut appelée en Espagne « jinete » (déformation de zénète) et leurs montures, mariées aux chevaux locaux, des « genets » (déformation de jinete) !
Comment ne pas se souvenir que, bien avant eux déjà , Hannibal était passé par là , remonté en chevaux numides (berbères), qui laissèrent des traces sur tout le pourtour méditerranéen : en France, sans doute (les petits chevaux de Camargue), en Italie sûrement. Croisés aux chevaux étrusques, ils firent souche en Campanie - c’était cela, les délices de Capoue ! - et eurent pour lointains descendants les fameux chevaux napolitains, sur lesquels naquit, à la Renaissance, cette équitation dite de haute-école qui, plus tard, fut portée à la perfection par des maîtres tels Monsieur de Pluvinel, le professeur d’équitation du roi de France.
Comment ne pas ressentir qu’on est ici, au Maghreb, au cœur d’une civilisation, au centre d’un foyer dont le feu s’est propagé sur une grande partie du pourtour méditerranéen, et dont le véhicule fut incontestablement ce petit cheval local dont on a eu le plaisir de voir, à El Jadida, quelques beaux spécimens, spécialement au lendemain de l’inauguration du Salon, lors du Championnat National du cheval barbe, dont l’incontestable vainqueur fut un admirable étalon bai brun de deux ans, appelé Seyf el Boraq et appartenant à M. Anas Jamaï Ghizlani.
La qualité moyenne des produits présentés au cours de ce Championnat prouve que le Maroc est, en la matière, sur le bon chemin. Si le père de l’actuel souverain avait un léger penchant pour la race dite arabe (dont les meilleures souches, paradoxalement, se trouvent en Europe ou aux Etats-Unis, ce qui impose aux éleveurs arabes d’importer leurs étalons et leurs poulinières !), le jeune roi, lui, a marqué sa préférence pour le cheval local, le barbe, dont il encourage l’élevage, et au prestige duquel il veille personnellement. J’en prends pour indice le fait que Mohammed VI, ayant appris que le dernier étalon barbe possédé par les Haras Nationaux français s’était éteint récemment, profita de la présence à el Jadida de Franck Le Mestre, fringant directeur opérationnel du haras du Pin (« le Versailles du cheval »), pour lui annoncer, au cours d’une audience accordée le jour même de l’inauguration du Salon, qu’il offrait à la France un superbe étalon gris rouanné de six ans baptisé Ouadoud.
La France est, pour des raisons historiques évidentes, le pays « hors berceau » où la concentration de chevaux barbes est la plus forte. Raison pour laquelle elle fut admise à faire partie des cofondateurs d’une organisation unique en son genre, l’OMCB : Organisation Mondiale du Cheval Barbe.
Je peux en parler savamment : ce sympathique « machin » a été créé à mon initiative avec la complicité d’un brillant vétérinaire algérien, Rachid Benaïssa, devenu depuis ministre de l’agriculture, à l’issue d’un colloque organisé à Alger en 1987, auquel j’avais convié tout ce que l’univers comptait comme spécialistes, ou simples amateurs, du cheval barbe : historiens, zoologues, éleveurs et cavaliers originaires d’une douzaine de pays, presque tous riverains de la Méditerranée.
Malgré les incessantes chamailleries qui opposent depuis plus de vingt ans l’Algérie au Maroc, l’institution continue à fonctionner, vaille que vaille : l’Algérie, ainsi que la Tunisie, ont envoyé un délégué à el Jadida où devait se tenir, en marge du Salon, une réunion de l’organisation. La réunion a eu lieu. Il n’y a pas eu de morts. Preuve, Monsieur le Président Sarkozy, que le cheval - cet animal sur lequel vous ne détestez pas vous exhiber - peut constituer le ciment que vous recherchez pour consolider votre Union Pour la Méditerranée.
Pour relancer une affaire qui a si mal commencé, Sarkozy serait, dit-on, à la recherche d’une idée forte, d’une action d’éclat, susceptible de faire sinon l’unanimité du moins des étincelles. De source sûre, il aurait ainsi l’intention, complètement loufoque, de réunir un jour, sur les Champs Elysées, pour les faire défiler ensemble, des détachements algériens, marocains… et israéliens ! À l’occasion, par exemple, d’une prochaine fête nationale du 14 juillet.
S’il se confirmait qu’un tel projet hante réellement l’esprit du Président français, il faudrait s’inquiéter. Cela prouverait - au moins - que la boîte à idées élyséenne est tragiquement vide.
