Les indignés : ils ont des idées !
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Un mois plus tard (mardi 5 février 18h20) 5 291 membres ont rejoint le groupe. Si l'on connaît la valeur toute relative des « amis » de Facebook, c'est dans une démarche constructive qu'ils débattent, pour chercher des solutions au mécontentement actuel, à l'impression que la base n'est pas écoutée par les instances fédérales. Le débat se structure autour de sujets principaux. Après un mois, quatre sujets se dégagent nettement : le système électif, la formation, l'organisation des concours, la politique du haut niveau.
Elections : plus démocratiques, autour des professionnels
Changement du mode d'élection et du mode de scrutin : la majorité souhaite un changement de coefficient pour le scrutin, même si les coefficients diffèrent selon les avis. Florilège : « 1 licence PRO devrait compter double (de par son coût) qu'1 AM... ET/OU 1 suffrage universel via internet ». « Coef X10 pour les Athlètes de haut niveau, X5 pour les Pro, X2 pour les AMM ». Modification des statuts : création de collèges réellement représentatifs des diversités fédérales avec des coefficients à définir pour le scrutin (1 voix de randonneur n'équivaut pas à celle de K.Staut). Collèges : sport, club, élevage, organisateurs, propriétaires, ou 3 collèges : Tourisme, Club et Sport. Pas plus de 2 mandats. Président, uniquement issu du sport, comme en Allemagne. En somme, un scrutin plus représentatif et « proche » de la variété du monde équestre.
Enseignement : amélioration du niveau des diplômes
Refonte des examens (revenir à de réelles évaluations) et avoir le niveau requis depuis + de 2 ans pour entrer en formation d'une durée minimale de 2 ans. Revoir les niveaux des examens fédéraux, qu'ils soient validés par des experts indépendants du club au moins à partir de l'actuel galop 5, revoir le niveau des enseignants avec peut-être un niveau «loisir» et un niveau « compétition », rééduquer les très jeunes au goût de l'équitation «classique» , l'école du Hunter si peu utilisée comme aux USA. La qualité de la formation des enseignants qui au fil du temps s'est dégradée au plan équestre; le BPJEPS ressemble au diplôme délivré à des animateurs. Il faut former les formateurs à une équitation de sport et non pas exclusivement de loisir. Un exemple de proposition d'évolution : révision des programmes des «Galops», ré-introduction progressive et simple des techniques abandonnées ; règlement des Jurys d'examens : du 1 au 4, toujours par l'enseignant et à partir du 5 (accès aux compétitions extérieures au club) jury indépendant nommé par le CRE ; réforme des livrets préparatoires aux « Galops », plus simples et renfermant les données techniques indispensables à la préparation d'un cavalier; formation des enseignants : ré introduction des valeurs de pratique équestre ; accès à la formation avec un « Galop 7 » acquis; incluse dans la formation, participation à des compétitions de base dans les 3 disciplines, sans obligation de classement ; note éliminatoire en équitation pratique, dans chacune des 3 disciplines ; jugement de cette note par un jury composé d'enseignants et de cavaliers du Haut Niveau et mise en place de recyclages régionaux obligatoires pour améliorer la formation continue. Bref, une vraie revalorisation des diplômes avec un niveau « loisir » et un niveau « compétition », un retour aux fondamentaux, à une pratique rigoureuse. Question largement évoquée à tous les niveaux de la filière, en particulier par les éleveurs qui constatent, de la base à la compétition, un taux énorme de défection, et de moins en moins de jeunes passant de poney à cheval...
Compétitions : retour aux 4 catégories ?
« Quand j'étais jeune, il y avait 4 niveaux de compétitions, dans lesquels les cavaliers pouvaient évoluer à leur place, et entre lesquels existaient des passerelles (épreuves open) qui permettaient aux moins expérimentes de se confronter à plus fort qu'eux, et non l'inverse. Serait ce trop demander de retrouver ce type de système ? » La majorité souhaite le retour aux 4 catégories : revenir à ce qui satisfaisait tout le monde à savoir ABCD. Développer les catégories mais pas par un retour en arrière plutôt en gardant cette différence AM et PRO avec des catégories pour chaque. En bref, revoir la totalité de la réglementation des compétitions, avec une lecture plus claire que ce qui existe actuellement, et remise en place d'un système de catégories de cavaliers suivant le niveau réellement acquis et la qualité de leurs montures.
