Les Pays de la Loire : une Région très cheval
(en ligne le 04 mars 2010) Le Conseil régional des Pays de la Loire aime les chevaux. Rares sont les Régions qui s’investissent autant dans les projets chevaux de leur territoire. Il faut dire qu’avec Saumur (ENE), Nantes (Ecole Nationale Vétérinaire), La Baule (CSIO),
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Le Mans (Boulerie Jump), le Lion d’Angers et une cinquantaine d’hippodromes, le panel est large et diversifié. Plus étonnant, la percée à l’international, vers la Chine, la Hongrie et l’Inde. Panorama.
Quand en 2006, Jacques Auxiette, président de Région, décida de donner à la filière équine en Pays de la Loire une identité d’excellence, il sut s’entourer de compétences et se doter de moyens. L’année suivante, l’assemblée régionale votait un rapport d’orientation propre à donner lisibilité et visibilité aux politiques régionales. Chaque année depuis, un budget de 3,5 Me est consacré à la filière. Dans le contrat de projets Etat-Région 2007-2013, la Région s’est engagée à hauteur de 6Me, l’Etat apportant pour sa part 1,26 M€. Une vraie manne.
La première conférence régionale du cheval (nov 2006) - un modèle du genre de structuration et de concertation - réunissant 200 acteurs institutionnels et socioprofessionnels, fixait les orientations. Cinq axes prioritaites ont été définis : structuration; développement économique; diversification des formations; développement de la politique sociale autour du cheval; renforcement de l’identité régionale.
Vaste chantier, mené de mains de maître, entre autres par Alain Bentaha, le « Monsieur cheval » du Conseil régional et Philippe Foucher, directeur du Conseil des équidés. Le bilan « local » est aujourd’hui flatteur. Un exemple : l’appel à projets centres équestres a touché à fin 2009, trente-sept établissements équestres qui ont bénéficié d’1Me de subvention pour rénover leur structure (l’investissement se montant à 3,5Me) permettant ainsi la professionnalisation des services, le développement du produit tourisme, le développement de la pratique « cheval pour tous ». C’est sans doute, avec la modernisation des hippodromes, un des aspects les plus lisibles des bienfaits de la politique régionale en faveur de la filière.
Des industries de pointe
Le soutien à l’élevage et aux éleveurs passe par les aides à l’amélioration génétique, à la valorisation, à la commercialisation des races de chevaux de sport comme aux races à faible effectif. L’UNIC a joué ici, dans la promotion et l’exportation du savoir-faire, un rôle de premier plan. Et c’est vers l’international - forcément moins visible mais néanmoins très important - que l’UNIC a joué la carte des Pays de la Loire. L’une des industrie de pointe de la région, totalement tournée vers le haut niveau et la performance, c’est évidemment l’Ecole Nationale d’Equitation (aujourd’hui IFCE). En matière de formation, de culture, de méthodes, de moyens, l’Ecole a un rayonnement international que véhiculent avec un respect et un talent à haute valeur ajoutée, ses écuyers du Cadre Noir. Rayonnement qui draine un flux économique insoupçonné, pour Saumur comme pour la grande région Ouest.
L’axe Pays de la Loire - Chine
Belle histoire économique que celle qui mit un pied des Pays de la Loire en Chine et qui fait dire aujourd’hui à Jacques Auxiette « le cheval de l’Ouest galope vers l’Empire du Milieu ». C’est maintenant toute une entreprise cheval « made in Pays de la Loire » qui se développe là-bas. A l’origine, un relationnel fort accolé à un bureau d’études économiques implanté en Chine. La connexion s’est faite par l’UNIC dont le réseau chinois est solide, au moment où les responsables chinois ont manifesté leur volonté de construire leur propre filière équine. La Chine en effet s’éveille au cheval et la demande des classes moyennes et supérieures est très forte.
Des contacts noués avec les acteurs locaux du Shandong, en particulier avec le Bureau des Sports du Shandong et M. Zou Jingqing, directeur de l’équipe de Concours Complet du Shandong et du Qingdao Deray International Equestrian Club, ont constitué la première étape de la coopération Pays de la Loire - Chine.
