LGCT Chantilly Grand Prix : Le Kaiser en pleine forme
En cause de cette concordance malheureuse pour les organisateurs des deux événements : les Jeux Olympiques qui auront obligé les organisateurs de Chantilly à avancer leur date de concours. Cette étape cantilienne aura tout de même présenté du beau sport avec comme à son habitude une cinquantaine de couples au départ du Grand Prix et un vainqueur, non des moindres, le Kaiser Ludger Beerbaum très en verve ces dernières semaines.
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T. Garnier
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Les cieux n’ont pas voulu troubler le triomphe de cette légende du saut d’obstacles mondial qui avait remporté son premier titre olympique en 1988 à Séoul et qui est capable de ramener une cinquième médaille d’or de Rio, 28 ans après. Les orages ont tourné autour de Chantilly, le tonnerre a claqué, mais les déluges qu’ont connu Paris et les environs ont contourné Chantilly. Ainsi, ce Grand Prix a pu se dérouler dans les meilleures conditions possibles malgré une grosse émotion dans la première manche avec la chute de la jeune Championne de France Alexandra Paillot, dont le cheval, Polias de Blondel s’est écroulé, manquant un appel, en retombant sur sa cavalière jetant un froid dans le public. Les dernières nouvelles sont excellentes : le pouce que l’on a crû cassé n’a qu’un gros hématome et rien d’autre. Polias de Blondel, lui souffre d’un déplacement de l’épaule tout à fait soignable.
Après deux manches assez techniques, la piste allait donner raison au directeur sportif du Jumping, Jean-Maurice Bonneau qui avait annoncé huit barragistes. Parmi eux, un seul rescapé Français (Robert Breul qui signe une énorme performance avec Arsouille du Seigneur), deux Allemands, un Colombien, une Australienne et une Portugaise (deux femmes, donc), un Néerlandais et un Suédois. Et à la fin, ce fut comme au foot… ce sont les Allemands qui ont fini par triompher, Ludger Beerbaum et la grise Chiara réglait l’affaire avec 70 centièmes d’avance sur son compatriote Daniel Deusser (First Class van Eeckelghem). Un autre Daniel, le Colombien Bluman, complétant le podium avec Conconcreto Apardi.
On n’avait jamais vu Beerbaum aussi radieux à Chantilly ! Pourtant, il y eut un moment où il a cru passer encore à côté de cette victoire : « Je me suis beaucoup inspiré du parcours de Daniel (Deusser), notamment sur une distance où il fait cinq foulées au lieu de six, ce qui a été décisif pour son chrono. J’ai voulu exactement faire pareil et en arrivant sur ma cinquième je me suis dit "m****"(dans le texte), je ne vais pas y arriver et j’ai dû refaire une sixième foulée à la dernière minute. Alors je n’avais plus qu’une solution, c’était de tourner plus court que lui sur l’avant dernier vertical et c’est là que j’ai fait la différence. J’étais vraiment heureux de monter Chiara ici car c’est une jument sur qui je peux toujours compter ; elle est rapide. Elle n’avait fait que deux Grands Prix ‘cinq étoiles’ cette saison : à Doha où elle avait gagné et à Anvers, où elle avait été sans-faute dans la première manche et avait fait 4 points dans la seconde. Bref, sur trois Grands Prix, elle en gagne deux et je suis heureux, comme je suis heureux de me retrouver à la deuxième place du classement général du Longines Global Champions Tour alors que je n’ai participé pour l’instant qu’à quatre des sept étapes disputées. » Un classement qu’il doit également à Casello, vainqueur de l’étape d’Hambourg. Le Champion olympique individuel de 1992 possède ainsi deux cartouches pour les prochains Jeux olympiques de Rio. Et à ce propos, Ludger avait lâché il y a quelque mois qu’il envisageait de prendre sa retraite après cette échéance. Ce qui signifie que l’on ne le reverra plus à Chantilly ? « Peut-être… » a-t-il lancé avec un mystérieux et malin sourire. Sa propriétaire, Madeleine Winter-Schulze nous a toutefois rassuré : « C’est la première fois que je viens à Chantilly et j’ai choisi la bonne année. C’est encore plus beau que ce que l’on m’a raconté. Il y a une vraie atmosphère ici et j’ai envie de revenir. Alors, ne vous inquiétez pas, il reviendra » !
Une belle issue donc pour cette merveilleuse épreuve… qui a failli ne pas avoir eu lieu comme le révélait le Président Gérard Manzinali : « Lundi, quand j’ai vu le bourbier que les camions qui installaient les structures du concours avait créé, j’ai eu un gros moment de découragement et j’ai failli tout annuler. Aujourd’hui, la pluie a décidé de nous épargner et finalement nous avons vécu un magnifique Grand Prix avec la victoire de l’un des plus grands noms de l’histoire de ce sport. Alors oui, maintenant, je suis un organisateur heureux » !
Et rendez-vous demain pour le Masters Airbus à 14H00 et la découverte de la toute nouvelle Global Champions League, épreuve par équipe de deux cavaliers, à 16H45.
 (Communiqué)
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