Devant une telle situation, puis-je, pour ma modeste part, faire une proposition ? Lancer une idée peut-être un peu surprenante, mais en tout cas moins farfelue que celle du défilé sur les Champs Elysées : la création d’une union méditerranéenne du cheval et de l’équitation, dont il faudrait proposer au Maroc de prendre la direction.
Cette perspective - cavalière, bien sûr - m’est apparue comme une sorte d’évidence, lorsque j’ai assisté, le mardi 20 octobre en début d’après-midi, à l’inauguration, par le Roi Mohamed VI en personne, du deuxième Salon du Cheval d’el Jadida.
El Jadida - moins de 100 kilomètres au sud de Casablanca - c’est un peu le Deauville du Maroc. Située au bord de l’océan, la ville (que les Portugais avaient appelée Mazagan) est au cœur d’une région où, comme la Normandie en France, l’on élève des chevaux depuis toujours, et d’où sortent les meilleurs produits du pays. À cela s’ajoute que la cité abrite un des moussem les plus courus du pays (Moulay Abdallah Anghar), qui rassemble chaque année plus de mille cavaliers, venus de toutes les régions du royaume.
Il y a quelques temps, un hippodrome, baptisé « Princesse Lalla Malika », a été construit ici, sur une vingtaine d’hectares, en bord de mer, un peu à l’écart de la ville, à l’intérieur duquel le jeune souverain a décidé de créer un nouveau Salon du Cheval dont la première édition, l’année dernière, a remporté un formidable succès populaire : plus de 100’000 visiteurs en moins d’une semaine ! (À titre de comparaison, le Salon du Cheval de Paris peine à accueillir 120’000 visiteurs en neuf jours, dont deux week-ends). Le succès, cette année, s’est confirmé : la foule des visiteurs a frôlé le chiffre de 150’000.
Il faut dire que tout avait été conçu pour que le déplacement en vaille la peine. Chaque région du Maroc y présentait ses richesses dans le domaine de l’élevage, de l’artisanat ou du tourisme équestre. Chaque institution liée à ces activités y avait également installé un stand : la Fédération équestre, les associations d’éleveurs, les sociétés de courses, ainsi que, bien sûr, ces grands utilisateurs de chevaux que sont, au Maroc, la police, la gendarmerie, l’armée et, primus inter pares, la garde royale.
Quelques exposants privés (selliers, laboratoires pharmaceutiques, et autres) y montraient leurs meilleures réalisations, tel cet entrepreneur français, Philippe Ploquin, venu présenter une pièce d’orfèvrerie extraordinaire, glorifiant la dynastie alouite : sur un miroir de près d’un mètre de diamètre, vingt-deux chevaux cabrés sont censés symboliser les vingt-deux sultans et rois de ce nom, surmontés d’un plateau où dix chevaux, cabrés eux aussi, célèbrent les dix années de pouvoir du souverain actuel, d’où émerge un petit cheval habillé d’or, qui n’est autre, on s’en serait douté, que le tout jeune prince héritier, Moulay Hassan !
Il y avait-là , surtout, plusieurs centaines de chevaux de toutes races - barbe, arabe, arabe-barbe, anglo-arabe, principalement - et de races incertaines, comme le sont souvent les vaillantes montures utilisées pour la fantasia (Un mot, soit dit en passant, d’origine mystérieuse, mais en tout cas étrangère, que les Marocains ont décidé de remplacer par le terme, plus couleur-locale, c’est vrai, de tbourida). On pouvait même y contempler une grosse bête étrange, monumentale, trois ou quatre fois plus volumineuse que les petits chevaux du coin : un magnifique percheron gris pommelé, amené ici par les Haras Nationaux français. Dans la foule des curieux, combien savaient que dans les veines de cet énorme bestiau coule, depuis le XVIIIe siècle, un peu de sang arabe ?
En dehors des expositions et des exhibitions de fantasia, on pouvait se distraire de mille façons : démonstrations de maréchalerie, baptême de poney pour les enfants - et, par-dessus tout, une succession de spectacles équestres internationaux du meilleur niveau.
C’est en assistant à cette succession de numéros extraordinaires ce 20 octobre que s’imposa à moi, comme sans doute à toute l’assistance, y compris à la personne du roi, la réalité d’une certaine unité méditerranéenne, d’une communauté façonnée par le cheval. Lorsqu’entrèrent sur scène les magnifiques andalous dits « de pure race espagnole » menés en main par les écuyers magiciens de l’Ecole Royale de Jerez, comment ne pas voir dans ces animaux au chanfrein légèrement busqué, à l’encolure puissante, l’évident cousinage avec les chevaux barbes ? C’est-à -dire berbères. C’est-à -dire d’Afrique du Nord. C’est-à -dire d’ici !?