Les responsables de la filière équine du Shandong ont en effet souhaité que les quatre cavaliers qui représenteraient leur région aux épreuves de concours complet lors des Jeux Chinois d’octobre 2009, soient accueillis en Pays de la Loire pour être préparés. Ils ont ainsi passé plusieurs mois à l’ENE de Saumur où ils ont bénéficié d’une formation d’excellence.
« L’accueil de ces sportifs pour une telle formation a été une véritable « première » en Pays de la Loire, commente Alain Bentaha. Il marque en outre l’intérêt qui nous est porté par les professionnels de la province du Shandong en matière de développement des sports équestres et témoigne de la confiance que ceux-ci accordent à notre savoir-faire pour l’ensemble des activités liées à la filière. Des acquisitions de chevaux des Pays de la Loire ont également été effectuées dans la perspective des Jeux Chinois. Un cadre de l’ENE de Saumur est allé au Shandong pour finaliser la préparation des cavaliers de cette province, il a été rejoint, la veille des premières épreuves, par un vétérinaire et un maréchal ferrant ».
Résultats : l’équipe du Shandong a gagné deux médailles de bronze en CCE aux jeux Chinois (équipe et individuel) avec ses chevaux achetés en Pays de la Loire et formés à Saumur. Les retombées économiques pour la région sont significatives puisque de Saumur sont partis non seulement un savoir-faire et des chevaux mais aussi un certain stock de matériel de sellerie.
Deux personnalités émergent de cette affaire chinoise : Jean-Yves Camenen, directeur de l’UNIC et Eric Giraud, le courtier de Poitou-Charentes, très actif, de longue date, sur le terrain chinois.
L’élevage aussi
Les responsables Chinois du Shandong veulent acquérir des chevaux de concours complet et de dressage. Des chevaux polyvalents pour l’instruction élémentaire et le loisir sont également recherchés. Les représentants chinois de la filière équine ont ainsi réalisé un inventaire des chevaux pouvant être achetés en Pays de la Loire. A terme, c’est de plusieurs milliers de chevaux qu’il pourrait s’agir avec la création d’une activité élevage envisagée dans la région du Shandong.
En termes de recherche et développement, les Chinois souhaitent obtenir une race pur-sang et effectuent les recherches génétiques en analysant la génétique équine chinoise et en découvrant le potentiel génétique français pour compléter l’observation déjà réalisée en Australie et au Japon.
Les partenaires chinois des Pays de la Loire sont très intéressés par le savoir-faire français en matière d’organisation, de préparation technique des chevaux et des cavaliers, en particulier en vue de l’utilisation de l’hippodrome de Jinan qui a reçu les Jeux Chinois l’an dernier.
La préférence française
En parallèle de ces trois grands axes de travail, répondant au souhait du gouvernement chinois de promouvoir la pratique sportive de loisirs et de compétition, une demande de la Fédération équestre chinoise (CEA) s’est portée sur la création d’un institut franco-chinois de formation d’entraîneurs et des autres métiers de l’équitation.
La CEA souhaite une collaboration pérenne avec la France. De nombreuses rencontres entre les délégations ligériennes et chinoises ont permis de confirmer cette stratégie, ainsi que les finalités suivantes :
• le développement de la pratique de l’équitation de loisirs,
• la diffusion de la culture chinoise en matière d’équitation,
• la formation de cadres qualifiés sur le territoire de la république de Chine.
La France retient toute l’attention des Chinois en étant le seul pays à avoir une démarche de dimension nationale, raison pour laquelle le CEA envisageait ce projet d’Institut, le préférant aux démarches d’initiatives privées d’autres pays Européens (Allemagne, Grande-Bretagne).
L’institut franco-chinois formerait régulièrement des moniteurs qui diffuseraient dans les provinces en qualité de « formateurs de formateurs » les contenus techniques établis par la Fédération et sanctionnés par des qualifications fédérales ou d’Etat.
M. Zou Jingqing, directeur de l’équipe de Concours Complet du Shandong et du Qingdao Deray International Equestrian Club, a pour projet de mettre en place à Qingdao une école d’équitation et un centre équestre.
L’implication de la Région des Pays de la Loire pour sa mise en œuvre a permis d’attirer l’attention des autorités locales sur ce projet.
