Lettre d’Anne de Sainte Marie à Serge Lecomte

Monsieur

Vous avez porté plainte contre une victime présumée de violences sexuelles subie dans le cadre d'activités équestres, en y associant la Fédération. 

Vous muselez la parole

En associant la Fédération à votre combat personnel, vous portez atteinte à la crédibilité de ses actions en matière de lutte contre les violences. Vous montre le visage d'une Fédération intimidante pour des victimes qui ont su trouver les ressources et le courage pour parler. Cela revient à les nier et réduire au silence définitif toutes celles qui pourraient être tentées de s'exprimer à leur tour.

Le temps est pourtant à la responsabilité : celle d'affronter le sujet des violences dans le sport.

Les dirigeants attendent qu'il soit traité, la société aussi : aucun milieu ne survit au raz de marée d'un monde qui avance.

Vous oubliez que la société nous regarde

Alors que 1a libération de la parole àraverse l'ensemble du mouvement sportif français, les

Fédérations mobilisent toutes des moyens importants pour lutter contre les violences dans le sport et accompagner les victimes. Vous faites le choix d'emmener notre Fédération dans une direction opposée, au risque de marginaliser nos activités. 

Vous abimez l’image de nos clubs, en étant la première et la seule des 115 fédérations sportives françaises à attaquer en justice une victime. Vous donnez de l'équitation une image rétrograde et passéiste. Vous prenez le risque de créer de 1a défiance chez les Français vis-à-vis de notre sport, et d’éloigner leurs enfants de nos clubs. 

Votre plainte est choquante

Favoriser la libération de la parole n’est pas négociable. La fédération doit aider la justice à  faire la lumière sur chaque signalement, aussi complexe soit-il. Pour que chaque jugement permette à la communauté cheval de reconnaitre la vérité et donne à chaque victime une chance de se reconstruire. 

Je vous demande donc, pour l’honneur de l’équitation, de retirer la plainte déposée la plainte au nom de la Fédération, et d’assumer seul la démarche que vous avez choisi d’entamer.

Sportivement,

Anne de Sainte Marie