Les entreprises équestres passées au crible

pas prévu les organisateurs eux mêmes...

La salle du Hall 7 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles était visiblement beaucoup trop petite pour accueillir les participants à la conférence «Entreprise équestre : enjeux et perspectives» organisée par les Haras Nationaux et ses partenaires de la filière. Durant quatre heures plusieurs thématiques ont ainsi été passées en revue : l’élevage, la création d’entreprise, le développement durable, le marché de l’emploi et les prix des chevaux.

Parmi ces sujets retenons le compte-rendu d’une enquête sur les entreprises équestres. Présentée par Pascale Heydemans (observatoire économique et social du cheval/Haras Nationaux), Magali Bogaert (Conseil des chevaux Champagne Ardenne), Philippe Foucher (Conseil des équidés Pays de Loire), Emmanuel Biallais (Conseil interrégional du cheval Picardie-Nord-Pas-de-Calais) et Stéphane Deminguet (Conseil des chevaux Basse Normandie), l’étude rassemble les chiffres collectés par les observatoires du cheval en région et les conseils des chevaux. Plus de ?5 000 établissements équestres ont été recensés, en majorité (75 %) associatifs. Il était également question des autres activités liées au cheval : selon l’enquête on compte 1500 entreprises de maréchalerie. Les cabinets vétérinaires sont au nombre de 4 000. Quant aux fournisseurs et équipementiers, ils sont 3 500 en France.

Également au menu de l’après-midi Bernard Morhain (Institut de l’Elevage) et Bernard Moreau (Fédération Nationale du Cheval) ont présenté sans concession leurs analyses sur l’élevage. Selon ces spécialistes «beaucoup trop de poulains restent au pré à trois ans sans avoir été testés». Les questions n’ont pas manqué. « On laisse tomber l’élevage en France » lâche t-on dans l’assistance. Tout en évoquant les formations proposées par la FNC dans les régions, Bernard Morhin répond : « On ne devient pas milliardaires dans l’élevage ! Mais il y a de l’espoir ».

L’analyse de Philippe Laroze

Selon Philippe Laroze directeur de la Fédération des Conseils des Chevaux, l’enquête a été réalisée à partir de plusieurs facteurs. « Il y a eu une volonté en 1997 des socioprofessionnels de la filière de s’autogérer sous l’impulsion de deux régions motrices l’Alsace et la Basse-Normandie ». ?Les chiffres ainsi collectés sont selon lui « plus juste s». Et un constat s’impose d’après Philippe Laroze : ?« Le secteur connait un fort développement économique : le chiffre d’affaire, l’emploi et les entreprises sont en hausse. Deux régions, le Languedoc-Roussillon et Poitou -Charente sont en croissance ». Des analyses flatteuses qui ne doivent cependant pas faire oublier « le rôle régulateur de l’Etat et des Haras Nationaux en forte baisse. Le secteur cheval de sport et notamment la valorisation des jeunes chevaux connait des difficultés dans son organisation. Il manque de l’autogestion ».

Florence Robillard