L’esprit de la technique, testament équestre Jean D’Orgeix

Jean était un travailleur infatigable, notamment dans l’écriture. Bien que supervisant l’édition de ‘‘Les mains et autres non-dits’’ (Belin, 2006), il avait déjà presque terminé ‘‘Dresser, c’est simple’’ (Belin, 2007). Quelle étrange affirmation, car chacun sait que dresser, c’est tout sauf simple !

Jean considérait pourtant cet écrit comme LE livre de sa vie (équestre). Et à sa lecture, on comprend pourquoi. A la fois couronnement de tous ses livres et sans doute complément indispensable, cet ouvrage nous permet de saisir sa philosophie équestre. On y découvre combien il était primordial pour lui que le cavalier s’adresse plus au mental de son cheval qu’à son physique, et combien il n’était pas question pour lui de ?w« dresser » un cheval mais de « l’éduquer ».

Ainsi, plus que la technique, c’est l’esprit de la technique qu’il évoque ici. Et comme toujours, il le fait de façon simple, concrète, pratique, tout en étant très précis. C’est sans doute là une des grandes forces de ses livres comme de ses enseignements : que le cavalier puisse concrètement en faire quelque chose dès qu’il se met en selle. Et de ce point de vue, les quatre bases qu’il nous expose (entre autres) sont lumineuses ! Cet ouvrage est donc à mettre entre toutes les mains, quelle que soit la discipline. Tous les cavaliers y puiseront une mine d’informations et de conseils qui amélioreront de façon décisive leur relation avec leur monture.

Après avoir publié de nombreux ouvrages techniques, ce livre posthume, étrange testament équestre, prouve, s’il en était encore besoin, que Jean d’Orgeix est et restera un véritable Homme de cheval, et qu’il ne peut que galoper au panthéon des grands maîtres de l’art équestre. Il nous laisse aussi, par ce livre, un cadeau, dont il serait dommage de se priver.

Merci Jean pour ce cadeau. Et comme le signe son fils, Paquito, en fin d’ouvrage : « Semper Fidelis ».

Editions Belin, 112 pages, 19,5 €.