La Mairie de Qingdao et le Bureau des sports ont récemment donné leur accord pour libérer un terrain, d’une superficie d’environ 6 hectares, situé à proximité d’un quartier d’affaires et en bordure de mer, sur lequel seront construits à terme, un complexe équestre incluant un champ de course et un lieu de formation aux métiers du cheval, sur le modèle de Saumur.
L’expertise technique des Pays de la Loire a d’ores et déjà été sollicitée pour la création de son centre et son exploitation. Sollicités par nos concurrents de l’Europe du Nord, les Chinois ont finalement opté pour le savoir-faire français. Pour longtemps.
Jacques Auxiette : « chasser en meute »
• Pourquoi et comment le développement vers la Chine ?
« Le développement à l’international fait partie des politiques régionales que nous essayons de mettre en oeuvre dans tous les domaines. La filière cheval n’était pas prévue dans ce programme, mais c’est parce qu’elle s’est très bien organisée en région Pays de la Loire que j’ai souhaité, lors d’une visite en Chine, que ses représentants, régionaux et nationaux, nous accompagnent. Il y avait en toile de fond la volonté d’un grand éleveur de Poitou-Charentes de vouloir établir des contacts avec les autorités chinoises pour non seulement promouvoir et commercialiser des chevaux de notre grande région Ouest mais aussi pour réfléchir aux conditions dans lesquelles nous pourrions accompagner les Chinois dans le développement de leurs équipements. Ces équipements concernaient les hippodromes et certains sites équestres. Nous avons donc occupé la place, notamment dans la province du Shandong, et nous avons fait des propositions concrètes qui ont débouché sur les actions que vous connaissez. C’est ajouté à cela une demande très précise en matière de recherche vétérinaire. Grâce à nos rapports avec l’Ecole Nationale Vétérinaire dont je suis le président, nous avons pu satisfaire cette demande. Les autorités chinoises ont considéré qu’il y avait là crénau intéressant pour eux. C’est donc une des dimensions internationales imprévues mais très prometteuses qui s’est réalisée au même titre que la coopération qui s’est mise en place avec la Hongrie. La filière cheval prend en compte les besoins divers qui existent dans la région et se préoccupe aussi de l’international où elle aura manifestement de très beaux débouchés ».
• Le savoir-faire et le rayonnement de l’ENE et de l’ENV ont favorisé cette ouverture ?
« Incontestablement. Nous avons des atouts exceptionnels. Le Cadre Noir se produit partout dans le monde et l’ENV est unique par le travail de recherche qu’elle fait sur la faune sauvage et la santé du cheval. De plus, nous avons l’expérience dans l’organisation de grandes compétitions comme La Baule ou le Lion d’Angers. La bonne organisation de la filière équine nous a permis de monter d’un cran et de s’organiser en meute pour conquérir l’international à partir de compétences régionales ».
• Le projet du Mans vous séduit ?
« C’est une demande très intéressante. Avoir un site comme celui-là au Mans déjà réputé pour ses courses automobiles, pour le football et le basket, me paraît indispensable. Il s’agit d’un équipement de très haut niveau pour pouvoir accueillir non seulement des compétions mais aussi des événements commerciaux de dimensions européennes. La Région accompagnera ce projet d’investissement avec des conventions qui permettront d’identifier la dimension privée de la dimension de services publics sur la commercialisation et la formation. C’est un dossier pour lequel une position positive va être prise dans les jours prochains ».
Les chiffres clés de la filière en Pays de la Loire
• Plus de 9000 emplois directs et indirects,
• 27 392 licenciés en sports équestres, dont 1500 pour le tourisme équestre
• 338 centres d’équitation
• 1er rang national pour le nombre d’hippodromes (49 en 2009) et l’organisation des courses (plus de 320 réunions et 2300 courses annuelles)
• 1er rang national pour son nombre d’entraîneurs et de chevaux à l’entraînement (600)
• 1er rang national pour le nombre de manifestations hippiques, dont certaines prestigieuses et de dimension mondiale telles que le CSIO « officiel de France » de La Baule ou Le Mondial du Lion ….).