Budget : audit financier ?
Que l'argent généré par le sport retourne au sport (communication, aides aux organisateurs....). Avoir un audit : qui sur l'argent de la fédération, avec une analyse parlante à tous autrement qu'en termes strictement comptables, quel argent? où va-t-il ? Pour faire quoi ? Dans quels buts ? Qui et que coûte quoi ? Et pour Lamotte Beuvron, transparence totale du fonctionnement, des investissements, ses activités. « Rééquilibrer la ventilation du budget fédéral : il est hallucinant que Lamotte engloutisse 10 Millions d'euros à comparer aux 3,5 Millions alloués au haut niveau toutes disciplines confondues. » C'est la ventilation du budget qui est le plus remise en cause.
Politique sportive : de la détection au haut niveau
Basée sur le long terme avec accompagnement et ouverture à de nouveaux couples. Une véritable filière d'accès au haut niveau avec un plan de formation, un circuit de compétition et un suivi fédéral qui soient différents des circuits du collège club. Mettre en place une véritable détection de jeunes, essentiellement basée sur des critères techniques. Mettre en place des partenariats entre les cavaliers de la filière haut niveau, les propriétaires et les éleveurs pour garder les meilleurs chevaux en France (sous forme de contrats d'objectifs et de moyens). Une politique du haut niveau impliquant les cavaliers en vue et en devenir (interactivité des entraîneurs, mise en commun des acquis). De la vraie détection de talent, avec recréation des CTR (Conseillers Techniques Régionaux) qui pourraient, comme avant, jouer un rôle important dans la centralisation des savoirs dans les régions : choisis parmi nos anciens, écuyers ou cavaliers émérites. Cela permettait la transmission des connaissances initiales. Le rôle du CTR est un maillon essentiel de la chaîne de formation, garant de la justesse de l'enseignement dispensé à la base. Grâce à cette action régionale, le premier échelon de l'accès au sport peut être mené à bien. La DTN pourra alors puiser dans ce réservoir construit, pour mettre en lumière les futures valeurs nationales. En bref, une construction réfléchie, de la base au sommet, avec circulation et transmission des savoirs.
Politique du haut niveau : le goût de la compétition
Le développement de la formation compétitive des amateurs doit être amplifié, pour leur donner plus d'accès aux épreuves de haut niveau. De là , une politique orientée par l'organisation des règlements et par son application sur les terrains par les chefs de pistes, qui ont un rôle si important dans la formation des compétiteurs. S'il y a intérêt en compétition, il y aura ensuite intérêt à avoir les chevaux pour cela, développant ainsi, la qualité du travail des professionnels et le marché des éleveurs.
Communication sur nos champions : valeurs et Histoire
« Toutes disciplines confondues ! (On ne sait même pas dans la pub « le cheval c'est trop génial » qui est sur la dernière image). » Communication sur le haut niveau avec une implication nécessaire de nos champions d'hier et d'aujourd'hui pour recréer un lien avec la base et intéresser les sponsors éventuels : respect de l'histoire, des traditions et des valeurs. Une fédération qui investit dans la communication sur les sports équestres et met en valeur ses champions. En bref, demande de recentrer la communication davantage sur les champions d'hier, pour que les jeunes puisent s'identifier davantage.
Voici quelques-unes des idées nées sur ce site foisonnant, autour de thèmes majeurs clairement identifiés. Il y en a beaucoup d'autres intéressantes, qui vaudraient une véritable table ronde, entre tous les acteurs de la filière et des sports équestres. Ce qui ressort de ces échanges, c'est une véritable volonté de « fédérer » compétences et cohérence vers un projet à long terme. Si Serge Leconte n'a pas voulu réagir à chaud, ce qui peut se concevoir, pourra-t-il ignorer la concertation, que demandaient les cavalier de complet dans leur lettre ouverte du 10 janvier ?
Carine Robert
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