Les coliques simples et de gravité moyenne : causes et pronostic

- les coliques « simples », de pronostic encourageant
Dans cette catégorie, les coliques spasmodiques, qui passent généralement après une injection d’antispasmodiques.
Les stases peuvent aussi être classées ici. La plus fréquente des stases est l’impaction de la courbure pelvienne : le bien connu « bouchon de paille », mais il y bien d’autres sites d’impactions.
Dans le cas des stases, l’utilisation des antispasmodiques vrais (produits à base de butylscopolamine) est contre-indiquée car ces antispasmodiques stoppent le transit, qui doit au contraire être relancé. Les produits à base de butylscopolamine ne doivent pas être utilisés en première intention, il faut toujours préférer des antispasmodiques moins forts (produits à base de dipyrone) en première intention.
Les stases peuvent mettre jusqu’à quatre à cinq jours avant de passer. Ce qui nécessite parfois une hospitalisation pour suivre et corriger la déshydratation souvent associée. Perfuser correctement un cheval, nécessite de lui passer des volumes importants : par exemple pour un cheval de 500 kg déshydraté modérément à 5 %, il faut passer minimum 30 L pour couvrir les besoins d’entretien (ce qu’il boit tous les jours) plus minimum 25 L pour corriger la déshydratation, soit minimum 55 L de perfusion par jour, ce qui n’est réalisable qu’en milieu hospitalier.

- les coliques de gravité moyenne, de pronostic réservé
Dans cette catégorie, on trouvera essentiellement les déplacements simples, i.e. sans torsion, du côlon : déplacement à gauche avec plus ou moins ?un entrappement néphro-splénique, déplacement vers l’avant ou rétroflexion de la courbure pelvienne ou déplacement à droite.
Les signes de coliques sont généralement plus violents, notamment au moment où le déplacement se produit. ?Il faut particulièrement être alarmé lorsqu’on retrouve un cheval calme mais présentant de nombreux escarres (notamment au niveau de la tête). Ces coups sont survenus au moment où le cheval s’est roulé violemment, de douleur. Dans ce cas, il n’y a plus une minute à perte, téléphoner d’urgence à la clinique.
Suivant la précocité du diagnostic et surtout suivant le bilan clinique de l’animal (douleur gérable ou non, analyses sanguines acceptables ou non), les déplacements peuvent être soit initialement traités médicalement ou être primitivement des indications chirurgicales.
Les chevaux présentant des déplacements simples devraient toujours être emmenés en clinique car il existe un risque non négligeable de voir ces coliques s’aggraver en torsion du côlon, qui sont des indications de chirurgie précoce.
Globalement, les taux de survie pour les déplacements simples du côlon sont assez encourageants, de l’ordre de 75 %. En revanche, pour chaque cas particulier, on ne peut jamais écarter la possibilité de rencontrer des problèmes péri-opératoires.

Drs Delalande et Martin