• 1er rang national pour la production de trotteurs français
• 2e rang national pour l’élevage avec plus de 34 000 chevaux dont 12% de l’effectif des poulinières françaises, près de 50 000 ha valorisés par les chevaux
• Les sites du Lion d’Angers, du Boulerie Jump (Le Mans), du CSIO de La Baule
• Les sièges de l’Ecole nationale vétérinaire (Nantes) et de l’IFCE (Saumur).
Etienne Robert
Quand en 2006, Jacques Auxiette, président de Région, décida de donner à la filière équine en Pays de la Loire une identité d’excellence, il sut s’entourer de compétences et se doter de moyens. L’année suivante, l’assemblée régionale votait un rapport d’orientation propre à donner lisibilité et visibilité aux politiques régionales. Chaque année depuis, un budget de 3,5 Me est consacré à la filière. Dans le contrat de projets Etat-Région 2007-2013, la Région s’est engagée à hauteur de 6Me, l’Etat apportant pour sa part 1,26 M€. Une vraie manne.
La première conférence régionale du cheval (nov 2006) - un modèle du genre de structuration et de concertation - réunissant 200 acteurs institutionnels et socioprofessionnels, fixait les orientations. Cinq axes prioritaites ont été définis : structuration; développement économique; diversification des formations; développement de la politique sociale autour du cheval; renforcement de l’identité régionale.
Vaste chantier, mené de mains de maître, entre autres par Alain Bentaha, le « Monsieur cheval » du Conseil régional et Philippe Foucher, directeur du Conseil des équidés. Le bilan « local » est aujourd’hui flatteur. Un exemple : l’appel à projets centres équestres a touché à fin 2009, trente-sept établissements équestres qui ont bénéficié d’1Me de subvention pour rénover leur structure (l’investissement se montant à 3,5Me) permettant ainsi la professionnalisation des services, le développement du produit tourisme, le développement de la pratique « cheval pour tous ». C’est sans doute, avec la modernisation des hippodromes, un des aspects les plus lisibles des bienfaits de la politique régionale en faveur de la filière.
Des industries de pointe
Le soutien à l’élevage et aux éleveurs passe par les aides à l’amélioration génétique, à la valorisation, à la commercialisation des races de chevaux de sport comme aux races à faible effectif. L’UNIC a joué ici, dans la promotion et l’exportation du savoir-faire, un rôle de premier plan. Et c’est vers l’international - forcément moins visible mais néanmoins très important - que l’UNIC a joué la carte des Pays de la Loire. L’une des industrie de pointe de la région, totalement tournée vers le haut niveau et la performance, c’est évidemment l’Ecole Nationale d’Equitation (aujourd’hui IFCE). En matière de formation, de culture, de méthodes, de moyens, l’Ecole a un rayonnement international que véhiculent avec un respect et un talent à haute valeur ajoutée, ses écuyers du Cadre Noir. Rayonnement qui draine un flux économique insoupçonné, pour Saumur comme pour la grande région Ouest.
L’axe Pays de la Loire - Chine
Belle histoire économique que celle qui mit un pied des Pays de la Loire en Chine et qui fait dire aujourd’hui à Jacques Auxiette « le cheval de l’Ouest galope vers l’Empire du Milieu ». C’est maintenant toute une entreprise cheval « made in Pays de la Loire » qui se développe là-bas. A l’origine, un relationnel fort accolé à un bureau d’études économiques implanté en Chine. La connexion s’est faite par l’UNIC dont le réseau chinois est solide, au moment où les responsables chinois ont manifesté leur volonté de construire leur propre filière équine. La Chine en effet s’éveille au cheval et la demande des classes moyennes et supérieures est très forte.
Des contacts noués avec les acteurs locaux du Shandong, en particulier avec le Bureau des Sports du Shandong et M. Zou Jingqing, directeur de l’équipe de Concours Complet du Shandong et du Qingdao Deray International Equestrian Club, ont constitué la première étape de la coopération Pays de la Loire - Chine.
Les responsables de la filière équine du Shandong ont en effet souhaité que les quatre cavaliers qui représenteraient leur région aux épreuves de concours complet lors des Jeux Chinois d’octobre 2009, soient accueillis en Pays de la Loire pour être préparés. Ils ont ainsi passé plusieurs mois à l’ENE de Saumur où ils ont bénéficié d’une formation d’excellence.
« L’accueil de ces sportifs pour une telle formation a été une véritable « première » en Pays de la Loire, commente Alain Bentaha. Il marque en outre l’intérêt qui nous est porté par les professionnels de la province du Shandong en matière de développement des sports équestres et témoigne de la confiance que ceux-ci accordent à notre savoir-faire pour l’ensemble des activités liées à la filière. Des acquisitions de chevaux des Pays de la Loire ont également été effectuées dans la perspective des Jeux Chinois. Un cadre de l’ENE de Saumur est allé au Shandong pour finaliser la préparation des cavaliers de cette province, il a été rejoint, la veille des premières épreuves, par un vétérinaire et un maréchal ferrant ».
Résultats : l’équipe du Shandong a gagné deux médailles de bronze en CCE aux jeux Chinois (équipe et individuel) avec ses chevaux achetés en Pays de la Loire et formés à Saumur. Les retombées économiques pour la région sont significatives puisque de Saumur sont partis non seulement un savoir-faire et des chevaux mais aussi un certain stock de matériel de sellerie.
Deux personnalités émergent de cette affaire chinoise : Jean-Yves Camenen, directeur de l’UNIC et Eric Giraud, le courtier de Poitou-Charentes, très actif, de longue date, sur le terrain chinois.
L’élevage aussi
Les responsables Chinois du Shandong veulent acquérir des chevaux de concours complet et de dressage. Des chevaux polyvalents pour l’instruction élémentaire et le loisir sont également recherchés. Les représentants chinois de la filière équine ont ainsi réalisé un inventaire des chevaux pouvant être achetés en Pays de la Loire. A terme, c’est de plusieurs milliers de chevaux qu’il pourrait s’agir avec la création d’une activité élevage envisagée dans la région du Shandong.
En termes de recherche et développement, les Chinois souhaitent obtenir une race pur-sang et effectuent les recherches génétiques en analysant la génétique équine chinoise et en découvrant le potentiel génétique français pour compléter l’observation déjà réalisée en Australie et au Japon.
Les partenaires chinois des Pays de la Loire sont très intéressés par le savoir-faire français en matière d’organisation, de préparation technique des chevaux et des cavaliers, en particulier en vue de l’utilisation de l’hippodrome de Jinan qui a reçu les Jeux Chinois l’an dernier.
La préférence française
En parallèle de ces trois grands axes de travail, répondant au souhait du gouvernement chinois de promouvoir la pratique sportive de loisirs et de compétition, une demande de la Fédération équestre chinoise (CEA) s’est portée sur la création d’un institut franco-chinois de formation d’entraîneurs et des autres métiers de l’équitation.
La CEA souhaite une collaboration pérenne avec la France. De nombreuses rencontres entre les délégations ligériennes et chinoises ont permis de confirmer cette stratégie, ainsi que les finalités suivantes :
• le développement de la pratique de l’équitation de loisirs,
• la diffusion de la culture chinoise en matière d’équitation,
• la formation de cadres qualifiés sur le territoire de la république de Chine.
La France retient toute l’attention des Chinois en étant le seul pays à avoir une démarche de dimension nationale, raison pour laquelle le CEA envisageait ce projet d’Institut, le préférant aux démarches d’initiatives privées d’autres pays Européens (Allemagne, Grande-Bretagne).
L’institut franco-chinois formerait régulièrement des moniteurs qui diffuseraient dans les provinces en qualité de « formateurs de formateurs » les contenus techniques établis par la Fédération et sanctionnés par des qualifications fédérales ou d’Etat.
M. Zou Jingqing, directeur de l’équipe de Concours Complet du Shandong et du Qingdao Deray International Equestrian Club, a pour projet de mettre en place à Qingdao une école d’équitation et un centre équestre.
L’implication de la Région des Pays de la Loire pour sa mise en œuvre a permis d’attirer l’attention des autorités locales sur ce projet.
La Mairie de Qingdao et le Bureau des sports ont récemment donné leur accord pour libérer un terrain, d’une superficie d’environ 6 hectares, situé à proximité d’un quartier d’affaires et en bordure de mer, sur lequel seront construits à terme, un complexe équestre incluant un champ de course et un lieu de formation aux métiers du cheval, sur le modèle de Saumur.
L’expertise technique des Pays de la Loire a d’ores et déjà été sollicitée pour la création de son centre et son exploitation. Sollicités par nos concurrents de l’Europe du Nord, les Chinois ont finalement opté pour le savoir-faire français. Pour longtemps.
Jacques Auxiette : « chasser en meute »
• Pourquoi et comment le développement vers la Chine ?
« Le développement à l’international fait partie des politiques régionales que nous essayons de mettre en oeuvre dans tous les domaines. La filière cheval n’était pas prévue dans ce programme, mais c’est parce qu’elle s’est très bien organisée en région Pays de la Loire que j’ai souhaité, lors d’une visite en Chine, que ses représentants, régionaux et nationaux, nous accompagnent. Il y avait en toile de fond la volonté d’un grand éleveur de Poitou-Charentes de vouloir établir des contacts avec les autorités chinoises pour non seulement promouvoir et commercialiser des chevaux de notre grande région Ouest mais aussi pour réfléchir aux conditions dans lesquelles nous pourrions accompagner les Chinois dans le développement de leurs équipements. Ces équipements concernaient les hippodromes et certains sites équestres. Nous avons donc occupé la place, notamment dans la province du Shandong, et nous avons fait des propositions concrètes qui ont débouché sur les actions que vous connaissez. C’est ajouté à cela une demande très précise en matière de recherche vétérinaire. Grâce à nos rapports avec l’Ecole Nationale Vétérinaire dont je suis le président, nous avons pu satisfaire cette demande. Les autorités chinoises ont considéré qu’il y avait là crénau intéressant pour eux. C’est donc une des dimensions internationales imprévues mais très prometteuses qui s’est réalisée au même titre que la coopération qui s’est mise en place avec la Hongrie. La filière cheval prend en compte les besoins divers qui existent dans la région et se préoccupe aussi de l’international où elle aura manifestement de très beaux débouchés ».
• Le savoir-faire et le rayonnement de l’ENE et de l’ENV ont favorisé cette ouverture ?
« Incontestablement. Nous avons des atouts exceptionnels. Le Cadre Noir se produit partout dans le monde et l’ENV est unique par le travail de recherche qu’elle fait sur la faune sauvage et la santé du cheval. De plus, nous avons l’expérience dans l’organisation de grandes compétitions comme La Baule ou le Lion d’Angers. La bonne organisation de la filière équine nous a permis de monter d’un cran et de s’organiser en meute pour conquérir l’international à partir de compétences régionales ».
• Le projet du Mans vous séduit ?
« C’est une demande très intéressante. Avoir un site comme celui-là au Mans déjà réputé pour ses courses automobiles, pour le football et le basket, me paraît indispensable. Il s’agit d’un équipement de très haut niveau pour pouvoir accueillir non seulement des compétions mais aussi des événements commerciaux de dimensions européennes. La Région accompagnera ce projet d’investissement avec des conventions qui permettront d’identifier la dimension privée de la dimension de services publics sur la commercialisation et la formation. C’est un dossier pour lequel une position positive va être prise dans les jours prochains ».
Les chiffres clés de la filière en Pays de la Loire
• Plus de 9000 emplois directs et indirects,
• 27 392 licenciés en sports équestres, dont 1500 pour le tourisme équestre
• 338 centres d’équitation
• 1er rang national pour le nombre d’hippodromes (49 en 2009) et l’organisation des courses (plus de 320 réunions et 2300 courses annuelles)
• 1er rang national pour son nombre d’entraîneurs et de chevaux à l’entraînement (600)
• 1er rang national pour le nombre de manifestations hippiques, dont certaines prestigieuses et de dimension mondiale telles que le CSIO « officiel de France » de La Baule ou Le Mondial du Lion ….).
• 1er rang national pour la production de trotteurs français
• 2e rang national pour l’élevage avec plus de 34 000 chevaux dont 12% de l’effectif des poulinières françaises, près de 50 000 ha valorisés par les chevaux
• Les sites du Lion d’Angers, du Boulerie Jump (Le Mans), du CSIO de La Baule
• Les sièges de l’Ecole nationale vétérinaire (Nantes) et de l’IFCE (Saumur).
Etienne Robert
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