Les Voix des éleveurs


Les voix (enregistrées) des grands éleveurs qui ont façonné le Selle Français frappent par la simplicité qui fait les grands hommes. Et l’histoire qui traverse le Normandie Horse Show, créé il y a trente ans par Fernand Leredde après un voyage au Dublin Horse Show, qui lui donna envie de faire de même : un show sport-élevage, pour favoriser le dynamisme économique, d’abord au concours de Canisy qu’il organise, puis à St Lô à partir de 1993. Xavier Leredde se souvient : « En 1989 François Mathy (double médaillé aux Jeux olympiques de Montréal en 1976) a acheté là , entre deux épreuves, un poulain gris, qui est devenu un crack sous la selle de Ludger Beerbaum. »



Témoignages



Jean Pottier, de l’élevage de Thurin : « J’ai acheté ma première poulinière en 1956, je l’avais choisie précieusement. Je l’ai croisée avec un pur-sang, pour donner du sang. Cela a donné une bonne race de sauteurs. » En trois mots il définit l’essentiel d’un futur crack : « Le dos, l’épaule, le genou, c’est l’essentiel ».

Georges Brohier de l’élevage Pierreville : « Ici c’est parti plus vite parce qu’il y avait des juments de carriole et aussi des demi-sang, où coulait l’influx des pur-sang. On a transformé l’utilité des juments de travail par les pur-sang. »

Germain Levallois : « Graine d’Orient était la dernière fille du pur-sang Rantzau, c’est elle que j’ai façonnée petit à petit, parce que c’étaient des chevaux plus délicats, mais qui amenaient de l’influx. »

Jean Brohier : « La femelle que j’ai croisée avec Foudroyant c’est Gemini, et ils ont donné trois chevaux internationaux, dont Narcos que j’ai voulu garder. » Ses critères de sélection ? « Des souches de qualité, car même si vous n’avez pas le crack vous avez un bon cheval. »

Bernard et Bruno Louchet, 3e génération d’éleveurs dans le Rhône, ont fait naître Prêt A Tout, le gagnant d’Aix la Chapelle sous la selle de Marcus Ehning cette saison, « C’était un joli poulain, difficile à débourrer, mais qui a connu les bonnes personnes pour lui permettre de grandir (Alexandre Louchet, 4e génération, l’a débuté à quatre ans, puis il a connu les selles de Traglio et de Jean-Baptiste Martinot. Et puis il avait du Furioso et du Rantzau dans ses souches basses. »

Bertrand Pignolet, digne représentant de son père Alexis, évoque l’évolution actuelle : « On doit chercher des chevaux de plus en plus près du sang, très rapides. Plus que la puissance aujourd’hui c’est un bon moteur qu’il faut, et de l’agilité. Des machines de guerre. »

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