Lorsqu’entrèrent ensuite, dans la vaste carrière de présentation, les cavaliers de Zaouit Cheikh (une localité du Moyen-Atlas) vêtus de blanc et d’or, debout sur leurs étriers, montés sur de fringants petits chevaux gris au bec rose, à la crinière en panache, sellés et bridés de harnachements somptueux, comment ne pas songer à leurs lointains ancêtres, qui, en l’an 711 de l’ère chrétienne, servirent de fer de lance à la conquête musulmane ? C’étaient, dit-on, des Zénètes, une tribu berbère venue des profondeurs libyennes. Leur façon si particulière de monter, étriers courts, fut appelée en Espagne « jinete » (déformation de zénète) et leurs montures, mariées aux chevaux locaux, des « genets » (déformation de jinete) !
Comment ne pas se souvenir que, bien avant eux déjà , Hannibal était passé par là , remonté en chevaux numides (berbères), qui laissèrent des traces sur tout le pourtour méditerranéen : en France, sans doute (les petits chevaux de Camargue), en Italie sûrement. Croisés aux chevaux étrusques, ils firent souche en Campanie - c’était cela, les délices de Capoue ! - et eurent pour lointains descendants les fameux chevaux napolitains, sur lesquels naquit, à la Renaissance, cette équitation dite de haute-école qui, plus tard, fut portée à la perfection par des maîtres tels Monsieur de Pluvinel, le professeur d’équitation du roi de France.
Comment ne pas ressentir qu’on est ici, au Maghreb, au cœur d’une civilisation, au centre d’un foyer dont le feu s’est propagé sur une grande partie du pourtour méditerranéen, et dont le véhicule fut incontestablement ce petit cheval local dont on a eu le plaisir de voir, à El Jadida, quelques beaux spécimens, spécialement au lendemain de l’inauguration du Salon, lors du Championnat National du cheval barbe, dont l’incontestable vainqueur fut un admirable étalon bai brun de deux ans, appelé Seyf el Boraq et appartenant à M. Anas Jamaï Ghizlani.
La qualité moyenne des produits présentés au cours de ce Championnat prouve que le Maroc est, en la matière, sur le bon chemin. Si le père de l’actuel souverain avait un léger penchant pour la race dite arabe (dont les meilleures souches, paradoxalement, se trouvent en Europe ou aux Etats-Unis, ce qui impose aux éleveurs arabes d’importer leurs étalons et leurs poulinières !), le jeune roi, lui, a marqué sa préférence pour le cheval local, le barbe, dont il encourage l’élevage, et au prestige duquel il veille personnellement. J’en prends pour indice le fait que Mohammed VI, ayant appris que le dernier étalon barbe possédé par les Haras Nationaux français s’était éteint récemment, profita de la présence à el Jadida de Franck Le Mestre, fringant directeur opérationnel du haras du Pin (« le Versailles du cheval »), pour lui annoncer, au cours d’une audience accordée le jour même de l’inauguration du Salon, qu’il offrait à la France un superbe étalon gris rouanné de six ans baptisé Ouadoud.
La France est, pour des raisons historiques évidentes, le pays « hors berceau » où la concentration de chevaux barbes est la plus forte. Raison pour laquelle elle fut admise à faire partie des cofondateurs d’une organisation unique en son genre, l’OMCB : Organisation Mondiale du Cheval Barbe.
Je peux en parler savamment : ce sympathique « machin » a été créé à mon initiative avec la complicité d’un brillant vétérinaire algérien, Rachid Benaïssa, devenu depuis ministre de l’agriculture, à l’issue d’un colloque organisé à Alger en 1987, auquel j’avais convié tout ce que l’univers comptait comme spécialistes, ou simples amateurs, du cheval barbe : historiens, zoologues, éleveurs et cavaliers originaires d’une douzaine de pays, presque tous riverains de la Méditerranée.
Malgré les incessantes chamailleries qui opposent depuis plus de vingt ans l’Algérie au Maroc, l’institution continue à fonctionner, vaille que vaille : l’Algérie, ainsi que la Tunisie, ont envoyé un délégué à el Jadida où devait se tenir, en marge du Salon, une réunion de l’organisation. La réunion a eu lieu. Il n’y a pas eu de morts. Preuve, Monsieur le Président Sarkozy, que le cheval - cet animal sur lequel vous ne détestez pas vous exhiber - peut constituer le ciment que vous recherchez pour consolider votre Union Pour la Méditerranée.
Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous